Expliquer les tensions au Proche et au Moyen-Orient en 1945.
Lors de quelle conférence les puissances occidentales se partagent-elles le Proche-Orient en 1919 ?
Quels sont les facteurs d'un contexte favorable à la décolonisation du Proche-Orient en 1945 ?
En quelle année le royaume d'Arabie saoudite a-t-il été fondé ?
En 1917, quel ministre britannique s'est déclaré favorable à un peuplement juif en Palestine ?
Comment évolue l'attitude britannique vis-à-vis de la colonisation juive au lendemain de la Seconde Guerre mondiale ?
En 1945, après la Seconde Guerre mondiale, le Moyen-Orient est traversé par des tensions liées à la décolonisation et au peuplement juif en Palestine.
La géopolitique du Moyen-Orient est déjà bouleversée à l'issue de la Première Guerre mondiale. Les puissances occidentales prennent le contrôle de la région, avec le partage des territoires issus de la conférence de Paris (1919), qui se fait au mépris des nationalismes locaux et provoque une balkanisation du Proche-Orient en morcelant toute la région en de petites entités politiques. Si certains États sont gérés par le Royaume-Uni ou par la France avec le statut de mandats, d'autres États indépendants apparaissent dans l'entre-deux-guerres. En 1924, Mustafa Kemal Atatürk met fin au sultanat et fonde la République laïque de Turquie, après avoir expulsé les forces d'occupation britanniques, françaises, italiennes et grecques. Un processus similaire s'observe en Iran, où l'empire des Qajar est renversé en 1925 par un militaire, Reza Shah Pahlavi. Le royaume d'Arabie saoudite est fondé en 1932 par la fusion de différentes régions conquises au début du siècle. La même année, le royaume d'Irak, relevant auparavant du mandat britannique, voit le jour.
La Seconde Guerre mondiale ébranle sérieusement le système colonial. En effet, les puissances coloniales ont perdu leur prestige d'antan, elles ont été soit vaincues et occupées, soit elles sont sorties très épuisées du conflit. De plus, l'émergence de deux superpuissances anticolonialistes, les États-Unis et l'Union soviétique, ainsi que le nouveau contexte international après 1945, favorisent la lutte pour l'indépendance. Ainsi, la charte des Nations unies réaffirme "le respect du principe de l'égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d'eux-mêmes".
Dans ces conditions, le nationalisme arabe se renforce et les pays du Proche et du Moyen-Orient ont hâte d'être décolonisés. Le Liban et la Syrie deviennent indépendants au lendemain de la guerre. Mais la Grande-Bretagne rompt tardivement ses liens avec son ancien empire. Le sultanat d'Oman n'est par exemple indépendant que depuis 1971.
Les tensions au Proche-Orient en 1945 s'expliquent également par le peuplement juif en Palestine. L'idée d'un État juif naît à la fin du XIXe siècle. En 1898, Theodor Herzl crée le "fonds pour l'implantation juive" destiné à l'achat de terres en Palestine. Le mouvement sioniste prône la création d'un État pour les Juifs. Cette aspiration est reconnue par la déclaration du ministre britannique des Affaires étrangères, Lord Balfour, en 1917. Par la suite, les Britanniques accueillent les Juifs dans leur mandat de Palestine. Mais les terres revendiquées par Israël ne sont pas vierges. Une population y vit : les Palestiniens. Les tensions entre communautés juives et arabes sont importantes à partir de 1920. Les tensions ont des aspects nationalistes, mais aussi religieux. De plus, des conflits éclatent entre ces populations et les autorités britanniques, qui cherchent alors à limiter l'immigration juive en Palestine. La création de l'État d'Israël en 1948 est loin de mettre fin aux tensions.
- En 1945, les pays du Proche-Orient qui ne sont pas encore devenus indépendants sont mûrs pour la décolonisation.
- La déclaration Balfour de 1917 donne le coup d'envoi du peuplement juif en Palestine, qui provoque des tensions.