Expliquer l'émergence du concept de développement durable Exercice fondamental

Le développement durable résulte des inquiétudes pour les ressources et pour la planète qui apparaissent dès le XIXe siècle et s'accentuent, dans la seconde moitié du XXe siècle. C'est pour cela qu'à partir de la seconde moitié des années 1980 sont organisées des réunions internationales visant à la mise en place du développement durable.

En 1987, la définition du développement durable est donnée dans le rapport Brundtland, intitulé "Notre avenir à tous", rédigé par la Commission mondiale sur l'environnement et le développement de l'Organisation des Nations unies, présidée par la Norvégienne du même nom. Cette définition précise que : "Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Deux concepts sont inhérents à cette notion : le concept de "besoins", et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d'accorder la plus grande priorité, et l'idée des limitations que l'état de nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de l'environnement à répondre aux besoins actuels et à venir".

C'est vraiment à partir de 1992 que l'on assiste à une réorientation dans le domaine de la mise en place de ce développement. Du sommet de la Terre de Rio résultent des orientations pour le siècle à venir, qui constituent ce qui est appelé l'Agenda 21. Adopté par 187 États, il est constitué de 40 chapitres qui décrivent les secteurs dans lesquels le développement durable doit s'appliquer comme la pauvreté, le logement, la santé, la gestion des ressources en eau, la gestion des déchets et la pollution.

C'est en lien avec ce secteur et le problème du réchauffement climatique qu'est organisée en 1997, une conférence à Kyoto (Japon) qui se termine par la signature d'un protocole qui engage les pays industrialisés à réduire globalement d'ici à 2012 leurs émissions de gaz à effet de serre de 5% par rapport à 1990. Le Protocole de Kyoto représente donc une avancée concrète, quoique timide, vers un développement durable. Toutefois, sa mise en œuvre a d'emblée été difficile : le président des États-Unis, George W. Bush, a rejeté en mars 2001 les accords ; le Parlement européen a publié en janvier 2002 un rapport soulignant que les objectifs qui lui sont fixés ne seront pas aisément atteints ; l'adhésion des pays du Sud (qui pour l'instant n'ont pas d'engagements précis dans le protocole) reste une question sensible ; enfin, les accords ne devront très certainement leur réussite qu'à la mise en place de mécanismes de flexibilité (échanges de permis d'émissions entre pays, notamment). Toutefois, la ratification du protocole par la Russie en 2004 a permis l'entrée en vigueur de ce dernier le 16 février 2005.

Enfin, le sommet mondial sur le développement durable, aussi appelé sommet de Johannesburg, s'est tenu en 2002, à Johannesburg (Afrique du Sud). Sommet mondial du développement durable organisé par les Nations unies, il a réuni plus de cent chefs d'État et environ 60 000 personnes, parmi lesquelles des délégués, des représentants d'ONG, des journalistes et des entreprises. Il vise à faire le bilan du précédent sommet de la Terre, tenu à Rio de Janeiro en 1992. Centré sur le développement durable, sa finalité réside dans l'adoption d'un plan d'action en 153 articles sur de nombreux sujets : pauvreté et paupérisation, consommation, ressources naturelles et leur gestion, globalisation, respect des droits de l'Homme.