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  4. Commentaire type bac : Beaumarchais, Le barbier de Séville

Beaumarchais, Le barbier de Séville Commentaire type bac

Ce contenu a été rédigé par l'équipe éditoriale de Kartable.

Dernière modification : 24/10/2018 - Conforme au programme 2018-2019

Métropole, 2011, voies technologiques

Vous commenterez le texte A en vous aidant du parcours de lecture suivant :

  • Vous montrerez en quoi il s'agit d'une exposition de comédie.
  • Vous étudierez comment Beaumarchais souligne l'opposition entre les deux personnages.

Texte A : Beaumarchais, Le Barbier de Séville, acte I scènes 1 et 2

1775

ACTE PREMIER

(Le théâtre représente une rue de Séville, où toutes les croisées1 sont grillées2.)

SCÈNE PREMIÈRE

LE COMTE : (seul, en grand manteau brun et chapeau rabattu. Il tire sa montre en se promenant.)

Le jour est moins avancé que je ne croyais. L'heure à laquelle elle3 a coutume de se montrer derrière sa jalousie4 est encore éloignée. N'importe ; il vaut mieux arriver trop tôt que de manquer l'instant de la voir. Si quelque aimable de la cour pouvait me deviner à cent lieues de Madrid, arrêté tous les matins sous les fenêtres d'une femme à qui je n'ai jamais parlé, il me prendrait pour un Espagnol du temps d'Isabelle5. Pourquoi non ? Chacun court après le bonheur. Il est pour moi dans le cœur de Rosine. Mais quoi ! suivre une femme à Séville, quand Madrid et la cour offrent de toutes parts des plaisirs si faciles ? Et c'est cela même que je fuis. Je suis las6 des conquêtes que l'intérêt, la convenance ou la vanité7 nous présentent sans cesse. Il est si doux d'être aimé pour soi-même ; et si je pouvais m'assurer sous ce déguisement... Au diable l'importun8 !

SCÈNE 2

FIGARO, LE COMTE (caché)

FIGARO : (une guitare sur le dos attachée en bandoulière avec un large ruban ; il chantonne gaiement, un papier et un crayon à la main.)

Bannissons le chagrin,
Il nous consume :
Sans le feu du bon vin,
Qui nous rallume,
Réduit à languir,
L'homme, sans plaisir,
Vivrait comme un sot,
Et mourrait bientôt.

Jusque-là ceci ne va pas mal, hein, hein !

...Et mourrait bientôt.
Le vin et la paresse
Se disputent mon cœur...

Eh non ! ils ne se le disputent pas, ils y règnent paisiblement ensemble...

Se partagent... mon cœur.

Dit-on "se partagent" ?... Eh ! mon Dieu, nos faiseurs d'opéras-comiques n'y regardent pas de si près. Aujourd'hui, ce qui ne vaut pas la peine d'être dit, on le chante. (Il chante.)

Le vin et la paresse
Se partagent mon cœur...

Je voudrais finir par quelque chose de beau, de brillant, de scintillant, qui eût l'air d'une pensée. (Il met un genou en terre, et écrit en chantant.)

Se partagent mon cœur.
Si l'une a ma tendresse...
L'autre fait mon bonheur.

Fi donc ! c'est plat. Ce n'est pas ça... Il me faut une opposition, une antithèse :

Si l'une... est ma maîtresse,
L'autre...

Eh ! parbleu, j'y suis !...

L'autre est mon serviteur.

Fort bien, Figaro !... (Il écrit en chantant.)

Le vin et la paresse
Se partagent mon cœur ;
Si l'une est ma maîtresse,
L'autre est mon serviteur,
L'autre est mon serviteur,
L'autre est mon serviteur.

Hein, hein, quand il y aura des accompagnements là-dessous, nous verrons encore, messieurs de la cabale9, si je ne sais ce que je dis. (Il aperçoit le Comte.) J'ai vu cet abbé10-là quelque part. (Il se relève.)

1 Les croisées : les fenêtres.
2 Grillées : grillagées.
3 "Elle" désigne Rosine, la jeune fille dont le comte est amoureux.
4 Jalousie : grillage de fer ou de bois qui couvre une fenêtre et permet de voir sans être vu.
5 Isabelle : La reine Isabelle la catholique (1451 - 1504). Le comte considère que sa conduite amoureuse relève d'une époque lointaine, révolue.
6 Las : fatigué.
7 Vanité : arrogance, prétention.
8 Importun : personne dont la présence n'est pas souhaitée.
9 Cabale : manœuvres secrètes et collectives menées contre un auteur en vue de provoquer l'échec d'une pièce.
10 C'est la tenue du comte qui le fait ressembler à un abbé en soutane.

Quelle est la tonalité du monologue du comte dans la scène suivante ?

Texte A : Beaumarchais, Le Barbier de Séville, acte I scènes 1 et 2

1775

ACTE PREMIER

(Le théâtre représente une rue de Séville, où toutes les croisées1 sont grillées2.)

SCÈNE PREMIÈRE

LE COMTE : (seul, en grand manteau brun et chapeau rabattu. Il tire sa montre en se promenant.)

Le jour est moins avancé que je ne croyais. L'heure à laquelle elle3 a coutume de se montrer derrière sa jalousie4 est encore éloignée. N'importe ; il vaut mieux arriver trop tôt que de manquer l'instant de la voir. Si quelque aimable de la cour pouvait me deviner à cent lieues de Madrid, arrêté tous les matins sous les fenêtres d'une femme à qui je n'ai jamais parlé, il me prendrait pour un Espagnol du temps d'Isabelle5. Pourquoi non ? Chacun court après le bonheur. Il est pour moi dans le cœur de Rosine. Mais quoi ! suivre une femme à Séville, quand Madrid et la cour offrent de toutes parts des plaisirs si faciles ? Et c'est cela même que je fuis. Je suis las6 des conquêtes que l'intérêt, la convenance ou la vanité7 nous présentent sans cesse. Il est si doux d'être aimé pour soi-même ; et si je pouvais m'assurer sous ce déguisement... Au diable l'importun8 !

SCÈNE 2

FIGARO, LE COMTE (caché)

FIGARO : (une guitare sur le dos attachée en bandoulière avec un large ruban ; il chantonne gaiement, un papier et un crayon à la main.)

Bannissons le chagrin,
Il nous consume :
Sans le feu du bon vin,
Qui nous rallume,
Réduit à languir,
L'homme, sans plaisir,
Vivrait comme un sot,
Et mourrait bientôt.

Jusque-là ceci ne va pas mal, hein, hein !

...Et mourrait bientôt.
Le vin et la paresse
Se disputent mon cœur...

Eh non ! ils ne se le disputent pas, ils y règnent paisiblement ensemble...

Se partagent... mon cœur.

Dit-on "se partagent" ?... Eh ! mon Dieu, nos faiseurs d'opéras-comiques n'y regardent pas de si près. Aujourd'hui, ce qui ne vaut pas la peine d'être dit, on le chante. (Il chante.)

Le vin et la paresse
Se partagent mon cœur...

Je voudrais finir par quelque chose de beau, de brillant, de scintillant, qui eût l'air d'une pensée. (Il met un genou en terre, et écrit en chantant.)

Se partagent mon cœur.
Si l'une a ma tendresse...
L'autre fait mon bonheur.

Fi donc ! c'est plat. Ce n'est pas ça... Il me faut une opposition, une antithèse :

Si l'une... est ma maîtresse,
L'autre...

Eh ! parbleu, j'y suis !...

L'autre est mon serviteur.

Fort bien, Figaro !... (Il écrit en chantant.)

Le vin et la paresse
Se partagent mon cœur ;
Si l'une est ma maîtresse,
L'autre est mon serviteur,
L'autre est mon serviteur,
L'autre est mon serviteur.

Hein, hein, quand il y aura des accompagnements là-dessous, nous verrons encore, messieurs de la cabale9, si je ne sais ce que je dis. (Il aperçoit le Comte.) J'ai vu cet abbé10-là quelque part. (Il se relève.)

1 Les croisées : les fenêtres.
2 Grillées : grillagées.
3 "Elle" désigne Rosine, la jeune fille dont le comte est amoureux.
4 Jalousie : grillage de fer ou de bois qui couvre une fenêtre et permet de voir sans être vu.
5 Isabelle : La reine Isabelle la catholique (1451 - 1504). Le comte considère que sa conduite amoureuse relève d'une époque lointaine, révolue.
6 Las : fatigué.
7 Vanité : arrogance, prétention.
8 Importun : personne dont la présence n'est pas souhaitée.
9 Cabale : manœuvres secrètes et collectives menées contre un auteur en vue de provoquer l'échec d'une pièce.
10 C'est la tenue du comte qui le fait ressembler à un abbé en soutane.

D'après la scène suivante, qu'est-ce que le comique de caractère ?

Texte A : Beaumarchais, Le Barbier de Séville, acte I scènes 1 et 2

1775

ACTE PREMIER

(Le théâtre représente une rue de Séville, où toutes les croisées1 sont grillées2.)

SCÈNE PREMIÈRE

LE COMTE : (seul, en grand manteau brun et chapeau rabattu. Il tire sa montre en se promenant.)

Le jour est moins avancé que je ne croyais. L'heure à laquelle elle3 a coutume de se montrer derrière sa jalousie4 est encore éloignée. N'importe ; il vaut mieux arriver trop tôt que de manquer l'instant de la voir. Si quelque aimable de la cour pouvait me deviner à cent lieues de Madrid, arrêté tous les matins sous les fenêtres d'une femme à qui je n'ai jamais parlé, il me prendrait pour un Espagnol du temps d'Isabelle5. Pourquoi non ? Chacun court après le bonheur. Il est pour moi dans le cœur de Rosine. Mais quoi ! suivre une femme à Séville, quand Madrid et la cour offrent de toutes parts des plaisirs si faciles ? Et c'est cela même que je fuis. Je suis las6 des conquêtes que l'intérêt, la convenance ou la vanité7 nous présentent sans cesse. Il est si doux d'être aimé pour soi-même ; et si je pouvais m'assurer sous ce déguisement... Au diable l'importun8 !

SCÈNE 2

FIGARO, LE COMTE (caché)

FIGARO : (une guitare sur le dos attachée en bandoulière avec un large ruban ; il chantonne gaiement, un papier et un crayon à la main.)

Bannissons le chagrin,
Il nous consume :
Sans le feu du bon vin,
Qui nous rallume,
Réduit à languir,
L'homme, sans plaisir,
Vivrait comme un sot,
Et mourrait bientôt.

Jusque-là ceci ne va pas mal, hein, hein !

...Et mourrait bientôt.
Le vin et la paresse
Se disputent mon cœur...

Eh non ! ils ne se le disputent pas, ils y règnent paisiblement ensemble...

Se partagent... mon cœur.

Dit-on "se partagent" ?... Eh ! mon Dieu, nos faiseurs d'opéras-comiques n'y regardent pas de si près. Aujourd'hui, ce qui ne vaut pas la peine d'être dit, on le chante. (Il chante.)

Le vin et la paresse
Se partagent mon cœur...

Je voudrais finir par quelque chose de beau, de brillant, de scintillant, qui eût l'air d'une pensée. (Il met un genou en terre, et écrit en chantant.)

Se partagent mon cœur.
Si l'une a ma tendresse...
L'autre fait mon bonheur.

Fi donc ! c'est plat. Ce n'est pas ça... Il me faut une opposition, une antithèse :

Si l'une... est ma maîtresse,
L'autre...

Eh ! parbleu, j'y suis !...

L'autre est mon serviteur.

Fort bien, Figaro !... (Il écrit en chantant.)

Le vin et la paresse
Se partagent mon cœur ;
Si l'une est ma maîtresse,
L'autre est mon serviteur,
L'autre est mon serviteur,
L'autre est mon serviteur.

Hein, hein, quand il y aura des accompagnements là-dessous, nous verrons encore, messieurs de la cabale9, si je ne sais ce que je dis. (Il aperçoit le Comte.) J'ai vu cet abbé10-là quelque part. (Il se relève.)

1 Les croisées : les fenêtres.
2 Grillées : grillagées.
3 "Elle" désigne Rosine, la jeune fille dont le comte est amoureux.
4 Jalousie : grillage de fer ou de bois qui couvre une fenêtre et permet de voir sans être vu.
5 Isabelle : La reine Isabelle la catholique (1451 - 1504). Le comte considère que sa conduite amoureuse relève d'une époque lointaine, révolue.
6 Las : fatigué.
7 Vanité : arrogance, prétention.
8 Importun : personne dont la présence n'est pas souhaitée.
9 Cabale : manœuvres secrètes et collectives menées contre un auteur en vue de provoquer l'échec d'une pièce.
10 C'est la tenue du comte qui le fait ressembler à un abbé en soutane.

Que nous apprennent les didascalies sur la situation du comte dans la scène suivante ?

Texte A : Beaumarchais, Le Barbier de Séville, acte I scènes 1 et 2

1775

ACTE PREMIER

(Le théâtre représente une rue de Séville, où toutes les croisées1 sont grillées2.)

SCÈNE PREMIÈRE

LE COMTE : (seul, en grand manteau brun et chapeau rabattu. Il tire sa montre en se promenant.)

Le jour est moins avancé que je ne croyais. L'heure à laquelle elle3 a coutume de se montrer derrière sa jalousie4 est encore éloignée. N'importe ; il vaut mieux arriver trop tôt que de manquer l'instant de la voir. Si quelque aimable de la cour pouvait me deviner à cent lieues de Madrid, arrêté tous les matins sous les fenêtres d'une femme à qui je n'ai jamais parlé, il me prendrait pour un Espagnol du temps d'Isabelle5. Pourquoi non ? Chacun court après le bonheur. Il est pour moi dans le cœur de Rosine. Mais quoi ! suivre une femme à Séville, quand Madrid et la cour offrent de toutes parts des plaisirs si faciles ? Et c'est cela même que je fuis. Je suis las6 des conquêtes que l'intérêt, la convenance ou la vanité7 nous présentent sans cesse. Il est si doux d'être aimé pour soi-même ; et si je pouvais m'assurer sous ce déguisement... Au diable l'importun8 !

SCÈNE 2

FIGARO, LE COMTE (caché)

FIGARO : (une guitare sur le dos attachée en bandoulière avec un large ruban ; il chantonne gaiement, un papier et un crayon à la main.)

Bannissons le chagrin,
Il nous consume :
Sans le feu du bon vin,
Qui nous rallume,
Réduit à languir,
L'homme, sans plaisir,
Vivrait comme un sot,
Et mourrait bientôt.

Jusque-là ceci ne va pas mal, hein, hein !

...Et mourrait bientôt.
Le vin et la paresse
Se disputent mon cœur...

Eh non ! ils ne se le disputent pas, ils y règnent paisiblement ensemble...

Se partagent... mon cœur.

Dit-on "se partagent" ?... Eh ! mon Dieu, nos faiseurs d'opéras-comiques n'y regardent pas de si près. Aujourd'hui, ce qui ne vaut pas la peine d'être dit, on le chante. (Il chante.)

Le vin et la paresse
Se partagent mon cœur...

Je voudrais finir par quelque chose de beau, de brillant, de scintillant, qui eût l'air d'une pensée. (Il met un genou en terre, et écrit en chantant.)

Se partagent mon cœur.
Si l'une a ma tendresse...
L'autre fait mon bonheur.

Fi donc ! c'est plat. Ce n'est pas ça... Il me faut une opposition, une antithèse :

Si l'une... est ma maîtresse,
L'autre...

Eh ! parbleu, j'y suis !...

L'autre est mon serviteur.

Fort bien, Figaro !... (Il écrit en chantant.)

Le vin et la paresse
Se partagent mon cœur ;
Si l'une est ma maîtresse,
L'autre est mon serviteur,
L'autre est mon serviteur,
L'autre est mon serviteur.

Hein, hein, quand il y aura des accompagnements là-dessous, nous verrons encore, messieurs de la cabale9, si je ne sais ce que je dis. (Il aperçoit le Comte.) J'ai vu cet abbé10-là quelque part. (Il se relève.)

1 Les croisées : les fenêtres.
2 Grillées : grillagées.
3 "Elle" désigne Rosine, la jeune fille dont le comte est amoureux.
4 Jalousie : grillage de fer ou de bois qui couvre une fenêtre et permet de voir sans être vu.
5 Isabelle : La reine Isabelle la catholique (1451 - 1504). Le comte considère que sa conduite amoureuse relève d'une époque lointaine, révolue.
6 Las : fatigué.
7 Vanité : arrogance, prétention.
8 Importun : personne dont la présence n'est pas souhaitée.
9 Cabale : manœuvres secrètes et collectives menées contre un auteur en vue de provoquer l'échec d'une pièce.
10 C'est la tenue du comte qui le fait ressembler à un abbé en soutane.

Quel thème lié à l'amour semble être le sujet de l'intrigue dans cette scène d'introduction ?

Texte A : Beaumarchais, Le Barbier de Séville, acte I scènes 1 et 2

1775

ACTE PREMIER

(Le théâtre représente une rue de Séville, où toutes les croisées1 sont grillées2.)

SCÈNE PREMIÈRE

LE COMTE : (seul, en grand manteau brun et chapeau rabattu. Il tire sa montre en se promenant.)

Le jour est moins avancé que je ne croyais. L'heure à laquelle elle3 a coutume de se montrer derrière sa jalousie4 est encore éloignée. N'importe ; il vaut mieux arriver trop tôt que de manquer l'instant de la voir. Si quelque aimable de la cour pouvait me deviner à cent lieues de Madrid, arrêté tous les matins sous les fenêtres d'une femme à qui je n'ai jamais parlé, il me prendrait pour un Espagnol du temps d'Isabelle5. Pourquoi non ? Chacun court après le bonheur. Il est pour moi dans le cœur de Rosine. Mais quoi ! suivre une femme à Séville, quand Madrid et la cour offrent de toutes parts des plaisirs si faciles ? Et c'est cela même que je fuis. Je suis las6 des conquêtes que l'intérêt, la convenance ou la vanité7 nous présentent sans cesse. Il est si doux d'être aimé pour soi-même ; et si je pouvais m'assurer sous ce déguisement... Au diable l'importun8 !

SCÈNE 2

FIGARO, LE COMTE (caché)

FIGARO : (une guitare sur le dos attachée en bandoulière avec un large ruban ; il chantonne gaiement, un papier et un crayon à la main.)

Bannissons le chagrin,
Il nous consume :
Sans le feu du bon vin,
Qui nous rallume,
Réduit à languir,
L'homme, sans plaisir,
Vivrait comme un sot,
Et mourrait bientôt.

Jusque-là ceci ne va pas mal, hein, hein !

...Et mourrait bientôt.
Le vin et la paresse
Se disputent mon cœur...

Eh non ! ils ne se le disputent pas, ils y règnent paisiblement ensemble...

Se partagent... mon cœur.

Dit-on "se partagent" ?... Eh ! mon Dieu, nos faiseurs d'opéras-comiques n'y regardent pas de si près. Aujourd'hui, ce qui ne vaut pas la peine d'être dit, on le chante. (Il chante.)

Le vin et la paresse
Se partagent mon cœur...

Je voudrais finir par quelque chose de beau, de brillant, de scintillant, qui eût l'air d'une pensée. (Il met un genou en terre, et écrit en chantant.)

Se partagent mon cœur.
Si l'une a ma tendresse...
L'autre fait mon bonheur.

Fi donc ! c'est plat. Ce n'est pas ça... Il me faut une opposition, une antithèse :

Si l'une... est ma maîtresse,
L'autre...

Eh ! parbleu, j'y suis !...

L'autre est mon serviteur.

Fort bien, Figaro !... (Il écrit en chantant.)

Le vin et la paresse
Se partagent mon cœur ;
Si l'une est ma maîtresse,
L'autre est mon serviteur,
L'autre est mon serviteur,
L'autre est mon serviteur.

Hein, hein, quand il y aura des accompagnements là-dessous, nous verrons encore, messieurs de la cabale9, si je ne sais ce que je dis. (Il aperçoit le Comte.) J'ai vu cet abbé10-là quelque part. (Il se relève.)

1 Les croisées : les fenêtres.
2 Grillées : grillagées.
3 "Elle" désigne Rosine, la jeune fille dont le comte est amoureux.
4 Jalousie : grillage de fer ou de bois qui couvre une fenêtre et permet de voir sans être vu.
5 Isabelle : La reine Isabelle la catholique (1451 - 1504). Le comte considère que sa conduite amoureuse relève d'une époque lointaine, révolue.
6 Las : fatigué.
7 Vanité : arrogance, prétention.
8 Importun : personne dont la présence n'est pas souhaitée.
9 Cabale : manœuvres secrètes et collectives menées contre un auteur en vue de provoquer l'échec d'une pièce.
10 C'est la tenue du comte qui le fait ressembler à un abbé en soutane.

Quels sont les deux types de comique présents dans le texte suivant ?

Texte A : Beaumarchais, Le Barbier de Séville, acte I scènes 1 et 2

1775

ACTE PREMIER

(Le théâtre représente une rue de Séville, où toutes les croisées1 sont grillées2.)

SCÈNE PREMIÈRE

LE COMTE : (seul, en grand manteau brun et chapeau rabattu. Il tire sa montre en se promenant.)

Le jour est moins avancé que je ne croyais. L'heure à laquelle elle3 a coutume de se montrer derrière sa jalousie4 est encore éloignée. N'importe ; il vaut mieux arriver trop tôt que de manquer l'instant de la voir. Si quelque aimable de la cour pouvait me deviner à cent lieues de Madrid, arrêté tous les matins sous les fenêtres d'une femme à qui je n'ai jamais parlé, il me prendrait pour un Espagnol du temps d'Isabelle5. Pourquoi non ? Chacun court après le bonheur. Il est pour moi dans le cœur de Rosine. Mais quoi ! suivre une femme à Séville, quand Madrid et la cour offrent de toutes parts des plaisirs si faciles ? Et c'est cela même que je fuis. Je suis las6 des conquêtes que l'intérêt, la convenance ou la vanité7 nous présentent sans cesse. Il est si doux d'être aimé pour soi-même ; et si je pouvais m'assurer sous ce déguisement... Au diable l'importun8 !

SCÈNE 2

FIGARO, LE COMTE (caché)

FIGARO : (une guitare sur le dos attachée en bandoulière avec un large ruban ; il chantonne gaiement, un papier et un crayon à la main.)

Bannissons le chagrin,
Il nous consume :
Sans le feu du bon vin,
Qui nous rallume,
Réduit à languir,
L'homme, sans plaisir,
Vivrait comme un sot,
Et mourrait bientôt.

Jusque-là ceci ne va pas mal, hein, hein !

...Et mourrait bientôt.
Le vin et la paresse
Se disputent mon cœur...

Eh non ! ils ne se le disputent pas, ils y règnent paisiblement ensemble...

Se partagent... mon cœur.

Dit-on "se partagent" ?... Eh ! mon Dieu, nos faiseurs d'opéras-comiques n'y regardent pas de si près. Aujourd'hui, ce qui ne vaut pas la peine d'être dit, on le chante. (Il chante.)

Le vin et la paresse
Se partagent mon cœur...

Je voudrais finir par quelque chose de beau, de brillant, de scintillant, qui eût l'air d'une pensée. (Il met un genou en terre, et écrit en chantant.)

Se partagent mon cœur.
Si l'une a ma tendresse...
L'autre fait mon bonheur.

Fi donc ! c'est plat. Ce n'est pas ça... Il me faut une opposition, une antithèse :

Si l'une... est ma maîtresse,
L'autre...

Eh ! parbleu, j'y suis !...

L'autre est mon serviteur.

Fort bien, Figaro !... (Il écrit en chantant.)

Le vin et la paresse
Se partagent mon cœur ;
Si l'une est ma maîtresse,
L'autre est mon serviteur,
L'autre est mon serviteur,
L'autre est mon serviteur.

Hein, hein, quand il y aura des accompagnements là-dessous, nous verrons encore, messieurs de la cabale9, si je ne sais ce que je dis. (Il aperçoit le Comte.) J'ai vu cet abbé10-là quelque part. (Il se relève.)

1 Les croisées : les fenêtres.
2 Grillées : grillagées.
3 "Elle" désigne Rosine, la jeune fille dont le comte est amoureux.
4 Jalousie : grillage de fer ou de bois qui couvre une fenêtre et permet de voir sans être vu.
5 Isabelle : La reine Isabelle la catholique (1451 - 1504). Le comte considère que sa conduite amoureuse relève d'une époque lointaine, révolue.
6 Las : fatigué.
7 Vanité : arrogance, prétention.
8 Importun : personne dont la présence n'est pas souhaitée.
9 Cabale : manœuvres secrètes et collectives menées contre un auteur en vue de provoquer l'échec d'une pièce.
10 C'est la tenue du comte qui le fait ressembler à un abbé en soutane.

Quel est le but principal de la scène d'exposition suivante ?

Texte A : Beaumarchais, Le Barbier de Séville, acte I scènes 1 et 2

1775

ACTE PREMIER

(Le théâtre représente une rue de Séville, où toutes les croisées1 sont grillées2.)

SCÈNE PREMIÈRE

LE COMTE : (seul, en grand manteau brun et chapeau rabattu. Il tire sa montre en se promenant.)

Le jour est moins avancé que je ne croyais. L'heure à laquelle elle3 a coutume de se montrer derrière sa jalousie4 est encore éloignée. N'importe ; il vaut mieux arriver trop tôt que de manquer l'instant de la voir. Si quelque aimable de la cour pouvait me deviner à cent lieues de Madrid, arrêté tous les matins sous les fenêtres d'une femme à qui je n'ai jamais parlé, il me prendrait pour un Espagnol du temps d'Isabelle5. Pourquoi non ? Chacun court après le bonheur. Il est pour moi dans le cœur de Rosine. Mais quoi ! suivre une femme à Séville, quand Madrid et la cour offrent de toutes parts des plaisirs si faciles ? Et c'est cela même que je fuis. Je suis las6 des conquêtes que l'intérêt, la convenance ou la vanité7 nous présentent sans cesse. Il est si doux d'être aimé pour soi-même ; et si je pouvais m'assurer sous ce déguisement... Au diable l'importun8 !

SCÈNE 2

FIGARO, LE COMTE (caché)

FIGARO : (une guitare sur le dos attachée en bandoulière avec un large ruban ; il chantonne gaiement, un papier et un crayon à la main.)

Bannissons le chagrin,
Il nous consume :
Sans le feu du bon vin,
Qui nous rallume,
Réduit à languir,
L'homme, sans plaisir,
Vivrait comme un sot,
Et mourrait bientôt.

Jusque-là ceci ne va pas mal, hein, hein !

...Et mourrait bientôt.
Le vin et la paresse
Se disputent mon cœur...

Eh non ! ils ne se le disputent pas, ils y règnent paisiblement ensemble...

Se partagent... mon cœur.

Dit-on "se partagent" ?... Eh ! mon Dieu, nos faiseurs d'opéras-comiques n'y regardent pas de si près. Aujourd'hui, ce qui ne vaut pas la peine d'être dit, on le chante. (Il chante.)

Le vin et la paresse
Se partagent mon cœur...

Je voudrais finir par quelque chose de beau, de brillant, de scintillant, qui eût l'air d'une pensée. (Il met un genou en terre, et écrit en chantant.)

Se partagent mon cœur.
Si l'une a ma tendresse...
L'autre fait mon bonheur.

Fi donc ! c'est plat. Ce n'est pas ça... Il me faut une opposition, une antithèse :

Si l'une... est ma maîtresse,
L'autre...

Eh ! parbleu, j'y suis !...

L'autre est mon serviteur.

Fort bien, Figaro !... (Il écrit en chantant.)

Le vin et la paresse
Se partagent mon cœur ;
Si l'une est ma maîtresse,
L'autre est mon serviteur,
L'autre est mon serviteur,
L'autre est mon serviteur.

Hein, hein, quand il y aura des accompagnements là-dessous, nous verrons encore, messieurs de la cabale9, si je ne sais ce que je dis. (Il aperçoit le Comte.) J'ai vu cet abbé10-là quelque part. (Il se relève.)

1 Les croisées : les fenêtres.
2 Grillées : grillagées.
3 "Elle" désigne Rosine, la jeune fille dont le comte est amoureux.
4 Jalousie : grillage de fer ou de bois qui couvre une fenêtre et permet de voir sans être vu.
5 Isabelle : La reine Isabelle la catholique (1451 - 1504). Le comte considère que sa conduite amoureuse relève d'une époque lointaine, révolue.
6 Las : fatigué.
7 Vanité : arrogance, prétention.
8 Importun : personne dont la présence n'est pas souhaitée.
9 Cabale : manœuvres secrètes et collectives menées contre un auteur en vue de provoquer l'échec d'une pièce.
10 C'est la tenue du comte qui le fait ressembler à un abbé en soutane.

Quel plan permet de faire le commentaire du texte suivant ?

Texte A : Beaumarchais, Le Barbier de Séville, acte I scènes 1 et 2

1775

ACTE PREMIER

(Le théâtre représente une rue de Séville, où toutes les croisées1 sont grillées2.)

SCÈNE PREMIÈRE

LE COMTE : (seul, en grand manteau brun et chapeau rabattu. Il tire sa montre en se promenant.)

Le jour est moins avancé que je ne croyais. L'heure à laquelle elle3 a coutume de se montrer derrière sa jalousie4 est encore éloignée. N'importe ; il vaut mieux arriver trop tôt que de manquer l'instant de la voir. Si quelque aimable de la cour pouvait me deviner à cent lieues de Madrid, arrêté tous les matins sous les fenêtres d'une femme à qui je n'ai jamais parlé, il me prendrait pour un Espagnol du temps d'Isabelle5. Pourquoi non ? Chacun court après le bonheur. Il est pour moi dans le cœur de Rosine. Mais quoi ! suivre une femme à Séville, quand Madrid et la cour offrent de toutes parts des plaisirs si faciles ? Et c'est cela même que je fuis. Je suis las6 des conquêtes que l'intérêt, la convenance ou la vanité7 nous présentent sans cesse. Il est si doux d'être aimé pour soi-même ; et si je pouvais m'assurer sous ce déguisement... Au diable l'importun8 !

SCÈNE 2

FIGARO, LE COMTE (caché)

FIGARO : (une guitare sur le dos attachée en bandoulière avec un large ruban ; il chantonne gaiement, un papier et un crayon à la main.)

Bannissons le chagrin,
Il nous consume :
Sans le feu du bon vin,
Qui nous rallume,
Réduit à languir,
L'homme, sans plaisir,
Vivrait comme un sot,
Et mourrait bientôt.

Jusque-là ceci ne va pas mal, hein, hein !

...Et mourrait bientôt.
Le vin et la paresse
Se disputent mon cœur...

Eh non ! ils ne se le disputent pas, ils y règnent paisiblement ensemble...

Se partagent... mon cœur.

Dit-on "se partagent" ?... Eh ! mon Dieu, nos faiseurs d'opéras-comiques n'y regardent pas de si près. Aujourd'hui, ce qui ne vaut pas la peine d'être dit, on le chante. (Il chante.)

Le vin et la paresse
Se partagent mon cœur...

Je voudrais finir par quelque chose de beau, de brillant, de scintillant, qui eût l'air d'une pensée. (Il met un genou en terre, et écrit en chantant.)

Se partagent mon cœur.
Si l'une a ma tendresse...
L'autre fait mon bonheur.

Fi donc ! c'est plat. Ce n'est pas ça... Il me faut une opposition, une antithèse :

Si l'une... est ma maîtresse,
L'autre...

Eh ! parbleu, j'y suis !...

L'autre est mon serviteur.

Fort bien, Figaro !... (Il écrit en chantant.)

Le vin et la paresse
Se partagent mon cœur ;
Si l'une est ma maîtresse,
L'autre est mon serviteur,
L'autre est mon serviteur,
L'autre est mon serviteur.

Hein, hein, quand il y aura des accompagnements là-dessous, nous verrons encore, messieurs de la cabale9, si je ne sais ce que je dis. (Il aperçoit le Comte.) J'ai vu cet abbé10-là quelque part. (Il se relève.)

1 Les croisées : les fenêtres.
2 Grillées : grillagées.
3 "Elle" désigne Rosine, la jeune fille dont le comte est amoureux.
4 Jalousie : grillage de fer ou de bois qui couvre une fenêtre et permet de voir sans être vu.
5 Isabelle : La reine Isabelle la catholique (1451 - 1504). Le comte considère que sa conduite amoureuse relève d'une époque lointaine, révolue.
6 Las : fatigué.
7 Vanité : arrogance, prétention.
8 Importun : personne dont la présence n'est pas souhaitée.
9 Cabale : manœuvres secrètes et collectives menées contre un auteur en vue de provoquer l'échec d'une pièce.
10 C'est la tenue du comte qui le fait ressembler à un abbé en soutane.

Quelle position a occupée le personnage de Figaro par rapport au comte d'après la scène suivante ?

Texte A : Beaumarchais, Le Barbier de Séville, acte I scènes 1 et 2

1775

ACTE PREMIER

(Le théâtre représente une rue de Séville, où toutes les croisées1 sont grillées2.)

SCÈNE PREMIÈRE

LE COMTE : (seul, en grand manteau brun et chapeau rabattu. Il tire sa montre en se promenant.)

Le jour est moins avancé que je ne croyais. L'heure à laquelle elle3 a coutume de se montrer derrière sa jalousie4 est encore éloignée. N'importe ; il vaut mieux arriver trop tôt que de manquer l'instant de la voir. Si quelque aimable de la cour pouvait me deviner à cent lieues de Madrid, arrêté tous les matins sous les fenêtres d'une femme à qui je n'ai jamais parlé, il me prendrait pour un Espagnol du temps d'Isabelle5. Pourquoi non ? Chacun court après le bonheur. Il est pour moi dans le cœur de Rosine. Mais quoi ! suivre une femme à Séville, quand Madrid et la cour offrent de toutes parts des plaisirs si faciles ? Et c'est cela même que je fuis. Je suis las6 des conquêtes que l'intérêt, la convenance ou la vanité7 nous présentent sans cesse. Il est si doux d'être aimé pour soi-même ; et si je pouvais m'assurer sous ce déguisement... Au diable l'importun8 !

SCÈNE 2

FIGARO, LE COMTE (caché)

FIGARO : (une guitare sur le dos attachée en bandoulière avec un large ruban ; il chantonne gaiement, un papier et un crayon à la main.)

Bannissons le chagrin,
Il nous consume :
Sans le feu du bon vin,
Qui nous rallume,
Réduit à languir,
L'homme, sans plaisir,
Vivrait comme un sot,
Et mourrait bientôt.

Jusque-là ceci ne va pas mal, hein, hein !

...Et mourrait bientôt.
Le vin et la paresse
Se disputent mon cœur...

Eh non ! ils ne se le disputent pas, ils y règnent paisiblement ensemble...

Se partagent... mon cœur.

Dit-on "se partagent" ?... Eh ! mon Dieu, nos faiseurs d'opéras-comiques n'y regardent pas de si près. Aujourd'hui, ce qui ne vaut pas la peine d'être dit, on le chante. (Il chante.)

Le vin et la paresse
Se partagent mon cœur...

Je voudrais finir par quelque chose de beau, de brillant, de scintillant, qui eût l'air d'une pensée. (Il met un genou en terre, et écrit en chantant.)

Se partagent mon cœur.
Si l'une a ma tendresse...
L'autre fait mon bonheur.

Fi donc ! c'est plat. Ce n'est pas ça... Il me faut une opposition, une antithèse :

Si l'une... est ma maîtresse,
L'autre...

Eh ! parbleu, j'y suis !...

L'autre est mon serviteur.

Fort bien, Figaro !... (Il écrit en chantant.)

Le vin et la paresse
Se partagent mon cœur ;
Si l'une est ma maîtresse,
L'autre est mon serviteur,
L'autre est mon serviteur,
L'autre est mon serviteur.

Hein, hein, quand il y aura des accompagnements là-dessous, nous verrons encore, messieurs de la cabale9, si je ne sais ce que je dis. (Il aperçoit le Comte.) J'ai vu cet abbé10-là quelque part. (Il se relève.)

1 Les croisées : les fenêtres.
2 Grillées : grillagées.
3 "Elle" désigne Rosine, la jeune fille dont le comte est amoureux.
4 Jalousie : grillage de fer ou de bois qui couvre une fenêtre et permet de voir sans être vu.
5 Isabelle : La reine Isabelle la catholique (1451 - 1504). Le comte considère que sa conduite amoureuse relève d'une époque lointaine, révolue.
6 Las : fatigué.
7 Vanité : arrogance, prétention.
8 Importun : personne dont la présence n'est pas souhaitée.
9 Cabale : manœuvres secrètes et collectives menées contre un auteur en vue de provoquer l'échec d'une pièce.
10 C'est la tenue du comte qui le fait ressembler à un abbé en soutane.

Le Barbier de Séville est la première pièce de la trilogie espagnole de Beaumarchais, qui comprend notamment le célèbre Mariage de Figaro. Les deux premières scènes du Barbier de Séville fonctionnent ensemble, et permettent d'exposer la pièce au spectateur : on parle donc d'exposition de la pièce. La tonalité légère et les thèmes abordés permettent d'assurer qu'il s'agit d'une comédie. Beaumarchais présente surtout les deux personnages principaux : le Comte et Figaro. Il les oppose, en écrivant deux monologues très différents par leurs sujets et leurs registres.
Comment Beaumarchais met-il en scène l'opposition entre Figaro et le Comte dans cette scène d'exposition de comédie ?
Dans une première partie, on étudiera les éléments comiques de cette scène d'exposition. Dans une seconde partie, on analysera les différences entre les deux personnages.

I

Une scène d'exposition comique

A

Des thèmes de comédie

Les thèmes abordés dans ces deux scènes sont des thèmes liés au genre de la comédie.

  • Le thème du déguisement est très présent. On relève dès le début la didascalie qui caractérise le costume du comte : "grand manteau brun, chapeau rabattu". Le comte lui-même le verbalise plus loin : "sous ce déguisement".
  • Le déguisement est d'ailleurs très bien fait. La preuve en est que Figaro ne reconnaît pas tout de suite le comte et croit qu'il s'agit d'un abbé : "cet abbé-là".
  • Un autre thème lié à la comédie est celui de l'amour contrarié. On relève le champ lexical de l'amour : "aimable", "cœur", "conquêtes" ,"doux", "être aimé", "languir".
  • Le comte se cache pour voir la femme qu'il aime. Il ne la voit que de loin : " L'heure à laquelle elle a coutume de se montrer derrière sa jalousie est encore éloignée." L'intrigue de la pièce est ainsi présentée, il s'agit pour le comte de se faire aimer de Rosine et de l'épouser.
B

Le registre comique

Le registre comique est présent dans ces scènes.

  • Il y a le comique de caractère. C'est évidemment le personnage de Figaro qui fait rire le spectateur. C'est un personnage enjoué, qui chante, qui s'amuse et amuse. C'est le serviteur de comédie par excellence, il incarne la joie de vivre.
  • Il y a le comique de situation. Une didascalie décrit bien le comte comme étant "caché". Figaro vient le déranger. Il s'exclame d'ailleurs : "Au diable l'importun !" Alors que la situation du comte est pathétique (il cherche à voir la femme qu'il aime), Figaro apporte une note comique en venant chanter les louanges du vin et de la paresse devant lui.
C

Une tonalité légère

La tonalité légère des scènes est celle qui caractérise la comédie.

  • Il y a de la vivacité. Celle-ci est notamment présente avec les nombreuses interjections : répétition de "Eh !" mais également de "hein".
  • La tonalité légère s'illustre dans les chansons de Figaro : "Le vin et la paresse/ Se partagent mon cœur / Si l'une est ma maîtresse / L'autre est mon serviteur".
  • Le vocabulaire familier qu'emploie principalement Figaro souligne le caractère comique de la scène : "parbleu", "fis donc".

Beaumarchais expose ici au spectateur deux scènes comiques où la situation du comte s'oppose à celle du valet Figaro.

II

L'opposition entre les personnages

A

Deux monologues différents

Les deux monologues expriment les préoccupations très différentes des deux personnages.

  • La situation du comte est pathétique, il veut être aimé. Il expose ce désir en s'exclamant qu'il doit être "doux d'être aimé pour soi-même". Il s'agit donc d'une préoccupation importante et fondamentale pour le personnage. Il cherche la vérité, la pureté.
  • Les préoccupations de Figaro sont très différentes. S'il utilise également le registre amoureux ("languir", "plaisir", "femme"), c'est uniquement pour le moquer. Il évoque la paresse et le vin comme les deux choses les plus importantes de sa vie. Il cherche à composer une chanson légère, ce qui est complètement différent de la recherche de véritable amour du comte, qui en a assez des "conquêtes" de la cour.
B

Des caractères opposés

Les personnages s'opposent par leurs caractères.

  • Le comte est montré comme quelqu'un qui dissimule. En effet, il est "caché", il se positionne "sous les fenêtres". Le thème de la dissimulation est renforcé par le fait que Rosine est "derrière sa jalousie". Il est sérieux, et c'est l'apparition de Figaro qui transforme la scène de pathétique à comique.
  • Figaro est extraverti. Il chante, il rit, il se moque. C'est un personnage haut en couleur qui est fait pour faire rire.

Beaumarchais met donc en scène deux personnages très différents. Les préoccupations du comte paraissent nobles. Il cherche l'amour véritable. Sa situation est pathétique, il doit se cacher pour voir la femme aimée. Cependant, cette entrée dans la pièce est vite troublée par l'arrivée comique de Figaro. Contrairement au comte, caché et soucieux, Figaro chante, rit, s'amuse, et ne s'en cache guère.
Le dramaturge expose donc l'intrigue : le comte cherche à se faire aimer de Rosine. Il souligne l'aspect comique de la scène grâce au registre comique, et particulièrement au caractère de Figaro. L'opposition entre les deux personnages rappelle leur rang social différent, mais présage aussi de la pièce suivante, Le Mariage de Figaro, dans laquelle les deux personnages se confronteront.

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