Répondre aux questions suivantes à l'aide des connaissances et du document proposé, puis synthétiser l'étude du document dans un paragraphe argumenté.
Programme du Parti national-socialiste des travailleurs allemands (NSDAP)
Programme en 25 points du Parti national-socialiste des travailleurs allemands, Hitler, 1920, © Wikipédia
« Le programme du Parti ouvrier allemand est un programme à terme. Lorsque les objectifs fixés seront atteints, les dirigeants n'en détermineront pas d'autres dans le seul but de permettre, par un maintien artificiel de l'insatisfaction des masses, la permanence du parti.
1. Nous exigeons la constitution d'une Grande Allemagne, réunissant tous les Allemands sur la base du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.
2. Nous exigeons l'égalité des droits du peuple allemand au regard des autres nations, l'abrogation des traités de Versailles et de Saint-Germain.
3. Nous exigeons de la terre et des colonies pour nourrir notre peuple et résorber notre surpopulation.
4. Seuls les citoyens bénéficient des droits civiques. Pour être citoyen, il faut être de sang allemand, la confession importe peu. Aucun Juif ne peut donc être citoyen […]
10. Le premier devoir de tout citoyen est de travailler, physiquement ou intellectuellement. L'activité de l'individu ne doit pas nuire aux intérêts de la collectivité, mais s'inscrire dans le cadre de celle-ci et pour le bien de tous. […]
13. Nous exigeons la nationalisation de toutes les entreprises appartenant aujourd'hui à des trusts.
14. Nous exigeons une participation aux bénéfices des grandes entreprises. […]
23. Nous exigeons la lutte légale contre le mensonge politique conscient et sa propagation par la presse. Pour permettre la création d'une presse allemande, nous demandons que :
a. Tous les directeurs et collaborateurs de journaux paraissant en langue allemande soient des citoyens allemands.
b. La diffusion des journaux non allemands soit soumise à une autorisation expresse. Ces journaux ne peuvent être imprimés en langue allemande.
c. Soit interdite par la loi toute participation financière ou toute influence de non-Allemands dans des journaux allemands. Nous demandons que toute infraction à ces mesures soit sanctionnée par la fermeture des entreprises de presse coupables, ainsi que par l'expulsion immédiate hors du Reich des non-Allemands responsables. Les journaux qui vont à l'encontre de l'intérêt public doivent être interdits. Nous demandons que la loi combatte un enseignement littéraire et artistique générateur d'une désagrégation de notre vie nationale, fermeture des organisations contrevenant aux mesures ci-dessus.
24. Nous exigeons la liberté au sein de l'État de toutes les confessions religieuses, dans la mesure où elles ne mettent pas en danger son existence ou n'offensent pas le sentiment moral de la race germanique. Le Parti en tant que tel défend le point de vue d'un christianisme positif, sans toutefois se lier à une confession précise. Il combat l'esprit judéo-matérialiste à l'intérieur et à l'extérieur, et est convaincu qu'un rétablissement durable de notre peuple ne peut réussir que de l'intérieur, sur la base du principe : l'intérêt général passe avant l'intérêt particulier.
25. Pour mener tout cela à bien, nous demandons la création d'un pouvoir central puissant, l'autorité absolue du parlement politique central sur l'ensemble du Reich et de ses organisations […] »
À quel parti Hitler adhère-t-il en 1919 ?
En 1919, Hitler adhère au Parti ouvrier allemand.
D'après le document 1, compléter la phrase suivante en choisissant l'année qui convient.
Vrai ou faux ? Mein Kampf, rédigé par Hitler, rassemble les éléments de son idéologie socialiste et internationale.
Faux. Mein Kampf, rédigé par Hitler, rassemble les éléments de son idéologie raciste et antisémite.
Vrai ou faux ? En Allemagne, l'importance des députés nazis aux élections législatives et la peur de la droite nationaliste face à l'influence croissante des communistes imposent au président, le maréchal Hindenburg, de nommer Hitler chancelier le 30 janvier 1933.
De quel bâtiment l'incendie sert-il de prétexte pour mettre hors la loi le parti communiste, accusé de l'avoir commandité ?
L'incendie du Reichstag sert de prétexte pour mettre hors la loi le parti communiste, accusé de l'avoir commandité.
Compléter la phrase suivante en choisissant la réponse qui convient.
Vrai ou faux ? D'après le document 1, une conception totalitaire de l'État se dessine.
À quelle date la Nuit des longs couteaux a-t-elle lieu ?
La Nuit des longs couteaux a lieu le 30 juin 1934.
D'après le document 1, compléter la phrase suivante en choisissant la théorie qui convient.
Vrai ou faux ? En 1935, les lois de Nuremberg privent tous les Aryens de leurs droits civiques, interdisent tout mariage entre Juifs et Aryens, ainsi que l'accès des Aryens aux lieux publics, en Allemagne.
Faux. En 1935, les lois de Nuremberg privent tous les Juifs de leurs droits civiques, interdisent tout mariage entre Juifs et Aryens, ainsi que l'accès des Juifs aux lieux publics, en Allemagne.
Quelles sont les deux parties qui conviendraient le mieux à ce sujet ?
Classer chaque partie dans la sous-partie qui lui correspond.
La crise politique et l'influence politique du Komintern
Le Parti national-socialiste
Un État raciste
Un État totalitaire
I - La prise de pouvoir par Hitler
II - La mise en place de l'État nazi
Après la défaite de 1918, les groupuscules nationalistes et antisémites se multiplient en Allemagne. C'est le cas du Parti ouvrier allemand (DAP) fondé en janvier 1919 par Anton Drexler. Hitler le rejoint quelques semaines après sa création et va ensuite le transformer en Parti ouvrier national-socialiste allemand (NSDAP). Il présente le programme de ce nouveau parti à Munich, le 24 février 1920.
La prise de pouvoir par Hitler
Indigné par l'armistice du 11 novembre 1918 qu'il qualifie de « coup de poignard dans le dos », Hitler adhère en 1919 au Parti ouvrier allemand (DAP). Le traité de Versailles, signé la même année par ceux qu'il nomme les « révolutionnaires », le pousse vers l'un des nombreux partis d'extrême-droite, qu'il transforme en Parti ouvrier national-socialiste allemand (NSDAP).
En 1920, Hitler dote son parti d'un programme qui mêle la dénonciation du traité de Versailles à des revendications antidémocratiques, antisémites et anticapitalistes, d'un journal (Völkischer Beobachter), d'un emblème (la croix gammée) et d'une milice (les SA, Sturm Abteilung, qui signifie « section d'assaut »). Emprisonné après le putsch raté de Munich en novembre 1923, il rédige Mein Kampf (publié en 1924) qui rassemble les éléments de son idéologie raciste et antisémite. Dès 1925, il réorganise son parti en s'inspirant de l'exemple de Mussolini.
La république de Weimar pâtit de son impuissance à trouver une solution à la crise économique et sociale de 1929. La crise se transforme alors en crise politique, exploitée très largement par Hitler et son parti. Ils utilisent la haine envers les communistes, la terreur et la propagande pour rallier les masses populaires. Ils fédèrent en réaction contre le traité de Versailles signé par cette jeune république. L'importance des députés nazis aux élections législatives et la peur de la droite nationaliste face à l'influence croissante des communistes imposent au président, le maréchal Hindenburg, de nommer Hitler chancelier le 30 janvier 1933 (il devient Reichführer à la mort d'Hindenburg le 2 août 1934).
La désignation d'Hitler en tant que chancelier va profondément bouleverser l'Allemagne.
La mise en place de l'État nazi
À peine installé au pouvoir, Hitler dissout le Reichstag (le parlement allemand). L'incendie de ce dernier dans la nuit du 27 au 28 février 1933 sert de prétexte pour mettre hors la loi le parti communiste, accusé de l'avoir commandité. Communistes et opposants politiques sont envoyés dans le premier camp de concentration, Dachau, ouvert dès mars 1933.
Tous les partis politiques autres que le NSDAP sont éliminés pendant les mois qui suivent, de même que les syndicats. Hitler renforce également sa domination au sein du parti devenu unique : les chefs de la SA, notamment Ernst Röhm, qui demandaient une seconde révolution « socialiste », sont éliminés lors de la Nuit des longs couteaux, le 30 juin 1934. L'État est organisé selon le Führerprinzip, c'est-à-dire le pouvoir suprême du chef. Hitler, qui exerce une véritable fascination sur la majorité des Allemands, cumule les pouvoirs de chancelier et de président après la mort d'Hindenburg en 1934. Il accroît encore les tendances centralisatrices dessinées par la république de Weimar en supprimant les parlements provinciaux. Le régime s'appuie aussi sur la violence. Les SA puis les SS font régner la terreur. La population est encadrée et surveillée par un puissant appareil policier. La police secrète d'État, la Gestapo, systématise le recours à la torture et à l'assassinat. Le « camp de redressement » de Dachau ouvre dès mars 1933. Les détenus de droit commun et les opposants au nazisme sont envoyés, indifféremment, dans ce qui devient rapidement des camps de concentration.
Le racisme et l'antisémitisme sont au cœur de la doctrine nazie qui repose sur la « théorie des races ». Elle établit une hiérarchie des races et une séparation entre « races supérieures » et « races inférieures ». Ce principe est posé par Hitler dans son programme en 25 points de 1920 et réaffirmé dans Mein Kampf en 1924. Les Aryens, dominés par les Germains ou « race des seigneurs », sont appelés à dominer le monde. Les Slaves, les Noirs et surtout les Juifs sont jugés « inférieurs » et donc appelés à être dominés, voire supprimés. Au nom de cette doctrine, l'État nazi veut assurer au peuple allemand la conquête d'un « espace vital », par une politique de conquête agressive au détriment des « races inférieures ». La guerre apparaît donc légitime : leur « supériorité » leur donne droit à un vaste empire et la protection de la « pureté » aryenne nécessite la mise à l'écart des Juifs. En 1935, les lois de Nuremberg privent tous les Juifs de leurs droits civiques, interdisent tout mariage entre Juifs et Aryens, ainsi que l'accès des Juifs aux lieux publics. La violence se déchaîne à partir de 1938, avec notamment la Nuit de cristal en novembre : à la suite de l'assassinat d'un diplomate allemand en poste à Paris par un jeune Juif, on brise les vitrines des magasins appartenant aux Juifs. Leurs maisons et les synagogues sont également brûlées et une centaine de Juifs sont assassinés.
Conformément au programme de 1920, le système totalitaire se construit rapidement dans l'Allemagne nazie des années 1930 avec :
- un slogan « Ein Volk, ein Reich, ein Führer » (un peuple, un empire, un chef) et le culte de la personnalité ;
- une Allemagne qui n'est plus un État fédéral mais un État unitaire et centralisé ;
- une idéologie nazie imposée par la propagande et la terreur ;
- la persécution des Juifs et des opposants politiques dès 1933.