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La Chine et le monde des années 1960 aux années 1980 Etude de documents type bac

Ce contenu a été rédigé par l'équipe éditoriale de Kartable.

Dernière modification : 30/08/2019 - Conforme au programme 2019-2020

Métropole, 2015, voie S

Comment le document montre-t-il l'évolution de la place de la Chine dans les relations internationales depuis les années 1960 et comment explique-t-il les changements de la politique chinoise qui sont à l'origine de cette évolution à partir de la fin des années 1970 ?
En quoi la place de la Chine dans le monde après 1984 confirme-t-elle l'appréciation de ces deux journalistes ?

Réflexions de deux journalistes dans un ouvrage paru en 1984.

André Fontaine et Pierre Li, Sortir de l'hexagonie, Paris, 1984 (extraits)

Aujourd'hui la Chine, après être passée de l'alliance de droit avec l'URSS contre les États-Unis à une alliance de fait avec les États-Unis contre l'URSS, a détendu ses relations avec celle-ci, sans compromettre vraiment celles qu'elle entretient avec l'Amérique. […]

D'une manière générale, la Chine donne de toute évidence la priorité à son renforcement interne et ne se pose plus, comme pendant les années 60, en Mecque du véritable communisme1 et en inspiratrice de nombreux mouvements révolutionnaires du tiers-monde. Cette attitude n'est pas incompatible, bien au contraire, avec une certaine ouverture, notamment commerciale, indispensable en tout état de cause à la modernisation économique et sociale du pays. […]

Régnant sur l'État le plus peuplé du globe, et de beaucoup, les successeurs des Ming2 et de Mao se doivent certes, d'abord, d'assumer la cohésion interne de leur pays. L'ouverture ne peut être, dans ces conditions, que lente. Mais il suffirait qu'elle s'amorce pour de bon pour avoir une portée considérable.

C'est dans ce contexte que l'accélération des échanges, après la mort de Mao Zedong, en 1976, doit retenir l'attention. Même si la part de la Chine dans le commerce mondial demeure infime, le fait est qu'elle a progressé de 20 % par an entre 1978 et 1981.

1 Mecque du véritable communisme : expression qui désigne le pays revendiquant la direction du camp communiste.
2 Ming : prestigieuse dynastie d'empereurs chinois qui régna du XIVe au XVIIe siècle.

Par qui la République populaire de Chine est-elle proclamée ?

Réflexions de deux journalistes dans un ouvrage paru en 1984.

André Fontaine et Pierre Li, Sortir de l'hexagonie, Paris, 1984 (extraits)

Aujourd'hui la Chine, après être passée de l'alliance de droit avec l'URSS contre les États-Unis à une alliance de fait avec les États-Unis contre l'URSS, a détendu ses relations avec celle-ci, sans compromettre vraiment celles qu'elle entretient avec l'Amérique. […]

D'une manière générale, la Chine donne de toute évidence la priorité à son renforcement interne et ne se pose plus, comme pendant les années 60, en Mecque du véritable communisme1 et en inspiratrice de nombreux mouvements révolutionnaires du tiers-monde. Cette attitude n'est pas incompatible, bien au contraire, avec une certaine ouverture, notamment commerciale, indispensable en tout état de cause à la modernisation économique et sociale du pays. […]

Régnant sur l'État le plus peuplé du globe, et de beaucoup, les successeurs des Ming2 et de Mao se doivent certes, d'abord, d'assumer la cohésion interne de leur pays. L'ouverture ne peut être, dans ces conditions, que lente. Mais il suffirait qu'elle s'amorce pour de bon pour avoir une portée considérable.

C'est dans ce contexte que l'accélération des échanges, après la mort de Mao Zedong, en 1976, doit retenir l'attention. Même si la part de la Chine dans le commerce mondial demeure infime, le fait est qu'elle a progressé de 20 % par an entre 1978 et 1981.

1 Mecque du véritable communisme : expression qui désigne le pays revendiquant la direction du camp communiste.
2 Ming : prestigieuse dynastie d'empereurs chinois qui régna du XIVe au XVIIe siècle.

Par quelle politique Mao entend-il moderniser la Chine à marche forcée ?

Réflexions de deux journalistes dans un ouvrage paru en 1984.

André FONTAINE et Pierre LI, Sortir de l'hexagonie, Paris, 1984 (extraits)

Aujourd'hui la Chine, après être passée de l'alliance de droit avec l'URSS contre les États-Unis à une alliance de fait avec les États-Unis contre l'URSS, a détendu ses relations avec celle-ci, sans compromettre vraiment celles qu'elle entretient avec l'Amérique. […]

D'une manière générale, la Chine donne de toute évidence la priorité à son renforcement interne et ne se pose plus, comme pendant les années 60, en Mecque du véritable communisme1 et en inspiratrice de nombreux mouvements révolutionnaires du tiers-monde. Cette attitude n'est pas incompatible, bien au contraire, avec une certaine ouverture, notamment commerciale, indispensable en tout état de cause à la modernisation économique et sociale du pays. […]

Régnant sur l'État le plus peuplé du globe, et de beaucoup, les successeurs des Ming2 et de Mao se doivent certes, d'abord, d'assumer la cohésion interne de leur pays. L'ouverture ne peut être, dans ces conditions, que lente. Mais il suffirait qu'elle s'amorce pour de bon pour avoir une portée considérable.

C'est dans ce contexte que l'accélération des échanges, après la mort de Mao Zedong, en 1976, doit retenir l'attention. Même si la part de la Chine dans le commerce mondial demeure infime, le fait est qu'elle a progressé de 20% par an entre 1978 et 1981.

1 Mecque du véritable communisme : expression qui désigne le pays revendiquant la direction du camp communiste.
2 Ming : prestigieuse dynastie d'empereurs chinois qui régna du XIVe au XVIIe siècle.

Quand la République populaire de Chine est-elle proclamée ?

Réflexions de deux journalistes dans un ouvrage paru en 1984.

André Fontaine et Pierre Li, Sortir de l'hexagonie, Paris, 1984 (extraits)

Aujourd'hui la Chine, après être passée de l'alliance de droit avec l'URSS contre les États-Unis à une alliance de fait avec les États-Unis contre l'URSS, a détendu ses relations avec celle-ci, sans compromettre vraiment celles qu'elle entretient avec l'Amérique. […]

D'une manière générale, la Chine donne de toute évidence la priorité à son renforcement interne et ne se pose plus, comme pendant les années 60, en Mecque du véritable communisme1 et en inspiratrice de nombreux mouvements révolutionnaires du tiers-monde. Cette attitude n'est pas incompatible, bien au contraire, avec une certaine ouverture, notamment commerciale, indispensable en tout état de cause à la modernisation économique et sociale du pays. […]

Régnant sur l'État le plus peuplé du globe, et de beaucoup, les successeurs des Ming2 et de Mao se doivent certes, d'abord, d'assumer la cohésion interne de leur pays. L'ouverture ne peut être, dans ces conditions, que lente. Mais il suffirait qu'elle s'amorce pour de bon pour avoir une portée considérable.

C'est dans ce contexte que l'accélération des échanges, après la mort de Mao Zedong, en 1976, doit retenir l'attention. Même si la part de la Chine dans le commerce mondial demeure infime, le fait est qu'elle a progressé de 20 % par an entre 1978 et 1981.

1 Mecque du véritable communisme : expression qui désigne le pays revendiquant la direction du camp communiste.
2 Ming : prestigieuse dynastie d'empereurs chinois qui régna du XIVe au XVIIe siècle.

Quel est le contexte de publication du livre duquel le document est extrait ?

Réflexions de deux journalistes dans un ouvrage paru en 1984.

André Fontaine et Pierre Li, Sortir de l'hexagonie, Paris, 1984 (extraits)

Aujourd'hui la Chine, après être passée de l'alliance de droit avec l'URSS contre les États-Unis à une alliance de fait avec les États-Unis contre l'URSS, a détendu ses relations avec celle-ci, sans compromettre vraiment celles qu'elle entretient avec l'Amérique. […]

D'une manière générale, la Chine donne de toute évidence la priorité à son renforcement interne et ne se pose plus, comme pendant les années 60, en Mecque du véritable communisme1 et en inspiratrice de nombreux mouvements révolutionnaires du tiers-monde. Cette attitude n'est pas incompatible, bien au contraire, avec une certaine ouverture, notamment commerciale, indispensable en tout état de cause à la modernisation économique et sociale du pays. […]

Régnant sur l'État le plus peuplé du globe, et de beaucoup, les successeurs des Ming2 et de Mao se doivent certes, d'abord, d'assumer la cohésion interne de leur pays. L'ouverture ne peut être, dans ces conditions, que lente. Mais il suffirait qu'elle s'amorce pour de bon pour avoir une portée considérable.

C'est dans ce contexte que l'accélération des échanges, après la mort de Mao Zedong, en 1976, doit retenir l'attention. Même si la part de la Chine dans le commerce mondial demeure infime, le fait est qu'elle a progressé de 20 % par an entre 1978 et 1981.

1 Mecque du véritable communisme : expression qui désigne le pays revendiquant la direction du camp communiste.
2 Ming : prestigieuse dynastie d'empereurs chinois qui régna du XIVe au XVIIe siècle.

À quel événement l'alliance chinoise avec l'URSS fait-elle implicitement référence ?

Réflexions de deux journalistes dans un ouvrage paru en 1984.

André Fontaine et Pierre Li, Sortir de l'hexagonie, Paris, 1984 (extraits)

Aujourd'hui la Chine, après être passée de l'alliance de droit avec l'URSS contre les États-Unis à une alliance de fait avec les États-Unis contre l'URSS, a détendu ses relations avec celle-ci, sans compromettre vraiment celles qu'elle entretient avec l'Amérique. […]

D'une manière générale, la Chine donne de toute évidence la priorité à son renforcement interne et ne se pose plus, comme pendant les années 60, en Mecque du véritable communisme1 et en inspiratrice de nombreux mouvements révolutionnaires du tiers-monde. Cette attitude n'est pas incompatible, bien au contraire, avec une certaine ouverture, notamment commerciale, indispensable en tout état de cause à la modernisation économique et sociale du pays. […]

Régnant sur l'État le plus peuplé du globe, et de beaucoup, les successeurs des Ming2 et de Mao se doivent certes, d'abord, d'assumer la cohésion interne de leur pays. L'ouverture ne peut être, dans ces conditions, que lente. Mais il suffirait qu'elle s'amorce pour de bon pour avoir une portée considérable.

C'est dans ce contexte que l'accélération des échanges, après la mort de Mao Zedong, en 1976, doit retenir l'attention. Même si la part de la Chine dans le commerce mondial demeure infime, le fait est qu'elle a progressé de 20 % par an entre 1978 et 1981.

1 Mecque du véritable communisme : expression qui désigne le pays revendiquant la direction du camp communiste.
2 Ming : prestigieuse dynastie d'empereurs chinois qui régna du XIVe au XVIIe siècle.

De quelle année date le renversement des alliances évoqué par les auteurs au début du texte ?

Réflexions de deux journalistes dans un ouvrage paru en 1984.

André FONTAINE et Pierre LI, Sortir de l'hexagonie, Paris, 1984 (extraits)

Aujourd'hui la Chine, après être passée de l'alliance de droit avec l'URSS contre les États-Unis à une alliance de fait avec les États-Unis contre l'URSS, a détendu ses relations avec celle-ci, sans compromettre vraiment celles qu'elle entretient avec l'Amérique. […]

D'une manière générale, la Chine donne de toute évidence la priorité à son renforcement interne et ne se pose plus, comme pendant les années 60, en Mecque du véritable communisme1 et en inspiratrice de nombreux mouvements révolutionnaires du tiers-monde. Cette attitude n'est pas incompatible, bien au contraire, avec une certaine ouverture, notamment commerciale, indispensable en tout état de cause à la modernisation économique et sociale du pays. […]

Régnant sur l'État le plus peuplé du globe, et de beaucoup, les successeurs des Ming2 et de Mao se doivent certes, d'abord, d'assumer la cohésion interne de leur pays. L'ouverture ne peut être, dans ces conditions, que lente. Mais il suffirait qu'elle s'amorce pour de bon pour avoir une portée considérable.

C'est dans ce contexte que l'accélération des échanges, après la mort de Mao Zedong, en 1976, doit retenir l'attention. Même si la part de la Chine dans le commerce mondial demeure infime, le fait est qu'elle a progressé de 20 % par an entre 1978 et 1981.

1 Mecque du véritable communisme : expression qui désigne le pays revendiquant la direction du camp communiste.
2 Ming : prestigieuse dynastie d'empereurs chinois qui régna du XIVe au XVIIe siècle.

La Chine fascine et attire ; la Chine effraie et hystérise. "Quand la Chine s'éveillera… le monde tremblera", titrait déjà Alain Peyrefitte en 1973, près de 25 ans après la proclamation de la République populaire de Chine par Mao Zedong. Aujourd'hui, la Chine s'est éveillée et s'est imposée comme une puissance qui compte sur l'échiquier international. Elle fait figure de grand rival des États-Unis qu'elle talonne dans la compétition économique mondialisée.

Ce réveil chinois est l'aboutissement d'une politique menée depuis la fin des années 1970 à l'initiative de Deng Xiaoping. En 1984, deux journalistes, André Fontaine et Pierre Li, publient Sortir de l'hexagonie, dont des extraits nous sont ici proposés et qui sont l'occasion d'analyser l'évolution de la place de la Chine dans les relations internationales depuis les années 1960.

Il nous appartiendra donc de montrer l'évolution de la place que la Chine a occupée sur la scène internationale entre les années 1950 et le début des années 1980, avant d'envisager les causes et les promesses du décollage qu'entrevoient les auteurs.

I

Quand la Chine cherche sa place sur l'échiquier mondial

Dans Sortir de l'hexagonie, André Fontaine et Pierre Li retracent la trajectoire géopolitique chinoise depuis la proclamation de la République populaire de Chine par Mao Zedong en octobre 1949. Ils rappellent que le fondateur du régime chinois a naturellement cherché aide et alliance du côté de Moscou au nom de l'identité de vue supposée entre l'URSS stalinienne et la Chine Maoïste. Ainsi, cette "alliance de droit avec l'URSS", pour reprendre l'expression des auteurs, se traduit par la signature du pacte sino-soviétique en février 1950. Ce traité d'amitié et d'alliance se concrétise par l'envoi d'ingénieurs et de techniciens soviétiques en Chine afin d'aider Mao à moderniser et développer un pays qui reste marqué par un sous-développement important. Cette alliance vise également à renforcer le bloc communiste alors que la guerre froide a débuté aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale avec l'élaboration des doctrines Truman et Jdanov en 1947. Les États-Unis sont dénoncés comme des impérialistes désireux de répandre un capitalisme vecteur d'exploitation et d'asservissement des masses. Le communisme est censé libérer le monde et porter l'espoir d'un "grand soir" révolutionnaire qui inaugurerait une ère de prospérité et de fraternité.
Les relations sino-soviétiques ne s'en tendent pas moins assez rapidement. La mort de Staline en mars 1953, la déstalinisation et la promotion de la "coexistence pacifique" par son successeur Nikita Khrouchtchev enveniment les relations entre Moscou et Pékin qui, progressivement, se considère comme la "Mecque du véritable communisme" pour reprendre les termes des auteurs. En s'auto-proclamant garant de l'orthodoxie communiste, Mao relègue Moscou dans la catégorie infamante des communistes ayant trahi la cause révolutionnaire. Dans un discours célèbre, il place même Washington et Moscou sur le même plan, ce qui ne manque évidemment pas de sel en pleine guerre froide. Parallèlement, il entend s'imposer comme le porte-étendard des pays nouvellement indépendants qui doivent constituer, selon lui, un "troisième monde" ou "tiers-monde" ; et la Chine doit en être l'"inspiratrice". C'est cette ambition qui apparaît dès la conférence de Bandung d'avril 1955 : Zhou Enlai, le ministre des Affaires étrangères chinois, s'illustre aux côtés de l'Égyptien Nasser et de l'Indien Nehru dans le but de clamer à la face du monde que la bipolarité n'est pas une fatalité.
La rupture avec l'URSS intervient véritablement à la fin des années 1960, lorsque les deux frères devenus ennemis entrent en guerre pour un litige frontalier. Bien qu'officiellement campés sur une position intransigeante à l'endroit des États-Unis, les Chinois n'en opèrent pas moins un virage à 180° dans ces mêmes années. Sans le secours de l'URSS, la Chine pèse peu et ce d'autant que le Grand Bond en avant et la Révolution culturelle l'ont affaiblie. Zhou Enlai réussit donc à convaincre Mao d'amorcer un rapprochement avec Washington que les auteurs évoquent au début de l'extrait. En effet, en établissant des relations officielles avec l'Oncle Sam en 1971 - 1972, Mao affaiblit le leadership de l'URSS. On a donc bien affaire à "une alliance de fait avec les États-Unis contre l'URSS".

Ce revirement, s'il est surprenant, n'en est pas moins justifié par une analyse froide et lucide de l'état du pays à la fin des années 1960. La "voie chinoise" vers le communisme est un échec indéniable et la puissance chinoise pâtit de son retard économique. Il faut donc calmer le jeu sur la scène internationale et se montrer plus réaliste. La mort du Grand Timonier Mao en septembre 1976 accentue encore ce virage.

II

Quand la Chine s'ouvre au monde et invente l'"économie socialiste de marché"

À partir de la fin des années 1970, "la Chine donne de toute évidence la priorité à son renforcement interne [et à] une certaine ouverture, notamment commerciale, indispensable en tout état de cause à la modernisation économique et sociale du pays." Il est certain que l'arrivée au pouvoir de Deng Xiaoping change la donne : conscient des faiblesses structurelles du modèle chinois, il entreprend de mener un vaste programme de modernisation afin de faire du pays une grande puissance à l'orée du XXIe siècle. La collectivisation est assouplie, des investissements sont lancés dans des domaines jugés stratégiques comme la défense, l'industrie, l'agriculture, les sciences. Surtout, à partir de 1978, le pouvoir chinois crée les Zones économiques spéciales (ZES) qui sont autant de points d'ancrage de la mondialisation en Chine. Dans ces zones côtières, les investissements étrangers sont autorisés et le capitalisme par conséquent toléré. Les Firmes multinationales (FMN) se ruent sur ces ZES afin de profiter d'une main-d'œuvre pléthorique ("l'État le plus peuplé du globe" nous rappellent les auteurs) et bon marché. En ce sens, la Chine intègre progressivement les logiques de la mondialisation qui valorise les avantages comparatifs dans le cadre de la Nouvelle division internationale du travail (NDIT), en l'occurrence, le coût du facteur travail.
"L'ouverture ne peut être […] que lente" nous disent les auteurs. D'un point de vue économique, c'est contestable. Le pays n'a en effet cessé de s'ouvrir au monde, les ZES ont été agrandies et multipliées et, en quelques années la Chine est devenue "l'atelier du monde", les délocalisations d'entreprises vers l'empire du Milieu se sont intensifiées au point d'inquiéter sérieusement les puissances occidentales qui ont dû faire face à une désindustrialisation accélérée. Le "made in China" s'est répandu sur le monde. D'un point de vue politique, cette ouverture est en revanche restée pour le moins limitée, pour ne pas dire inexistante. Le Parti communiste chinois (PCC) a encouragé l'ouverture économique afin de résorber la très grande pauvreté et sortir le pays du sous-développement dans lequel il se trouvait 30 ans après l'avènement du communisme mais il a continué à diriger le pays d'une main de fer en refusant le pluralisme politique et le respect des droits humains les plus fondamentaux (liberté d'expression notamment). Les dirigeants chinois ont même inventé un concept paradoxal pour désigner ce nouveau modèle d'organisation : "l'économie socialiste de marché". La Chine a pleinement intégré la mondialisation et les règles libérales qui la sous-tendent - son entrée à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2001 en fait foi - mais n'a pas renoncé à son modèle politique autocratique. De ce point de vue, les événements sanglants de Tian'anmen en 1989 ont rappelé aux Chinois qu'il ne saurait être question d'ouverture politique.
Il est donc certain que la Chine a amorcé son décollage économique au début des années 1980 et que les auteurs de ce texte ont été témoins des prémices de cet envol. Ils rappellent à juste titre que si "la part de la Chine dans le commerce mondial demeure infime, le fait est qu'elle a progressé de 20 % par an entre 1978 et 1981." Ce dynamisme économique dont témoigne le taux de croissance de la Chine dans le commerce mondial n'a cessé de se confirmer dans les années qui ont suivi la publication du livre. En 2017, "la part de la Chine dans le commerce mondial [n'est plus] infime", bien au contraire. Elle a su s'imposer et elle occupe aujourd'hui la deuxième place sur le podium économique mondial. Par ailleurs, il est à noter que si la Chine s'est indéniablement imposée comme une puissance économique de premier plan, elle a tardé à s'affirmer comme une puissance politique. L'arrivée au pouvoir de Xi Jinping en 2013 a quelque peu changé la donne ; l'heure n'est plus à la "montée en puissance pacifique de la Chine". Pékin entend se doter de tous les attributs de la puissance, qu'ils soient économiques, culturels, militaires ou diplomatiques. Bien qu'encore incomplète, la puissance chinoise n'a plus rien à voir avec ce qu'elle était en 1984.

La Chine s'est donc éveillée. C'est incontestable. En 1984, date à laquelle l'ouvrage duquel le texte est tiré paraissait, la puissance de l'empire du Milieu était encore limitée et fragile après les errements de l'ère maoïste. Cependant, les prémices de ce réveil chinois étaient déjà palpables ; on pouvait pressentir que l'ouverture à l'œuvre en Chine pouvait avoir une "portée considérable".
Trois décennies plus tard, l'analyse des auteurs a été validée ; la Chine compte comme un grand de ce monde et entend obtenir la part du gâteau qu'elle pense devoir lui revenir. De là à penser que le XXIe siècle sera chinois, il n'y a qu'un pas qu'il faut cependant bien se garder de faire tant les défis sont aujourd'hui nombreux pour le pays.

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