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  4. Question sur 8 points type bac : La scène d'Œdipe et Tirésias

La scène d'Œdipe et Tirésias Question sur 8 points type bac

Ce contenu a été rédigé par l'équipe éditoriale de Kartable.

Dernière modification : 24/10/2018 - Conforme au programme 2016-2017

Quelle est la signification de la scène entre Œdipe et Tirésias ? Vous répondrez en comparant la pièce et le film Œdipe roi.

On considère le sujet suivant : "Quelle est la signification de la scène entre Œdipe et Tirésias ? Vous répondrez en comparant la pièce et le film Œdipe roi."

Quel plan permet de répondre à cette problématique ?

Quel personnage est physiquement aveugle au début de la pièce Œdipe roi ?

Quel personnage refuse d'entendre la vérité dans la scène d'affrontement entre Œdipe et Tirésias ?

Quel personnage s'énerve violemment dans le film de Pasolini lors de la scène d'affrontement entre Œdipe et Tirésias ?

Qui est Tirésias dans Œdipe roi ?

Les scènes de révélation ont un rôle essentiel dans la tragédie puisqu'elles permettent traditionnellement de faire progresser l'action. Une des scènes les plus fortes de la pièce de Sophocle est celle de l'affrontement entre Œdipe et Tirésias car l'un sait et l'autre, malgré tout ce qu'il dit, ne veut pas savoir. Au début de la scène, Œdipe est dans une position très délicate. En tant que roi, il s'est engagé à trouver le coupable et à libérer sa ville. Face à l'oracle qui sait mais qui ne veut rien dire, Œdipe s'emporte et menace, il accuse mais n'entend pas. Cette scène a une signification particulière dans la pièce de Sophocle et dans le film de Pasolini. Dans un premier temps, il faudra définir en quoi cet affrontement est violent. Dans un second temps, il s'agira de souligner ce que l'échange a d'impossible. Enfin, on verra en quoi la tension dramatique de cette scène constitue une acmé.

I

Un violent affrontement

La scène est placée sous le signe de la dualité et de l'opposition entre celui qui sait et celui qui ne sait pas, celui qui voit et celui qui est aveugle mais aussi entre celui qui incarne l'autorité, le pouvoir politique et celui qui joue le rôle d'intermédiaire entre les hommes et les dieux.

Ainsi, dès le début de la scène, la tension dramatique est perceptible. On peut parler d'exemple caractéristique de ce qui chez les Grecs est nommé âgon, c'est-à-dire une scène d'affrontement violent entre deux personnages. Œdipe formule clairement sa requête, suppliant comme l'exigent les traditions : "Si tu sais, ne te détourne pas de nous. Nous sommes tous ici à tes pieds, suppliants." Le refus de Tirésias engendre presque immédiatement, par le procédé des stichomythies, des attaques de plus en plus violentes de la part d'Œdipe qui ne supporte pas de sentir la vérité toute proche sans pouvoir la saisir. C'est ce qu'illustrent les répliques du souverain. Chacune se termine sur une interrogative visant à interpeller l'oracle, à le faire culpabiliser afin de le faire parler : "tu prétends te montrer insensible, entêté à ce point ?".

Chez Sophocle, l'affrontement n'est que verbal mais chez Pasolini, il prend une autre forme. Tirésias semble éprouver une profonde aversion pour le souverain et Œdipe, impuissant face à l'oracle, n'hésite pas à s'en prendre physiquement à lui. Il aggrave encore son cas en s'attaquant à un représentant des dieux, donc au sacré. Il s'abaisse à malmener un infirme, aveugle et qui plus est âgé en le jetant violemment au sol.

Cette scène, autrement nommée âgon en grec, est donc typique des scènes d'affrontement. Mais à travers celle-ci, l'action peine à progresser car le dialogue n'est pas efficace : les deux personnages ne s'entendent pas.

II

Un impossible échange

Dans cette scène, Œdipe demande à hauts cris une vérité qu'il n'est pas encore prêt à entendre. Ainsi, les deux personnages vont échanger mais la vérité sera seulement entendue des spectateurs qui, par le biais de l'ironie tragique, voient le piège se refermer encore davantage sur Œdipe.

En effet, au début de la scène, celui-ci ne soupçonne même pas le fait qu'il puisse être coupable, il est incapable d'entendre les paroles du devin qui deviennent de plus en plus claires jusqu'à l'accusation finale : "c'est toi ! C'est toi le criminel qui souille ce pays !". La répétition du présentatif ainsi que la tournure exclamative font fortement raisonner la vérité. Pourtant, Œdipe est toujours aveuglé et il continue de mettre en doute la parole de l'oracle. C'est pourtant lui qui, quelques temps plus tôt, le suppliait de l'aider. Chez Pasolini, il prononce lui-même cette parole prophétique : "Je t'ai fait appeler, et de toi je saurais tout".

Ainsi, même face à l'évidence, Œdipe ne croit pas et remet en cause l'"art" de Tirésias qu'il accuse de mentir : "Et qui t'aurait appris le vrai ? Ce n'est certes pas ton art." Cette scène d'affrontement ne remplit donc pas sa fonction traditionnelle car l'action ne progresse pas véritablement. Par contre, et cela est accentué chez Pasolini, il y a un renversement au niveau des forces en présence. Œdipe, de par sa position de souverain, apparaît comme dominant et Tirésias, au sol dès le début chez Pasolini, est en position de dominé. Toutefois, à la fin de la scène, Œdipe est descendu de son piédestal en refusant d'accepter la vérité et en attaquant un personnage sacré. C'est donc la figure du héros qui peu à peu se désagrège.

Cette scène d'affrontement entre Œdipe et Tirésias illustre parfaitement le thème de l'aveuglement dont souffre Œdipe, incapable d'entendre la vérité. Pourtant le lecteur profite de cette scène dont la tension dramatique est dense.

III

Une scène constituant une acmé

Cette scène de révélation est attendue par le lecteur connaisseur qui sait que la véritable identité d'Œdipe va être révélée dans la pièce, mais elle constitue également un moment de surprise et de doute pour celui qui ne connaît pas l'histoire. Elle est donc capitale pour la tragédie, c'est pourquoi elle met en place tous les ressorts du registre tragique permettant de susciter la terreur et la pitié afin que la catharsis opère.

C'est donc par le biais de formules, au début implicites, que Tirésias répond aux accusations provocatrices d'Œdipe : "Sache donc qu'à mes yeux c'est toi qui as tramé le crime, c'est toi qui l'as commis". Œdipe ne comprenant pas, la révélation de l'oracle est cette fois-ci explicite. La réaction d'Œdipe toutefois, suscite de la pitié chez le lecteur-spectateur qui comprend avant lui ce qui va lui arriver. C'est là toute l'ironie tragique. Celle-ci est accentuée par les jeux d'oppositions symboliques entre l'ombre et la lumière, présents à la fin de la scène, qui illustrent encore une fois l'aveuglement du roi.

Tout ceci fait déjà référence à la cécité physique dont souffre Tirésias et dont souffrira Œdipe après sa propre mutilation. Ainsi, lorsqu'il raille la cécité de Tirésias, lorsqu'il s'en prend au sacré en faisant de l'oracle son ennemi, le personnage d'Œdipe en devient pathétique. Cette scène a pour fonction, entre autres, de révéler l'intériorité d'Œdipe et de souligner son caractère violent et autoritaire. Cela est accentué par Pasolini lorsqu'il montre un Tirésias affaibli physiquement après son altercation avec le souverain. De sa position de roi aimé par tous, il devient ici un suspect potentiel et son comportement ne fait que renforcer sa culpabilité.

Cette scène est un des piliers de cette tragédie car elle constitue une première étape dans le processus de vérité amorcé par Œdipe. Il a lui-même mis en marche la machine le menant à sa perte. Ainsi, elle constitue un des sommets de la pièce car elle est révélatrice à plusieurs niveaux. Elle permet, à travers l'affrontement entre les deux hommes, de montrer le véritable visage d'Œdipe. Il apparaît comme étant un personnage violent, accusateur et autoritaire. Cependant, il est incapable de se remettre en question ou d'entendre la vérité. Il se montre par là même irrespectueux envers les dieux dont il ne respecte ni la parole ni le messager. Cette scène marque donc le début de la chute du personnage d'Œdipe.

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