Liban, 2016, voie ES
La gouvernance économique, à l'échelle mondiale, depuis 1944
Quel plan aurait pu être adopté pour traiter ce sujet ?
Quelles sont les deux institutions créées à Bretton Woods ?
En quelle année la conférence de Bretton Woods est-elle organisée ?
Quels sont les deux éléments qui caractérisent le système monétaire de Bretton Woods ?
En quelle année le G6 est-il créé ?
Comment appelle-t-on le groupe des pays du tiers-monde qui se constitue à l'ONU pour contrer l'influence des pays riches ?
"La coopération internationale est la clé décisive de la paix. Elle doit advenir." Pour le président Eisenhower, qui prononce ces mots en septembre 1956, il est indéniable que le monde doit avancer vers une "coopération" toujours plus poussée, c'est-à-dire vers une "gouvernance" plus structurée : il y va de la paix et de la prospérité dans le monde.
"Gouvernance". Ce mot, qui se distingue de "gouvernement", désigne tous les mécanismes permettant d'assurer le fonctionnement d'un secteur, en l'occurrence de l'économie mondiale ; cette gouvernance passe par l'établissement de règles et par la création d'institutions pour les faire appliquer. La question de la gouvernance économique mondiale se pose depuis longtemps : dans les années 1920 et 1930, on avait tenté de mettre en place des mécanismes de contrôle et de régulation. Mais ces tentatives furent des échecs auxquels on a pu imputer la responsabilité de la Seconde Guerre mondiale. Ceci explique que la question de la gouvernance se pose avec d'autant plus d'acuité à partir de 1944, date à laquelle les États-Unis organisent une conférence internationale à Bretton Woods qui apparaît comme l'acte fondateur de la gouvernance économique de l'après-guerre. Après plus d'un demi-siècle de réflexion et de tâtonnement, la question reste cependant pendante à l'heure du capitalisme libéral triomphant.
Une fois ces jalons posés, on peut donc s'interroger sur la manière dont la gouvernance économique mondiale a été assurée depuis 1944. Quels furent les institutions et les mécanismes mis en place pour tenter de réguler l'économie mondiale ? Après avoir envisagé en quoi a consisté le système de Bretton Woods, nous aborderons la crise de ce système avant de considérer les critiques qui sont adressées à la gouvernance mondiale au tournant des XXe et XXe siècles et les recompositions qui en découlent.
La gouvernance économique mondiale à l'heure du système de Bretton Woods
Vers un nouvel ordre économique mondial
Après les tentatives infructueuses de l'entre-deux-guerres, il convient, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, de profiter des bouleversements géopolitiques et géo-économiques pour tenter de reconstruire le système économique et financier international sur de nouvelles bases. C'est toute l'ambition du président Roosevelt lorsqu'il décide de convoquer une conférence internationale à Bretton Woods en août 1944. L'organisation en est confiée au Britannique John Maynard Keynes qui, dans Les Conséquences économiques de la paix publié en 1919, avait déjà souligné le poids des questions économiques et financières dans l'échec de la paix de la Versailles. Pour Keynes et son acolyte américain Dexter White, il faut commencer par stabiliser les monnaies et par établir un système de taux de change stable que l'on juge plus rassurant et, en conséquence, plus à même d'assurer le commerce international et donc la prospérité. Pour ce faire, chacun des pays signataire de l'accord devra fixer la valeur de sa monnaie en or ou en dollar et s'engager à maintenir le cours de sa monnaie à plus ou moins 1%. Les banques centrales devront donc vendre ou racheter leur monnaie en fonction de leur appréciation.
Pour encadrer ce système monétaire international, les signataires de Bretton Woods créent deux institutions importantes : le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale (BM). La première se charge de veiller au respect des règles monétaires quand la seconde finance les grands programmes d'investissements visant à favoriser la reconstruction et la modernisation des pays ravagés par la guerre ou par le sous-développement. Outre l'aspect financier, la conférence de Bretton Woods se préoccupe du commerce en promouvant le libéralisme économique et en annonçant la création d'une institution en charge d'amorcer un désarmement douanier capable de donner une impulsion nouvelle aux échanges commerciaux internationaux. Le GATT (General Agreement on Tariffs and Trade), créé en 1947 à Genève, prévoit que les 23 pays signataires devront négocier le démantèlement des instruments de protectionnisme afin de favoriser les échanges. Très nettement donc, ce nouvel ordre mondial naît sous les auspices du libéralisme.
Une gouvernance économique marquée par les États-Unis
Les États-Unis jouent un rôle de premier plan dans l'organisation économique et financière du monde d'après-guerre. Très rapidement, le système est remis en cause par les prémices de la guerre froide. En 1947, l'URSS refuse en effet d'adhérer au FMI et à la Banque mondiale et contraint les États-Unis à renoncer à l'organisation internationale du commerce qu'ils appelaient de leurs vœux. Néanmoins, le système de Bretton Woods survit mais la place de Washington s'en trouve de fait rehaussée.
Signe des temps, le FMI et la Banque mondiale, comme l'ONU avant eux, installent leurs sièges aux États-Unis. Par ailleurs, l'Oncle Sam est un contributeur majeur de ces institutions ; en conséquence, il dispose d'une influence considérable puisque le droit de vote est "qualifié" en fonction des parts détenues dans le capital de ces institutions. Surtout, les États-Unis disposent d'un stock d'or considérable : près des 2/3 des réserves mondiales sont détenues par Washington aux lendemains de la guerre. Aussi, le dollar américain est-il la seule monnaie convertible en or et, de ce fait, la clef de voûte du système. On dit d'ailleurs que le dollar est "as good as gold" et on parle du "roi dollar". Cette puissance financière américaine se traduit d'ailleurs par le plan Marshall qui voit des centaines de millions de dollars se déverser sur l'Europe dans le cadre de la reconstruction et du "containment". Enfin, il est certain que la puissance acquise par les États-Unis lors de la guerre a un impact sur leur poids dans les négociations menées au sein du GATT. Ils sont en mesure d'imposer leurs conditions à leurs partenaires et d'assurer ainsi l'exportation massive de leurs produits, véhicules de l'"Americain way of life".
La faillite de Bretton Woods
Le système de Bretton Woods s'avère assez rapidement peu efficace dans la mesure où les dévaluations secouent le monde occidental dès la fin des années 1940. On parle parfois d'une "cascade de dévaluations", la dévaluation d'une monnaie entraînant celle d'une autre. Par ailleurs, on peut noter que certaines grandes initiatives financières se font en-dehors du périmètre des institutions nées de Bretton Woods comme le FMI ou la Banque mondiale : on peut citer ici le plan Marshall qui court-circuite purement et simplement ces organisations. Enfin, il faut rappeler que les rounds de négociations du GATT peuvent s'apparenter à des joutes sans fin tant les résistances s'avèrent fortes dans certains domaines. Ainsi, les Européens présentent un front commun dans le cadre de la CEE (Communauté économique européenne) et refusent un abaissement trop important des droits de douane afin de protéger leur marché intérieur de la concurrence américaine, notamment dans le secteur agricole.
Le système de Bretton Woods qui se voulait international s'avère par ailleurs très limité dans son périmètre : d'une part, l'URSS et ses satellites refusent d'y participer. D'autre part, les pays nés de la décolonisation se montrent récalcitrant et créent, en 1964, au sein de la CNUCED (Conférence des Nations unies pour le Commerce et le Développement), le G77 dont l'objectif est de peser sur les négociations et d'éviter de voir un "directoire du Nord" dicter ses vues au tiers-monde. Enfin, au sein même du monde occidental, d'aucuns commencent à penser que la domination américaine s'avère pesante et que l'Oncle Sam laisse peu de place à ses partenaires.
Le système de Bretton Woods atteint par ailleurs ses limites à la fin des années 1960 lorsque les États-Unis considèrent que ce système leur nuit. En effet, l'appréciation continue du dollar, dont la parité avec l'or avait été décidée en 1944, pousse les pays qui exportent aux États-Unis à convertir leur dollar en or, ce qui conduit à l'effondrement des stocks d'or détenus par Washington. Par ailleurs, cette appréciation du dollar pénalise les exportations américaines. Tout cela conduit le président Nixon à décider, le 15 août 1971, de suspendre la convertibilité dollar/or. Cette décision, prise sans aucune concertation, déstabilise le système monétaire mondial et affaiblit le FMI qui en était le fer de lance. La mort du système de Bretton Woods est entérinée en 1976 lors de la conférence de La Jamaïque qui instaure un système de change flottant régulé par le seul marché.
La tentative de réguler le système monétaire mondial se conclut donc sur un échec alors même que le monde s'apprête à subir les "chocs pétroliers" de 1973 et 1979 qui remettent en cause les équilibres économiques et financiers.
La gouvernance économique mondiale dans la tourmente
La crise des années 1970 et les tentatives de coordination
À l'automne 1973, le monde occidental subit de plein fouet les conséquences du conflit israélo-arabe lorsque les pays producteurs de pétrole de la région décident de suspendre leurs exportations d'or noir afin de marquer leur défiance à l'égard des soutiens d'Israël. La pénurie sévit durement et les cours s'envolent, déstabilisant les fondements mêmes de la prospérité économique occidentale. Avec un pétrole plus cher, ce sont les prix de revient qui explosent et le chômage qui apparaît. Le monde occidental sort des "Trente Glorieuses" et entre dans une période de crise et d'instabilité. Dès lors la question de la coordination se pose. C'est dans ce cadre qu'est créé le G6 en 1975 qui rassemble les six pays les plus industrialisés de la planète (dès 1976, le Canada intègre le groupe qui devient, de fait le G7). Les chefs d'État s'engagent à se réunir régulièrement afin de traiter les questions économiques et financières de manière informelle, ce qui témoigne par ailleurs de la marginalisation des institutions de Bretton Woods.
Il est certain que la création de ce G7 témoigne à elle seule du retour des États et du retour en grâce du modus operandi intergouvernemental. C'est entre dirigeants, entre États, que l'on s'estime le mieux à même de prendre les décisions qui engagent le monde occidental. Mais, d'une certaine manière, les décisions prises par ces dirigeants ont un impact sur l'ensemble du monde eu égard au poids économique et financier qu'ils représentent. On peut dès lors pointer d'emblée une critique qui concernait déjà le système de Bretton Woods mais qui s'est accentué avec le rétrécissement du périmètre de la structure : le G7 s'apparente à un directoire bien peu démocratique et représentatif. Il impose ses choix au monde et fait fi des préoccupations de ses partenaires extérieurs.
La libéralisation et la dérégulation des années 1980
Sous l'influence de l'école de Chicago et de son mentor Milton Friedman, le monde occidental entre dans la libéralisation et la dérégulation à outrance au début des années 1980. Au risque de caricaturer la pensée libérale, on peut dire que pour elle, le marché est en mesure de se réguler seul : la "main invisible" d'Adam Smith doit s'étendre au maximum ; l'État doit se retirer et se contenter de ses attributions régaliennes : c'est "l'État-gendarme". Ronald Reagan aux États-Unis et Margaret Thatcher au Royaume-Uni sont les deux principaux représentants politiques de ce courant. Ils dérégulent, privatisent et libéralisent à marche forcée au cours de leurs mandats respectifs qui courent sur toute la décennie.
Il s'agit de favoriser les échanges commerciaux et de mettre territoires et entreprises en concurrence pour le bénéfice de tous. Dès lors, la question de la gouvernance mondiale semble pour le moins dépassée. Loin d'eux l'idée que les États puissent avoir un rôle à jouer dans la régulation des échanges et ou dans les questions monétaires. Le marché se charge de tout cela. De ce point de vue, on peut donc dire que les années 1980 et 1990 sont marquées par l'abandon de toute idée de régulation et de gouvernance. La mondialisation libérale étend son emprise à la faveur de cette révolution et de la révolution des transports et des communications.
La fin de la guerre froide laisse à penser que le libéralisme et le capitalisme sont des modèles indépassables : le GATT devient l'OMC (Organisation mondiale du vommerce) lors du sommet de Marrakech en 1994. Son objectif est de supprimer toutes les entraves à la concurrence libre et non faussée ; les droits de douanes et les barrières non-tarifaires sont dans la ligne de mire et aucun secteur ne peut prétendre échapper aux lois du marché : culture, propriété intellectuelle, services publics sont autant de domaines qui sont au cœur des rounds de négociations.
La question des pays en développement
La libéralisation des échanges et l'expansion progressive du capitalisme à l'échelle mondiale a sensiblement modifié les équilibres mondiaux au cours de la seconde moitié du XXe siècle. En effet, on a pu voir émerger de nouveaux acteurs comme les "Dragons asiatiques" que sont la Corée du Sud, Hong Kong, Singapour et Taïwan dans les années 1970. Ces NPIA (Nouveaux Pays Industrialisés d'Asie) ont très précocement su jouer de la NDIT (Nouvelle Division Internationale du Travail) qui leur a permis de faire valoir des avantages comparatifs importants en termes de coûts de main-d'œuvre notamment. Tout ceci a été rendu possible par l'abaissement des coûts de transport, lié à la révolution de la conteneurisation. La libéralisation a donc permis l'émergence de nouveaux acteurs économiques mais a participé à la désindustrialisation croissante des pays du Nord concurrencés par ces pays.
Progressivement, ces pays ont revendiqué un droit de regard sur les affaires du monde mais c'était sans compter le poids des pays du Nord qui n'ont cessé de camper sur leurs positions et qui ont conservé leur pouvoir au sein des grandes institutions mondiales que sont le FMI, la BM ou l'ONU. Le G7 est resté un club très fermé même s'il s'est ouvert à la Russie pour devenir le G8 pendant un temps. La question s'est aussi posée pour les pays issus de la décolonisation qui ont constitué ce "tiers-monde", analysé par Alfred Sauvy en 1952. On a évoqué le G77 créé en 1964 afin de tenter de contrebalancer la puissance du Nord. Mais la nécessité pour certains de ces pays de recourir aux prêts et aux programmes d'ajustements des institutions de Bretton Woods les a placés dans une situation de dépendance et de soumission dont ils ont eu du mal à sortir. Sans compter que ces programmes ont été souvent calamiteux et ont contribué à ruiner le crédit des institutions internationales.
Après le temps des "Chicago Boys" et du libéralisme conquérant qui caractérise les années 1980 - 1990, on peut considérer qu'un tournant est opéré au tournant du siècle.
La gouvernance économique mondiale au début du XXIe siècle
L'émergence de l'altermondialisme : un ferment de réflexion sur la gouvernance mondiale
Alors que la mondialisation a pris son essor et que le capitalisme libéral tend à se diffuser à l'ensemble de la planète avec la disparition de l'URSS au début des années 1990, un mouvement de contestation issu de la société civile émerge progressivement. Il prend corps publiquement en 1999, lors d'un sommet de l'OMC à Seattle, qui est l'occasion pour les manifestants de faire valoir leur opposition à la manière dont le monde est gouverné. Les principes et les valeurs qui sous-tendent la gouvernance économique mondiale de la fin des années 1990 sont dénoncés pour leurs effets délétères, tant en matière sociale qu'environnementale et culturelle. Pour eux, "un autre monde est possible", un monde plus juste et plus responsable. C'est dans ce cadre qu'est créé le Forum social mondial (FSM) de Porto Alegre au Brésil qui se réunit pour la première fois en 2001 et qui se propose de rassembler, hors de tout cadre partisan, les individus et les ONG soucieux de réfléchir aux formes alternatives que pourrait prendre la mondialisation et, en conséquence, à la manière dont la gouvernance mondiale pourrait être assurée. Ce mouvement altermondialiste suscite des émules un peu partout dans le monde que la crise économique et financière de 2008 va permettre de catalyser. Des mouvements comme "Occupy Wall Street" ou "les Indignés" européens s'inscrivent ainsi de près ou de loin dans cette mouvance.
L'OMC et le FMI apparaissent comme les épouvantails de cette mondialisation dont les dysfonctionnements seraient symbolisés par les crises à répétition que le système capitalisme et libéral a connues depuis les années 1970. Que l'on pense aux krachs boursiers de 1987 aux États-Unis et de 1997 en Asie ou, bien sûr, la crise des subprimes de 2007 dont les conséquences sont planétaires, plongeant toutes les économies du Nord dans la crise, entraînant, par ricochet les économies émergentes très dépendantes des marchés développés. La mondialisation est par ailleurs accusée d'accroître les inégalités socio-économiques au profit exclusif d'une mince élite mondialisée, de favoriser l'uniformisation culturelle et de contribuer au changement climatique. Autant d'éléments qui justifieraient de repenser le système mondial à l'aune des standards du développement durable.
Le retour des États dans la gouvernance économique mondiale ?
Très clairement la crise de 2008 a révélé au grand jour les failles de la gouvernance mondiale et les risques que faisait peser sur la stabilité mondiale une libéralisation à outrance. D'une certaine manière, cette crise a révélé que "la main invisible du marché" n'était pas suffisante pour assurer stabilité et prospérité. Il s'est avéré que le navire de la mondialisation avait besoin d'un capitaine, fût-il polycéphale. En faisant le choix de laisser Lehman Brothers faire faillite au nom d'une vision morale de l'économie et d'une croyance inébranlée dans les principes de l'économie de marché, le gouvernement américain a provoqué une onde de choc qui a plongé le monde dans la crise. Il a fallu dès lors improviser pour sauver le système menacé de s'effondrer. Les États ont été appelés à la rescousse. Après la privatisation des profits, la socialisation des pertes. En effet, les États, États-Unis et Royaume-Uni en tête, ont nationalisé les banques les plus fragiles et les ont recapitalisées afin de les sauver de la faillite et éviter à leurs clients de perdre leur épargne. Les gouvernements et les banques centrales ont dû manœuvrer sans filet, dénouant largement les cordons de leurs bourses afin de stopper l'hémorragie, ce qui n'allait pas tarder à leur être reproché, comme la crise des dettes souveraines européennes en a témoigné dès 2010.
Ces États, dans un souci d'efficacité, ont tenté de créer des instruments de régulation. Le psychodrame européen de la crise grecque en est un exemple. Afin de sauver l'euro, les pays-membres ont tenté de renforcer leur intégration et leur solidarité en créant un fonds européen de solidarité financière (FESF). À l'échelle mondiale, le FMI a été vivement sollicité pour permettre aux pays en difficulté de faire face. Parallèlement, les pays membres du G7 ont rapidement compris qu'ils ne pourraient pas gérer la crise entre eux. Au contraire, l'implication des pays émergents s'est avérée indispensable : le G20 s'est ainsi régulièrement réuni, ce qui a concrétisé la multipolarisation du monde. Néanmoins, les responsables politiques n'ont pas été en mesure de proposer mieux que cette plate-forme de discussions même s'ils ont initié la réforme du FMI afin de faire une plus large place aux émergents.
Aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale, alors que le monde doit se reconstruire, les principaux responsables politiques et économiques ont conscience que la paix et la stabilité du monde passeront par la création d'un système de gouvernance mondial. C'est toute l'ambition du système de Bretton Woods même s'il s'avère rapidement incomplet et inefficace.
La liquidation de ce système au début des années 1970 va de pair avec l'entrée dans la crise et l'accentuation de la mondialisation économique et financière. Celle-ci est permise par la révolution des transports et la dérégulation à marche forcée qui tend à réduire la place des États dans la gouvernance économique au profit des FTN. Les crises à répétition et les déséquilibres macro-économiques qui marquent la fin du XXe et le début du XXIe siècles laissent à penser que les États doivent au contraire jouer un rôle de régulateurs et se poser comme les garants d'une mondialisation plus juste et respectueuse. Mais, les instruments de cette gouvernance sont encore à penser et à construire.