Expliquer la gestion durable de l'eau Exercice fondamental

L'eau, comme toutes les ressources actuelles de l'humanité doit voir sa gestion envisagée sous l'angle de la durabilité. Il s'agit donc de l'appréhender comme une ressource économique, sociale et environnementale à gérer de façon plus équitable et responsable sur le long terme. Cependant, les inégalités de développement restent le principal frein à la mise en place de politiques durables à l'échelle internationale.

L'humanité doit s'interroger sur une nouvelle manière de gérer la ressource pour permettre un mode de développement plus durable. L'aspect économique est primordial. Le problème de l'accès universel à l'eau pose d'abord la question de son statut : bien public ou marchandise ? Bien que 90% de la gestion de l'eau reste publique dans le monde, elle est l'objet d'un marché. L'accès à l'eau par le plus grand nombre reste l'objectif premier de l'aspect économique d'une gestion durable de l'eau. Au niveau environnemental, les enjeux restent l'amélioration de la qualité des eaux notamment dans les pays où cette dernière est cause de mortalité faute d'assainissement. Dans les pays développés, il s'agit de mieux gérer les prélèvements agricoles et la pollution liée aux engrais et pesticides. Enfin, l'aspect social concerne tout à la fois la participation des populations locales à la préservation de la ressource et l'éducation à une meilleure gestion. Face aux menaces qui pèsent sur l'eau tant quantitativement que qualitativement, la communauté internationale a pris un engagement au titre des objectifs du Millénaire en 2000 : diminuer de moitié la proportion d'habitants n'ayant pas accès à l'eau potable (1 milliard de personnes aujourd'hui) et à un assainissement de base (2,6 milliards) d'ici 2015. Un bilan à mi-parcours montre que l'objectif relatif à l'eau potable est en passe d'être atteint mais que l'assainissement accuse un net retard dans la majorité des pays en développement.

Des pratiques durables existent déjà dans ces optiques. Concernant les prélèvements agricoles en eau, des solutions techniques innovantes permettent de produire plus avec autant, voire moins d'eau, comme le système du goutte-à-goutte. Un autre défi est celui de l'alimentation en eau des villes : réduire la consommation et réutiliser les eaux usées semblent être de bonnes solutions. En effet, au moins 20 millions d'hectares seraient cultivés dans le monde avec des eaux usées comme en Chine, en Inde ou au Vietnam. Ces pratiques durables doivent surtout s'envisager à l'échelle locale pour être efficaces. Des solutions techniques comme les stations d'épuration ou la mise en place d'éco-quartiers sont à développer.

Cependant, la mise en place d'une gestion durable de l'eau reste inégale. Dans les pays développés, la baisse de la consommation d'eau s'explique par le coût que supportent les consommateurs (distribution, collecte et traitement). La sensibilisation et l'éducation aux économies d'eau existent mais c'est l'augmentation des coûts qui a l'impact le plus fort. De plus, les pays développés ont les moyens d'entretenir leurs infrastructures et ainsi lutter contre les fuites et autres déperditions de la ressource. Dans les pays en développement les inégalités restent fortes : l'eau achetée aux bornes-fontaines est 5 à 10 fois plus chère que l'eau des quartiers aisés. Quant aux investissements nécessaires à la réalisation des objectifs du Millénaire, ils ne peuvent se faire sans argent et sans le concours de grandes entreprises internationales (Veolia Eau, Suez environnement).