Décrire les conditions d'accès à la citoyenneté dans l'Empire romain, ainsi que leur évolution.
Qu'est-ce qu'un pérégrin dans l'Empire romain ?
Comment peut-on devenir citoyen romain au Ier siècle après J.-C. ?
Au début du Ier siècle après J.-C., quelle part les citoyens représentent-ils dans l'ensemble de la population de l'Empire romain (environ) ?
Que promulgue l'édit de Caracalla en 212 après J.-C. ?
Que propose l'empereur Claude en 48 après J.-C. ?
Au début du Ier siècle, la citoyenneté romaine est réservée à environ 10 % de la population impériale (qui compte plus de 50 millions de personnes), principalement des habitants de Rome.
Elle est reconnue par le port du tria nomina : prénom, nom et surnom. Un jeune Romain devient citoyen lorsqu'il revêt la toge virile vers 16 ans, symbole de son passage à l'âge adulte. Les femmes romaines mariées ou veuves ont une citoyenneté réduite, aux droits civiques limités. Quant aux pérégrins (hommes libres habitant les provinces conquises), ils doivent payer un tribut, symbole de leur soumission. La citoyenneté romaine ne peut leur être donnée qu'à titre individuel, par décision de l'empereur, pour services rendus.
Plusieurs fonctions permettent de prétendre à un tel privilège. Ainsi, les notables des cités de droit latin peuvent espérer acquérir la citoyenneté romaine après avoir exercé une magistrature dans leur cité, à l'échelle de la province ou de l'Empire. Puis, peu à peu, les populations occupant une certaine place dans la société sont récompensées par l'octroi de la citoyenneté à titre collectif. Les soldats pérégrins peuvent ainsi espérer l'obtenir après avoir servi 25 ans dans l'armée impériale.
Cette évolution est majeure dans l'histoire romaine, car les politiques d'octroi de la citoyenneté sont au cœur de la stabilité de l'Empire. L'empereur ne dispose que de 400 administrateurs romains au IIIe siècle après J.-C. Octroyer la citoyenneté aux notables provinciaux, c'est s'assurer de leur fidélité et de leur intégration au sein du modèle romain.
Auguste menait déjà cette politique en récompensant de nombreux hauts magistrats pérégrins. Claude décide ensuite, en 48 après J.-C., d'élever la citoyenneté romaine des habitants des Trois Gaules au même statut que celle des Romains. Les membres du Sénat, voulant préserver leurs privilèges, s'opposent à cette décision.
En 212 après J.-C., l'empereur Caracalla donne par un édit la citoyenneté romaine à tous les habitants de l'Empire. Cette mesure, inédite et exceptionnelle par son ampleur, ne fait en réalité qu'entériner un système dans lequel la citoyenneté romaine s'était déjà largement diffusée. En trois siècles, la citoyenneté, perçue d'abord comme un privilège, s'est étendue à toute personne née libre en terre d'Empire.
- Au Ier siècle après J.-C., la citoyenneté romaine est élitiste.
- Durant trois siècles, l'octroi de la citoyenneté romaine s'élargit à tous.