Quelle est la place de la France dans le processus de mondialisation et de construction européenne ?
Quel secteur économique est un des premiers touchés par la crise de la fin des années 1970 ?
Quel élément explique le déficit de compétitivité de la France dans la mondialisation ?
Quel secteur économique est désormais un des principaux atouts français ?
Quel traité donne naissance à la CEE ?
Quel président français est à l'origine du Système monétaire européen ?
Affaiblie et remise en cause au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la France devait par sa politique extérieure marquer son rang sans ignorer le processus inéluctable de décolonisation. La construction européenne devient alors son cheval de bataille, outil de puissance et d'intégration dans une mondialisation marquée par la concurrence croissante de puissances émergentes.
La fin des Trente Glorieuses marque la prise de conscience, certes brutale, des enjeux de la mondialisation tant pour les responsables que pour la population française. Désindustrialisation, délocalisation et chômage de masse s'expliquent aussi par une concurrence féroce de nouvelles puissances émergentes qui mettent à mal l'économie française. Les premiers secteurs touchés sont le textile et la sidérurgie pour lesquels la France n'est plus compétitive avec un coût du travail largement supérieur à ses concurrents asiatiques. De plus le modèle français d'État-providence se retrouve malmené dans un contexte international et européen marqué par le néo-libéralisme illustré par Ronald Reagan aux États-Unis ou Margaret Thatcher au Royaume-Uni. Cependant, il n'y a aucune spécificité française concernant son insertion dans une mondialisation de plus en plus libérale. L'État keynésien a reculé partout dans le monde du fait de l'ouverture croissante des économies, du ralentissement de la croissance et de l'effritement des compromis sociaux qui le fondaient. L'affirmation des marchés financiers et des grandes firmes a fait perdre à l'État une partie de ses capacités de direction, d'orientation et de contrôle de l'économie. Malgré la tentative de reprise en main de François Mitterrand dès son élection en 1981 et un interventionnisme marqué (nationalisation, politique de relance) la situation économique ne s'améliore pas : le chômage progresse, le déficit commercial se creuse et l'inflation explose. Dès 1983 le tournant de la rigueur est entamé en France. Depuis, reprise et contraction économique se succèdent. Les gouvernements tentent alors de mettre en valeur la compétitivité et l'attractivité du territoire français pour rester en tête de la compétition mondiale. Si les secteurs du luxe et du tourisme sont les atouts du pays, la désindustrialisation (sidérurgie et métallurgie) continue tout comme les délocalisations.
Si la France paraît ne pas être maîtresse de son destin dans le processus de mondialisation qu'elle a davantage l'air de subir que de contrôler, la construction européenne est un élément clé de sa politique extérieure quant à son rôle de leader. En effet, depuis 1945, la construction de l'Europe s'est constamment trouvée au cœur de la politique étrangère française. Il s'agit alors de mettre un terme aux conflits qui ont affaibli la France ; d'asseoir la stabilité et de garantir la sécurité des États démocratiques dans la guerre froide et le désir de construire un espace économique, puis social, politique et de sécurité intégré, capable de devenir une puissance internationale. Ce sont d'ailleurs deux Français qui ont été les initiateurs du projet de construction européenne, Robert Schuman et Jean Monnet. Le 25 mars 1957, les six États membres de la CECA (Allemagne, Belgique, France, Italie, Luxembourg, Pays-Bas) créée en 1951 signaient le traité de Rome instituant la Communauté économique européenne (CEE). Durant les trois décennies suivant la conclusion de ce traité, la France a participé ainsi activement aux progrès réguliers de la construction de l'Europe, notamment l'élaboration du Système monétaire européen (SME), à l'initiative du président Valéry Giscard d'Estaing et du chancelier allemand Helmut Schmidt. Enfin, sous l'impulsion de François Mitterrand, d'Helmut Kohl et de Jacques Delors, président de la Commission, "l'Acte unique" est adopté en février 1986. Il crée un véritable grand marché européen, garantissant la libre circulation des personnes, des marchandises et des capitaux, ainsi que la libre prestation des services, sur le territoire de la Communauté. Le sommet de Paris de novembre 1990 a abouti à la signature de la charte pour une nouvelle Europe. Il a entériné un accord de désarmement conventionnel de très grande ampleur, le traité sur les forces armées conventionnelles en Europe (FCE), signé par vingt-deux États membres de l'Alliance atlantique et de l'ex-pacte de Varsovie, et prévu la création d'un nouveau forum de sécurité ainsi que d'un centre de prévention des conflits. La France est au cœur des transformations que l'Europe connaît aujourd'hui. L'ancien président français Giscard d'Estaing a dirigé les travaux de la convention européenne chargée de la rédaction du projet de traité établissant la première Constitution européenne, présentée en juillet 2003
- À partir de 1945, la France a comme objectif de rester une puissance qui compte dans l'échiquier mondial.
- La fin des Trente Glorieuses amène la France à subir davantage la mondialisation libérale que d'en tirer partie.
- La France s'est placée en leader de la construction européenne dès la fin de la Seconde Guerre mondiale.