Expliquer dans quelle mesure l'intégration mondiale du monde arctique est croissante.
Dans quelle proportion l'ouverture de nouvelles routes maritimes arctiques réduirait-elle les distances ?
Quelle proportion des réserves de gaz naturel se situerait en Arctique ?
Quel pays profiterait le plus de l'ouverture des routes arctiques ?
Situés à la périphérie de l'espace terrestre et des espaces nationaux concernés, les territoires arctiques sont cependant en voie d'intégration. En effet, le réchauffement climatique et la fonte des glaces qu'il provoque permet la mise en place de nouvelles routes maritimes et l'exploitation de ressources aujourd'hui peu utilisées.
Le réchauffement de l'océan Arctique permet d'envisager l'ouverture de routes maritimes plus courtes qu'autrefois. En comparaison avec la traditionnelle route des trois caps (cap Horn, cap de Bonne Espérance et cap de Tasmanie), très éloignée des grands centres humains et économiques, les passages du Nord-Ouest canadien et du Nord russe représentent un gain de distance et de sécurité non négligeable pour le trafic commercial. En effet, ils sont éloignés des zones de piraterie du golfe d'Aden et pour un trajet entre l'Europe et l'Asie, la distance pourrait être raccourcie de 30 à 40% par rapport aux passages de Suez, du Panama ou du cap Horn. Un trajet Rotterdam-Yokohama serait raccourci de 7000 km, 3300 km de Londres à Vladivostok et de 6600 km de Hambourg à Vancouver par le Canada. Le passage du Nord permettrait quant à lui d'économiser 8700 km entre Rotterdam et Yokohama et 6170 km de Londres à Vladivostok. Cependant, les contraintes et les conditions nécessaires pour les emprunter sont nombreuses. Le gain de distance risque d'être annulé par la lenteur des bateaux dans ce type d'eau : 14 nœuds (26 km/h) contre 21 - 24 nœuds (39 à 45 km/h) dans les eaux tempérées. Les bateaux devraient être renforcés, les équipages plus expérimentés et donc plus coûteux. Les bâtiments devront se méfier des glaces dérivantes et du brouillard, une réparation dans ces zones étant rendue très difficile par les froids extrêmes.
L'intégration croissante des territoires arctiques passe également par l'exploitation de leurs ressources nombreuses et variées. Il s'agit d'abord de ressources halieutiques mais les réserves sont actuellement inconnues (nombre, habitudes, capacités de reproduction et d'adaptation) et la réglementation internationale fait défaut. Pour ce qui concerne les ressources énergétiques, la recherche et l'extraction de matières fossiles en Arctique ont toujours été difficiles à cause du climat, des conditions de vie hostiles pour l'Homme et des moyens techniques exceptionnels à déployer. De plus, l'abondance des ressources au Moyen-Orient n'a pas rendu nécessaire la recherche aux hautes latitudes. Cependant, plusieurs études ont montré que de nombreuses ressources d'hydrocarbures seraient présentes dans la zone, dont environ 30% des réserves de gaz naturel. Enfin, en Arctique, l'éloignement des sites de minerai pose le problème du coût pour des pays comme le Canada, mais paraît plus prometteur en Russie car les sites sont littoraux et faciles d'accès : mines de nickel, cuivre et palladium à Norilsk par exemple. Leur transport reste cependant difficile à cause des conditions dans lesquelles il se déroule (courte fenêtre de transport pour les bateaux, transport sur route soumis à la fonte des glaces qui pose de nombreuses contraintes).
- Le réchauffement climatique et la fonte des glaces sont les facteurs d'une meilleure intégration du monde arctique dans la mondialisation.
- La fonte des glaces va permettre l'ouverture de nouvelles routes maritimes plus courtes.
- Les possibilités d'exploitation des ressources s'en trouvent alors renforcées.