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Extrait de Perec, W ou le souvenir d'enfance Commentaire type bac

Ce contenu a été rédigé par l'équipe éditoriale de Kartable.

Dernière modification : 12/05/2025 - Conforme au programme 2025-2026

À l'aide des connaissances, et après avoir répondu aux questions suivantes, répondre à la question d'interprétation littéraire :

« Quelle vision de l'expression du moi se dégage de ce texte ? »

Georges Perec, W ou le Souvenir d'enfance, 1975

Je n'ai pas de souvenirs d'enfance. Jusqu'à ma douzième année à peu près, mon histoire tient en quelques lignes : j'ai perdu mon père à quatre ans, ma mère à six ; j'ai passé la guerre dans diverses pensions de Villard-de-Lans. En 1945, la sœur de mon père et son mari m'adoptèrent.

Cette absence d'histoire m'a longtemps rassuré : sa sécheresse objective, son évidence apparente, son innocence, me protégeaient, mais de quoi me protégeaient-elles, sinon précisément de mon histoire, de mon histoire vécue, de mon histoire réelle, de mon histoire à moi qui, on peut le supposer, n'était ni sèche, ni objective, ni apparemment évidente, ni évidemment innocente ?

« Je n'ai pas de souvenirs d'enfance » : je posais cette affirmation avec assurance, avec presque une sorte de défi. L'on n'avait pas à m'interroger sur cette question. Elle n'était pas à mon programme. J'en étais dispensé : une autre histoire, la Grande, l'Histoire avec sa grande hache, avait déjà répondu à ma place : la guerre, les camps.

A treize ans, j'inventai, racontai et dessinai une histoire. Plus tard, je l'oubliai. Il y a sept ans, un soir, à Venise, je me souvins tout à coup que cette histoire s'appelait « W » et qu'elle était, d'une certaine façon, sinon l'histoire, du moins une histoire de mon enfance.

En dehors du titre brusquement restitué, je n'avais pratiquement aucun souvenir de W. Tout ce que j'en savais tient en moins de deux lignes : la vie d'une société exclusivement préoccupée de sport, sur un îlot de la Terre de Feu.

Une fois de plus, les pièges de l'écriture se mirent en place. Une fois de plus, je fus comme un enfant qui joue à cache-cache et qui ne sais pas ce qu'il craint ou désire le plus : rester caché, être découvert.

Je retrouvai plus tard quelques-uns des dessins que j'avais faits vers treize ans. Grâce à eux, je réinventai W et l'écrivis, le publiant au fur et à mesure, en feuilleton, dans La Quinzaine littéraire, entre septembre 1969 et août 1970.

Quelle problématique correspond au sujet ?

Quels arguments seraient pertinents à utiliser ?

Quel plan pourrait convenir ?

Quelle accroche peut convenir ?

Quels exemples permettent d'étayer l'argument "Le traumatisme vécu par le narrateur l'empêche de conserver une mémoire fiable et de respecter, de fait, le pacte autobiographique. En effet, raconter sa vie de manière autobiographique, c'est dire la vérité, l'exacte vérité. On constate donc dans ce texte que se remémorer le passé n'est pas toujours facile" ?

Quels exemples permettent d'étayer l'argument "Grâce à l'autofiction (l'invention de moments de sa vie), le narrateur parvient à se reconstruire. On assiste ici à une forme de métamorphose du moi qui part de la perte de mémoire pour aller à la reconstruction du souvenir et la réappropriation du moi." ?

Quels exemples permettent d'étayer l'argument "L'expression du moi passe par la recherche du moi, et notamment toutes les facettes les plus sombres et inexplorées de sa personnalité. Ce n'est que grâce à ce travail minutieux et fastidieux que Pérec réussit à reconstruire les lambeaux de sa personnalité." ?

Quelle phrase du texte justifie que l'auteur est une victime de la guerre ?

Quel autre auteur se sert de l'autobiographie pour se réapproprier son histoire ?

On suit ici les différentes étapes pour rédiger la question d'interprétation littéraire. Le plan est détaillé par souci méthodologique, mais ce n'est pas ainsi qu'il faut présenter sa copie le jour de l'épreuve. Sur la copie, les titres des différentes parties n'apparaîtront pas et le contenu sera intégralement rédigé.

Pistes de réflexion :

  • Dans ce roman autobiographique, le narrateur mène une introspection, se recherche, dans le but de tenter de se remémorer des souvenirs oubliés.
  • Pérec présente cet incipit de roman comme une sorte de pacte autobiographique avec le lecteur. D'emblée, la phrase « je n'ai pas de souvenirs d'enfance » déstabilise le lecteur.
  • Ce texte révèle bien la difficulté que certains auteurs peuvent éprouver lorsqu'ils doivent relater (avec véracité ou non) leurs souvenirs. C'est pourquoi le terme « histoire » doit être envisagé selon différentes significations.
  • D'origine polonaise, Georges Pérec père ses parents lors de la Seconde Guerre mondiale. Adopté par sa tante, il est hanté par l'absence de souvenirs liés à son passé et décide d'entreprendre l'écriture de son œuvre autobiographique W ou le souvenir d'enfance, qui oscille entre autobiographie et fiction. Il mène une introspection pour se retrouver, mais finalement, le lecteur assiste à une métamorphose de son moi, qui ne peut que changer.
  • Dans ce texte, le narrateur explique les raisons qui l'ont poussé à entreprendre l'écriture de ses souvenirs d'enfance, ainsi que son projet autobiographique.
  • Cet incipit s'apparente donc à un pacte autobiographique, tout en déstabilisant le lecteur par le non-respect annoncé dès le début du pacte. On peut donc se demander quelle vision du moi se dégage de ce texte.
  • Dans cet extrait, Pérec évoque le traumatisme de l'enfance qui empêche la mise en place d'un pacte autobiographique sincère ; c'est pourquoi il doit passer par l'autofiction pour tenter de se reconstruire. Enfin, il doit nécessairement mener une introspection pour découvrir toutes les facettes de son moi.
I

Paragraphe 1

Argument : Le traumatisme vécu par le narrateur l'empêche de conserver une mémoire fiable et de respecter, de fait, le pacte autobiographique. En effet, raconter sa vie de manière autobiographique, c'est dire la vérité, l'exacte vérité. On constate donc dans ce texte que se remémorer le passé n'est pas toujours facile

Exemple : La phrase liminaire « je n'ai pas de souvenirs d'enfance » pose problème pour le respect du pacte autobiographique. Le lecteur comprend que le narrateur va raconter une histoire dont il a perdu le souvenir, comme l'indique la phrase « mon histoire tient en quelques lignes ». Cette histoire est par ailleurs mise en relation avec la grande histoire, ce que l'on perçoit avec la métaphore « l'histoire avec sa grande hache », qui fait référence à une mémoire coupée à cause de la guerre qui a tranché ses souvenirs.

II

Paragraphe 2

Argument : Grâce à l'autofiction (l'invention de moments de sa vie), le narrateur parvient à se reconstruire. On assiste ici à une forme de métamorphose du moi qui part de la perte de mémoire pour aller à la reconstruction du souvenir et la réappropriation du moi.

Exemple : La répétition de « mon histoire » et la question rhétorique de forme négative (« n'était ni sèche, ni objective, ni apparemment évidente, ni évidemment innocente ? ») montre la difficulté d'écrire l'histoire de sa vie lorsque les souvenirs nous échappent. C'est à ce moment que Pérec débute son enquête à partir de maigres indices qui déboucheront sur « W ».

III

Paragraphe 3

Argument : L'expression du moi passe par la recherche du moi, et notamment toutes les facettes les plus sombres et inexplorées de sa personnalité. Ce n'est que grâce à ce travail minutieux et fastidieux que Pérec réussit à reconstruire les lambeaux de sa personnalité.

Exemple : On constate la mise en place d'une chronologie dans le texte « douzième année, quatre ans, six, 1945, septembre 1969 et août 1970 » pour mener une introspection. Cette idée est renforcée par l'utilisation du champ lexical de la dissimulation « je l'oubliai, restitué, cache-cache, rester caché, être découvert », qui symbolise les différentes facettes de son « moi ».

  • Ainsi, Georges Pérec montre la difficulté de parler de soi de manière authentique lorsqu'on a vécu un traumatisme. Mais la reconstruction est possible sous forme d'autofiction et en menant une introspection, même s'il s'agit de découvrir les parts les plus sombres dissimulées en soi.
  • C'est donc une vision du moi protéiforme qui se dégage de ce texte, dans la mesure où l'auteur essaie de se reconstruire à partir de la réinvention d'un passé oublié.
  • Au XXe siècle, les recherches de Sigmund Freud vont ouvrir de nouvelles perspectives sur la conscience et la mémoire, en s'intéressant aux perceptions non conscientes de l'homme qui peuvent l'aider à se reconstruire.

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