Comment Kant analyse-t-il la notion de sujet ?
Grâce à quelle faculté l'homme sait-il qu'il reste le même magré les changements qui l'affectent ?
Que révèle la capacité de l'enfant à dire « je » ?
Dans quel ouvrage Kant a-t-il écrit : « Le je pense doit pouvoir accompagner toutes mes représentations » ?
Quel pouvoir Kant attribue-t-il à la conscience ?
Que permet d'unir la conscience, selon Kant ?
Kant est un penseur qui a opéré une véritable révolution épistémologique (l'épistémologie est la théorie de la connaissance) en niant que la métaphysique, ou théorie des objets situés hors de l'expérience possible, puisse être une science. En effet, pas de savoir possible sur ce qu'on ne peut percevoir ; Dieu, l'âme et le monde ne sont pas objets de savoir, mais de foi. Nous ne connaissons que les phénomènes (les choses telles qu'elles nous apparaissent), les noumènes (choses telles qu'elles sont en soi) sont des réalités inconnaissables.
C'est dans ce cadre qu'il analyse la notion de sujet : Kant critique Descartes pour qui la simple idée d'une chose qui pense suffit à en affirmer la réalité et la substantialité (l'unité indissoluble). Pour Kant, l'existence du sujet, du Moi, n'est pas quelque chose de démontrable a priori : l'expérience nous montre, plutôt qu'un moi stable et unifié, une multitude d'états divers que l'on ne peut regrouper dans une unité. Kant distingue donc entre le Moi empirique, phénomène observable dans l'expérience, multiple et changeant, et le Moi transcendantal, noumène impossible à observer, et simplement supposé pour nous permettre de penser l'unité vécue de notre Moi. En effet, seul ce Moi permanent peut nous permettre de comprendre « l'unité de la conscience au travers de toutes les représentations qui peuvent lui advenir », seule expérience tangible fondant notre continuité comme sujet.
- Kant affirme que le sujet est un noumène, c'est-à-dire qu'il n'est pas donné dans l'expérience, et par conséquent qu'il est inconnaissable.
- Le sujet donné dans l'expérience, le Moi empirique, est divers, changeant, et ne peut ainsi fonder la continuité du sujet.
- Il faut donc, pour penser l'unité du sujet, supposer l'existence d'un Moi transcendantal, inconnaissable.