Les bienfaits de la citoyenneté romaine
Aelius Aristide, Éloge de Rome, LIX-LXVI dans Alain Michel, La Philosophie politique à Rome d'Auguste à Marc Aurèle, Paris, A. Colin, 1969
144 après J.-C.
Voici ce qui de beaucoup, entre toutes choses, mérite le plus d'être vu et admiré : c'est ce qui concerne le droit de cité. Quelle grandeur de conception ! Rien jamais n'a ressemblé à cela. [...] Ni la mer ni l'étendue d'un continent ne peuvent faire obstacle à l'accession à la citoyenneté. Dans cet empire, l'Asie n'est pas séparée de l'Europe. Tout est ouvert à tous. Il n'est personne, qui, digne de pouvoir ou de confiance, ne reste étranger. C'est une démocratie universelle, placée sous la direction d'un seul homme, le meilleur chef [...]. Comme nous l'avons dit, vous avez, en hommes généreux, distribué à profusion la cité. Vous n'en avez pas fait un objet d'admiration en refusant de la partager avec quelqu'un d'autre ; au contraire, vous avez cherché à en rendre digne l'ensemble des habitants de l'Empire ; vous avez fait en sorte que le nom de Romain ne fût pas celui d'une cité, mais le nom d'un peuple unique ; non celui d'un peuple parmi d'autres, mais celui d'un peuple en face de tous les autres. Les peuples ne sont plus divisés en Grecs et Barbares [...] La ligne de partage, vous l'avez établie entre Romains et non-Romains ; vous avez étendu le nom de votre cité jusqu'à cette limite. Depuis que ce partage est réalisé nombreux sont, dans chaque cité, ceux qui sont autant vos concitoyens que ceux de leur propre race, bien que plusieurs d'entre eux n'aient encore jamais vu votre cité. Il n'est d'ailleurs pas besoin de garnisons dans leurs acropoles ; en effet, partout, les hommes les plus importants gardent pour vous leur propre patrie.
Sélectionner les éléments qui permettent de présenter le document.
Le document est un extrait de l'Éloge de Rome, écrit par Aelius Aristide, un grec d'Asie Mineure qui a vécu au IIe siècle après J.-C. et qui a obtenu la citoyenneté romaine.
Selon Aelius Aristide, quelle est la pratique de Rome quant à l'attribution de la citoyenneté ?
Aelius Aristide indique que Rome a distribué très largement la citoyenneté romaine. En effet, il indique que les Romains, en "hommes généreux [ont] distribué à profusion la cité" et que cela a permis de "rendre digne l'ensemble des habitants de l'Empire". En effet, les Romains attribuent la citoyenneté de manière assez large. Dans le cas d'Aelius Aristide qui habite en Asie Mineure, Hadrien a étendu la citoyenneté à l'ensemble de ces régions en 138 après J.-C.
Sélectionner la citoyenneté à laquelle est comparée la citoyenneté romaine.
Aelius Aristide compare la citoyenneté romaine à la citoyenneté que l'on peut retrouver dans le monde grec. Il dit que "les peuples ne sont plus divisés en Grecs et Barbares [...]. La ligne de partage, vous l'avez établie entre Romains et non-Romains". Ainsi il montre que contrairement aux cités grecques, et notamment à Athènes, la citoyenneté romaine est ouverte.
Sélectionner les deux avantages, selon Aelius Aristide, d'avoir octroyé la citoyenneté romaine à des peuples éloignés des Romains.
Selon Aelius Aristide, l'octroi de la citoyenneté romaine à des peuples éloignés des Romains a permis de faire naître un sentiment d'appartenance à l'empire et de rendre ces peuples solidaires de Rome et attentifs à sa destinée et donc sa défense. En effet, l'auteur dit qu'"il n'est d'ailleurs pas besoin de garnisons dans leurs acropoles ; en effet, partout, les hommes les plus importants gardent pour vous leur propre patrie."