Raconter la conquête et la romanisation de la Gaule Exercice fondamental

Le début de la conquête de la Gaule est précoce dans l'histoire de l'extension de l'Empire et date de la République. La Gaule narbonnaise est conquise en 118 avant J.-C., et devient province romaine près de 50 ans plus tard. Puis, à partir de 58 avant J.-C., l'imperator Jules César mène plusieurs expéditions pour assujettir le reste du territoire. Plusieurs peuples gaulois, autonomes et indépendants, s'associent au sein d'une grande alliance militaire dirigée par le notable Arverne Vercingétorix en 52 avant J.-C. Malgré quelques victoires éclatantes (notamment à Gergovie, en juin de la même année), la coalition est détruite avec la défaite au siège d'Alésia et la reddition du chef Arverne en octobre 52. Sous l'Empire, la Gaule est divisée en deux grandes parties : les Trois Gaules (regroupant les provinces de la Gaule aquitaine, la Gaule lyonnaise et la Gaule chevelue) et la Gaule narbonnaise, première province conquise.

Après la conquête, la Gaule se romanise : comme dans les autres provinces de l'Empire, un phénomène d'acculturation se produit. Le modèle romain s'y installe, par la création de colonies et de municipes. À Lyon (capitale des Gaules), Arles et dans d'autres villes, des monuments romains comme des théâtres, des thermes et des arènes sont construits sur le modèle de Rome. Le culte des dieux romains s'installe, particulièrement celui de l'empereur, obligatoire.

C'est ainsi dans le terreau d'une société en mutation que germe peu à peu le processus de la romanisation. Les élites locales y jouent une place centrale. En effet, les notables sont les premiers à souhaiter se rapprocher du modèle romain, car ce sont les seuls (durant la première moitié du Ier siècle après J.-C.) à pouvoir prétendre accéder à la citoyenneté romaine. Ceux-ci veulent donc peu à peu se rapprocher du modèle romain par prestige (c'est un privilège), par avantage et par ambition (accéder au cursus honorum). Les notables font construire des maisons et villas gallo-romaines à la place des maisons traditionnelles, changent de vêtements (port de la toge) et de nom (pour le tria nomina).

En 48 après J.-C., l'empereur Claude répond favorablement à une requête des élites gauloises, malgré la forte opposition du Sénat : elles pourront dorénavant accéder au Sénat et aux magistratures romaines. De plus, les institutions romaines jouent un rôle d'accélérateur de la romanisation au sein des populations. Dans l'armée romaine, les troupes vivent ensemble au rythme du mode de vie et des coutumes romaines, et ont une langue commune, le latin, que l'on apprend pour se comprendre entre soldats, et qui se diffuse ainsi en Gaule lorsque les soldats reviennent de leur service.

Enfin, la politique de citoyenneté a joué un rôle dans la romanisation, puisque les soldats auxiliaires, désormais romanisés, accèdent à la citoyenneté après 25 ans de service. Pour finir, en 212 après J.-C., tous les Gaulois obtiennent la citoyenneté romaine avec l'édit de Caracalla.