Dans quelle mesure la gestion de l'eau exerce-t-elle une pression sur l'environnement ?
Comment la consommation d'eau mondiale a-t-elle augmenté entre 1900 et 1995 ?
Quelle proportion de la population mondiale vit dans un espace où les ressources en eau souterraine sont surexploitées ?
Quel fleuve ne débite plus que 4% de ses eaux une fois arrivé à la mer ?
Quelle maladie est liée à la consommation d'eau non potable ?
Quels aménagements ont les conséquences les plus lourdes sur l'environnement ?
L'augmentation de la pression sur la gestion de l'eau entraîne des conséquences importantes sur l'environnement. La multiplication des prélèvements liés à celle des aménagements hydrauliques et de l'irrigation a un impact tant sur la quantité que sur la qualité de l'eau disponible.
Les activités humaines exercent une pression sur l'eau de plus en plus forte. Entre 1900 et 1995, la consommation mondiale d'eau a été multipliée par 6 alors que la population a seulement triplé. On estime qu'entre 2000 et 2025 les prélèvements domestiques et industriels vont augmenter de 50% et ceux de l'agriculture de 25%. Tout ceci a donc un impact sur l'environnement et risque d'élargir les régions exposées aux pénuries. Il est prévu que la quantité d'eau douce disponible par habitant tombe de 7500 m3 en 1995 à 5100 m3 en 2025. La ressource est bel et bien surexploitée. Près de 1,7 milliard de personnes, soit le quart de la population mondiale, vivent dans des régions où les ressources en eau souterraine sont surexploitées en particulier les États-Unis, l'Inde, la Chine, le Pakistan, l'Iran, l'Arabie saoudite et le Mexique, et les populations les plus nombreuses qui en subissent les conséquences sont en Inde et en Chine.
Les aménagements qui captent ou qui stockent, créés par les sociétés pour gérer la ressource, ont des conséquences sérieuses. L'Ebre en Espagne, l'Indus en Inde ou le Rio Grande aux États-Unis et au Mexique subissent des réductions de 50 à 90% de leur débit, et le Colorado, parvenu à la mer ne débite plus que 4% de ses eaux. Ces réductions sont liées à l'irrigation et aux barrages. De plus, les fuites dans les réseaux vétustes de distribution entraînent le gaspillage de 30% à 40% de l'eau sur le littoral touristique tunisien et à Las Vegas. Ce sont cependant les barrages qui ont les conséquences les plus lourdes sur l'environnement. La mise en eau des barrages induit très souvent des déplacements de population et la disparition de zones agricoles, la création de retenues d'eau artificielles peut entraîner la sous-oxygénation de l'eau. A contrario, la libération subite de l'eau a pour conséquence une suroxygénation. Dans un cas comme dans l'autre, l'équilibre des écosystèmes est mis à mal, les barrages arrêtent les sédiments en créant des cuvettes artificielles. Les cours d'eau ont alors tendance à s'envaser (la Camargue est aujourd'hui dans cette configuration), et les centrales ont des impacts sur la biodiversité (mortalité de certaines espèces comme l'anguille).
Enfin, la pression sur l'eau pèse aussi sur sa qualité qui se dégrade en particulier dans les pays mal équipés. De multiples pollutions menacent les réserves d'eau de la planète. Elles sont agricoles par le biais d'une irrigation massive qui provoque la stérilisation des sols par salinisation. L'utilisation massive d'engrais provoque la prolifération d'algues et de micro-organismes dans les cours d'eau et les lacs qui asphyxient le milieu. Les pollutions sont aussi urbaines et industrielles : plus de 75% des eaux usées sont traitées en Europe occidentale alors qu'en Amérique latine et dans les Caraïbes 80 à 90% de ces eaux ne sont pas épurées. En 2012, 80% des maladies sont liées à l'eau dans les pays en voie de développement comme le choléra et la typhoïde. Elles causent 2,2 millions de morts par an.
- Les prélèvements en eau ne cessent d'augmenter.
- Les barrages sont les aménagements hydrauliques qui ont l'impact le plus important sur la ressource.
- La qualité de l'eau se dégrade notamment dans les pays en développement.