L'évolution de la poésie du Moyen Age à l'époque classique Exercice fondamental

À la fin du Moyen Âge, au début du XVIe siècle, un vaste mouvement culturel et idéologique appelé la Renaissance voit le jour. La redécouverte des textes antiques influence très fortement la poésie. Au XVIIe siècle, avec la création de l'Académie française et sous l'impulsion du cardinal Richelieu, les règles classiques sont instaurées et vont normer la poésie jusqu'à la fin du XVIIIe siècle.

Alors que le Moyen Âge se termine et que la Renaissance naît, la poésie cesse d'être liée à la musique. Elle devient un art à part entière. De plus en plus souvent, elle est écrite, et non plus seulement orale. Elle n'est plus destinée uniquement à la cour, elle fait désormais partie des lectures intimes dans le privé. Les formes fixes comme le rondeau et la ballade continuent d'être utilisées, et les poètes s'emparent du sonnet pétrarquiste, comme le fait Louise Labé. La redécouverte des textes anciens influence les poètes, qui cherchent parfois à retrouver la même musicalité, c'est le cas de Jean-Antoine de Baïf. L'invention de l'imprimerie et la diffusion des textes à l'échelle européenne nécessitent un travail de traduction : il faut définir la langue française, la normaliser. Les poètes de la Pléiade soulignent cette nécessité et défendent l'importance d'écrire en langue vulgaire. Du Bellay écrit le "Traité et défense de la langue française" en 1549 qui affirme la richesse de la langue française.

Au XVIIe siècle, le travail entrepris par les poètes de la Pléiade se poursuit. Sous l'impulsion du cardinal Richelieu et avec la création de l'Académie française, les règles classiques sont mises en place. Des principes de versification, qui constituaient déjà pour beaucoup la norme, sont définitivement adoptés. Ils sont rendus célèbres par L'Art poétique de Nicolas Boileau. La recherche poétique devient minutieuse. Par exemple, François Malherbe cherche à développer les rimes en rejetant ce qu'il trouve trop simpliste, comme les rimes de mots de même nature. Toutefois, la simplicité est recherchée dans le rythme et les propos. L'enjambement devient interdit, car il est jugé trop brutal, et l'amour redevient un sujet de prédilection. La norme classique devient l'usage, et la poésie suit ces règles jusqu'au début du XIXe siècle, où se prépare la révolution romantique.