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Expliquer le rôle des historiens face aux groupes mémoriels Exercice fondamental

Ce contenu a été rédigé par l'équipe éditoriale de Kartable.

Dernière modification : 30/08/2019 - Conforme au programme 2019-2020

Quelle place occupent les historiens face aux différents groupes mémoriels ?

Quel historien algérien est contraint à l'exil ?

En quelle année les archives de la guerre d'Algérie sont-elles accessibles aux historiens ?

Quelle historienne publie La torture et l'armée pendant la guerre d'Algérie en 2001 ?

Quel historien rédige une thèses intitulée Une guerre sans nom sur les réfractaires de la guerre d'Algérie ?

Que dénoncent les historiens signataires de la pétition "Liberté pour l'histoire" ?

La mémoire est devenue un objet d'histoire ; il n'appartient donc pas à un gouvernement de décider qui de la France ou l'Algérie a eu le moins bon comportement durant la guerre. Cette tâche incombe aux historiens. Il existe donc un devoir d'histoire qui respecte les règles du métier d'historien et qui se distingue du devoir de mémoire. L'historien expose les faits et n'est là ni pour juger ni pour prendre parti pour un groupe de mémoires. Exposés aux critiques et à l'opinion publique, certains d'entre eux n'hésitent cependant pas à relayer certaines revendications.

En France, les premiers travaux d'historiens sont publiés dans les années 1960 - 1970. Ils sont largement relayés par les articles des journaux. Ainsi, le premier tome de La Guerre d'Algérie, du journaliste Yves Courrière paraît en 1968 et connaît un succès considérable. L'auteur est cependant accusé d'avoir fondé son travail sur une quantité limitée de témoignages, mais son succès montre que le grand public attend une véritable histoire du conflit. En 1972, l'historien Pierre Vidal-Naquet est le premier à publier un travail consacré à la torture, dans La Torture dans la République. D'autres travaux paraissent, mais les historiens se heurtent à la difficulté d'accès aux archives. Entravée par les lois d'amnistie, l'historiographie française a dû faire face au silence des acteurs du conflit. Pourtant, les conditions de recherche sont bien meilleures qu'en Algérie. L'historiographie algérienne de son coté se cantonne à une version officielle, celle dictée par le gouvernement. La dictature d'Houari Boumédiène, puis la contestation du régime par la jeunesse et par les mouvements islamiques empêchent toute avancée scientifique sur la question de la guerre, qui conserve à travers les manuels et les commémorations un statut de mythe fondateur sans nuance. L'écriture de l'histoire est entièrement contrôlée par l'État jusqu'au début des années 1990. Des historiens algériens commencent à s'emparer du sujet, parfois en collaboration avec leurs homologues français. Ainsi, l'historien franco-algérien et ancien membre du FLN Mohammed Harbi critique les procédés du gouvernement algérien qui bloque l'accès aux archives sur la guerre d'Algérie. Il dénonce les crimes de la colonisation, mais déplore que ceux du FLN soient encore occultés, empêchant ainsi les historiens de faire leur travail. Mais inquiété pour ses positions, il doit s'exiler en France où il poursuit ses recherches. Anouar Benmalek, un autre historien franco-algérien, n'hésite pas à mettre les violences du FLN en parallèle avec les massacres dont le FIS s'est rendu responsable dans les années 1990, il doit faire face à plusieurs campagnes de dénigrement organisées par les médias proches du pouvoir.

Ces avancées, mais aussi l'approche de la date anniversaire des accords d'Évian, engendrent un véritable engouement de l'opinion en France autour de la guerre au début des années 2000. Paradoxalement, l'afflux de témoignages, la multiplication des revendications des groupes de mémoires et le retour du débat politique ne facilitent pas la recherche. Devant l'inquiétude de certains cadres de l'armée, les archives ouvertes en 1992 sont refermées. Le temps des historiens n'est pas celui du débat public ni de la demande sociale d'histoire. Les travaux s'inscrivent dans le long terme et doivent être menés en dehors de toute pression sociale. Il faut attendre 2005 pour que de nouvelles analyses de la guerre émergent mais l'opinion est très demandeuse de thèmes liés à la violence ou à la torture. Du côté algérien, la chape de plomb des autorités empêche toute demande de l'opinion résignée à suivre les publications officielles.

L'historien n'en est pas moins citoyen et il arrive que les travaux de recherches de certains d'entre eux relaient des revendications issues de certains groupe de mémoires (acteurs directs, opinion). Cette tendance dépend évidemment des générations auxquelles appartiennent ces historiens. Par exemple, la première rassemble les historiens qui ont vécu activement la guerre d'Algérie, ou qui ont été concernés par celle-ci en tant que citoyens. La deuxième, ceux qui l'ont vécue passivement dans leur enfance et en ont gardé des souvenirs. La troisième, ceux qui n'en ont aucune mémoire personnelle, la plupart étant nés après 1962. Les premiers ont presque tous découvert le problème algérien en tant que citoyens, plus ou moins opposés à la politique algérienne des gouvernements français comme Pierre Vidal-Naquet, engagé dans la lutte contre la torture. Mohammed Harbi, militant algérien réfugié en France, a fondé l'histoire critique du FLN. La deuxième génération a été marquée dans ses premiers souvenirs par la guerre d'Algérie, vécue de près ou de loin suivant les cas à l'image de Benjamin Stora, né à Constantine.

  • Le rétablissement de la réalité historique se heurte parfois à la mémoire de certains groupes qui critiquent ou contredisent le travail de l'historien.
  • L'opinion publique accélère ou met la pression sur certains aspects de la recherche comme les crimes de guerre ou la torture.
  • L'historien est citoyen et ses travaux relaient parfois certaines revendications de groupes mémoriels.

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