Expliquer l'aménagement de "villes durables" Exercice fondamental

La notion de "ville durable" désigne une ville respectant les principes du développement durable, en cherchant à prendre en compte simultanément les enjeux sociaux, économiques, environnementaux de l'urbanisme pour et avec les habitants. On utilise aussi les termes "éco-villes" et "écoquartiers".

Il faut d'abord que la ville soit "neutre" (c'est-à-dire sans impact négatif) vis-à-vis de son environnement local et mondial. Dans la ville durable, les maisons doivent être capables d'assumer elles-mêmes leur consommation d'énergie, ou en tout cas une partie de leur consommation. Pour ce faire, elles sont construites de façon à s'auto-alimenter en énergie : des panneaux solaires sont installés sur les toits ou sur les façades, les eaux de pluie sont récupérées au maximum, l'isolation est améliorée pour ne pas perdre de chauffage et donc ne pas gaspiller. Les matériaux de construction sont non polluants, recyclables, récupérés. Une ville durable doit favoriser les transports en commun : en effet l'utilisation des bus, des métros et des tramways est plus écologique et plus économique que la voiture. La ville durable peut aussi proposer d'investir dans les véhicules propres : une voiture électrique n'émet pas de gaz polluants, est silencieuse et économique. La ville durable cherche à augmenter la naturalité de la ville en restaurant une trame verte qui relie entre eux des espaces verts. Les arbres, buissons, haies, clôtures végétales, les espaces verts, mais aussi les murs et terrasses ou toitures végétalisées y jouent un rôle majeur. Au niveau économique, différents objectifs peuvent être recherchés comme assurer la viabilité sur le long terme des entreprises locales : il s'agit de développer l'agriculture de proximité et la vente directe, les entreprises d'écomatériaux locaux, de privilégier l'installation d'entreprises s'inscrivant dans un développement durable (respect de l'environnement, objectifs sociaux, etc.) et de favoriser un commerce équitable, qui assure un revenu correct et un développement personnel (éducation, culture, etc.) à l'ensemble des acteurs de la filière et réduit les marges excessives de certains intermédiaires. En urbanisme et en architecture, le pilier économique du développement durable conduit à penser le projet en termes de coût global : diminuer les ressources (énergie, matériaux, eau, sol, etc.) nécessaires au projet durant toute la durée de vie du projet, tout en optimisant le budget de façon à ce que les coûts ne deviennent pas excessifs et en conservant un objectif de haute qualité. Enfin, au niveau social, la ville durable vise une haute qualité de vie pour tous et partout. Le social et l'accès aux services (éducation, culture, loisirs, santé, vie associative et surtout logement) y ont donc une place fondamentale, dans une perspective de mixité sociale. Un effort d'éthique et de solidarité doit être accompli pour favoriser l'accès au logement, aux loisirs et à la culture des personnes aux revenus modestes, aux handicapés ou aux personnes âgées. Via les jumelages et la coopération Nord-Sud ou Est-Ouest, ces "villes durables" peuvent contribuer à diffuser et développer ces concepts ailleurs dans le monde.

Même si aujourd'hui il n'existe pas encore de ville durable à 100%, certaines métropoles se sont engagées vers la voie d'un urbanisme durable. Mais le concept de ville durable n'étant pas précisément défini, et ne disposant pas à ce jour de principes, indicateurs et critères clairement mesurables, de nombreuses villes s'auto-déclarent "ville durable". Certaines ont fait d'importants efforts concernant le volet environnemental mais les autres enjeux sont laissés de côté. On peut citer alors Dongtan, la première ville écologique chinoise construite pour l'exposition universelle de 2010, ou encore Bedzed au Sud de Londres, un village écologique entièrement construit à partir de matériaux naturels. Celui-ci est aujourd'hui considéré comme un modèle pour les pays désireux d'être plus respectueux de l'environnement. Cependant, dans la majorité des cas, ce sont seulement des écoquartiers qui ont vu le jour, limitant le développement durable à une partie de la ville. Parmi les plus célèbres, citons le quartier Vauban à Fribourg-en-Brisgau (Allemagne) et La Caserne de Bonne à Grenoble, grand prix Écoquartier 2009 pour la France.