Répondre aux questions suivantes qui permettront d'expliquer la difficulté de la mesure de la délinquance.
Qu'est-ce que la délinquance ?
La délinquance est une forme particulière de déviance, qui correspond à la transgression de normes juridiques. Ce sont les déviances sanctionnées par la loi.
Quelles sont les sources qui permettent de mesurer la délinquance ?
La mesure du niveau de délinquance est basée sur les statistiques de la police, c'est-à-dire les plaintes, et de la justice, c'est-à-dire les condamnations, mais aussi sur les enquêtes menées auprès des victimes.
Que désigne le chiffre noir de la délinquance ?
Le chiffre noir est la différence entre la délinquance réelle, dont le niveau est mal connu, et la délinquance mesurée par les statistiques pénales.
Que désignent les enquêtes de victimation ?
Les enquêtes de victimation consistent à demander à un ensemble de personnes formant un échantillon représentatif de la population si elles ont été victimes d'actes de délinquance dans l'année écoulée, de quels actes et combien de fois.
Quelle est la limite des enquêtes de victimation dans la mesure de la délinquance ?
Les enquêtes de victimation rendent compte du niveau de délinquance subie mais comportent des limites. Puisqu'elles ne s'intéressent qu'aux victimes, elles ne peuvent pas mesurer les crimes pour lesquels il n'y a pas de victimes identifiables (par exemple l'évasion fiscale ou le trafic de stupéfiants).
Quelles sont les limites des statistiques policières dans la mesure de la délinquance ?
Les statistiques policières comportent des limites dans la mesure de la délinquance, car certaines infractions peuvent être sous-estimées, notamment lorsque les victimes portent rarement plainte (notamment pour les viols ou les violences conjugales). Au contraire, d'autres infractions peuvent être surestimées lorsqu'il y a un intérêt pour la victime à les déclarer, par exemple lorsque le plaignant est indemnisé par les sociétés d'assurance. C'est le cas des vols. Enfin, les services de police peuvent se concentrer sur certains actes de délinquance et moins s'intéresser à d'autres, ce qui fausse les statistiques policières.
Quel outil permet de rendre compte des actes d'évasion fiscale ?
Les victimes des actes d'évasion fiscale ne sont pas identifiables, donc il n'est pas possible de se baser sur le nombre de plaintes ou sur des enquêtes de victimation pour en rendre compte. La prise en compte de l'évasion fiscale dans les chiffres de la délinquance passe donc essentiellement par le nombre de condamnations, soit les statistiques de la justice.
La délinquance est une forme particulière de déviance, qui correspond à la transgression de normes juridiques. La mesure de la délinquance est très difficile, les outils utilisés comportant de nombreuses limites.
La mesure du niveau de délinquance est basée sur les statistiques de la police, soit le nombre de plaintes, et de la justice, soit le nombre de condamnations. Toutefois, ces outils comportent des limites car les infractions ne sont pas toutes visibles de la même manière. Des infractions peuvent être sous-estimées ou mal connues, notamment lorsque les victimes portent rarement plainte (du fait d'un sentiment de honte ou de la crainte de représailles) : c'est notamment le cas des viols et des violences conjugales. D'autres infractions sont au contraire surestimées, notamment lorsqu'il y a un intérêt pour la victime à les déclarer, par exemple lorsque le plaignant est indemnisé par les sociétés d'assurance. C'est le cas des vols. Enfin, les services de police peuvent se concentrer sur certains actes de délinquance et moins s'intéresser à d'autres, voire encourager ou décourager certaines victimes à porter plainte, ce qui fausse les statistiques policières. Par conséquent, il existe un écart entre la délinquance réelle et la délinquance recensée. Cet écart est appelé le « chiffre noir » de la délinquance. Le chiffre noir est la différence entre la délinquance « réelle », dont le niveau est mal connu, et la délinquance mesurée par les statistiques pénales. Celles-ci comptabilisent les personnes catégorisées comme délinquantes et non toutes celles qui ont transgressé les lois.
C'est pourquoi un nouvel outil a été conçu : les enquêtes de victimation. Les enquêtes de victimation consistent à demander à un ensemble de personnes formant un échantillon représentatif de la population si elles ont été victimes d'actes de délinquance durant l'année écoulée, de quels actes et combien de fois. Mais ces enquêtes comportent également des limites. Puisqu'elles ne s'intéressent qu'aux victimes, elles ne peuvent pas mesurer les crimes pour lesquels il n'y a pas de victimes identifiables. Par exemple, les victimes des actes d'évasion fiscale n'étant pas identifiables, il n'est pas possible de se baser sur le nombre de plaintes ou sur des enquêtes de victimation pour en rendre compte. La prise en compte de l'évasion fiscale dans les chiffres de la délinquance passe donc essentiellement par le nombre de condamnations, soit les statistiques de la justice. Cela peut concerner aussi le trafic de stupéfiants.
Ainsi, le croisement entre les chiffres officiels et les enquêtes de victimation permet d'avoir une approximation de la délinquance réelle, mais pas d'en rendre compte de façon exacte.