Selon Marx, quel rôle peut-on attribuer aux conditions matérielles d'existence sur la formation du sujet ?
À quoi est soumis le sujet, selon Marx ?
Qu'est-ce qui détermine la conscience de l'être humain ?
De quoi le sujet est-il le produit ?
Dans quel ouvrage Karl Marx a-t-il écrit : « Ce n'est pas la conscience des hommes qui détermine leur existence, c'est au contraire leur existence sociale qui détermine leur conscience » ?
Pour comprendre le traitement que Marx fait de la notion de sujet, il faut d'abord avoir à l'esprit la notion de matérialisme historique. Selon cette conception, ce sont les conditions matérielles de production et d'échange existantes au sein d'une société (l'infrastructure) qui déterminent les évolutions intellectuelles et politiques de cette même société (la superstructure), et non l'inverse. Le matériel prime sur l'idéologique et le détermine. Ainsi la possession des moyens de production par un petit groupe de personnes crée mécaniquement ce que Marx appelle une lutte des classes, un antagonisme irréductible entre bourgeois et prolétaires, qui ne peut être dépassé que par la révolution.
C'est dans cette perspective qu'il analyse la notion de sujet. Tout individu, dit-il, est avant tout un « être social », défini par l'ensemble des rapports qu'il entretient avec la société : « L'essence humaine n'est pas une abstraction inhérente à l'individu singulier. Dans sa réalité, c'est l'ensemble des rapports sociaux ». Ainsi, notre identité en tant que sujet est constituée socialement. Elle correspond à la place que nous occupons dans une société donnée : avant d'être tel ou tel sujet, nous sommes définis par notre appartenance à tel ou tel groupe de la société, lui-même défini par ses conditions matérielles d'existence.
- Karl Marx est tenant d'un principe méthodologique appelé « matérialisme historique », selon lequel les conditions matérielles d'une société donnée déterminent la politique et l'idéologie.
- Ainsi, notre identité en tant que sujet est déterminée par nos conditions matérielles d'existence.