On donne le texte suivant extrait de la fable "La Génisse, la Chèvre et la Brebis, en société avec le Lion" de Jean de La Fontaine :
La Génisse, la Chèvre, et leur sœur la Brebis,
Avec un fier Lion, seigneur du voisinage,
Firent société, dit-on, au temps jadis,
Et mirent en commun le gain et le dommage.
Dans les lacs de la Chèvre un Cerf se trouva pris.
Vers ses associés aussitôt elle envoie.
Eux venus, le Lion par ses ongles compta,
Et dit : "Nous sommes quatre à partager la proie."
Puis en autant de parts le Cerf il dépeça ;
Prit pour lui la première en qualité de Sire :
"Elle doit être à moi, dit-il ; et la raison,
C'est que je m'appelle Lion :
À cela l'on n'a rien à dire.
La seconde, par droit, me doit échoir encor :
Ce droit, vous le savez, c'est le droit du plus fort
Comme le plus vaillant, je prétends la troisième.
Si quelqu'une de vous touche à la quatrième,
Je l'étranglerai tout d'abord."
Quelle est la thèse défendue par la morale de la fable ?
- La morale est implicite dans cette fable mais elle est rendue claire dans le comportement inacceptable du Lion.
- La Fontaine dénonce un pouvoir absolu qui exerce le "droit du plus fort" au détriment des valeurs élémentaires comme la justice.
La morale défend la thèse selon laquelle la monarchie absolue fait régner une loi inégalitaire et arbitraire.
Quels rôles jouent les animaux dans la fable ?
- Le Lion incarne le pouvoir : il est le symbole de la monarchie absolue qui s'attribue tout par la force et non par le mérite.
- La Génisse, la Chèvre et la Brebis, trois animaux de bétail, incarnent le peuple brimé et privé de la part qui lui revient par un souverain trop avide.
Les animaux jouent un rôle argumentatif implicite. Ils représentent les rapports d'inégalités profondes qui règnent dans la société de La Fontaine.