Quels sont les enjeux environnementaux et sociaux des villes actuelles ?
Comment nomme-t-on le processus qui voit les populations aisées s'installer de plus en plus dans les centres urbains ?
Quel nom portent les quartiers fermés situés en périphérie des villes ?
Combien d'urbains vivent dans des bidonvilles dans le monde ?
L'espace urbain, par les fortes densités qu'il représente, implique des enjeux environnementaux et sociaux importants. La pollution et la ségrégation spatiale en sont les principaux.
Vivre dans une grande ville est nocif pour la santé. Dans son dernier rapport sur la qualité de l'air publié le 7 mai 2014, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dresse un constat accablant. Dans le monde, neuf urbains sur dix vivent dans un environnement dont la qualité de l'air est dégradée au point que respirer comporte des risques. Pire, la situation ne tend pas à s'améliorer. Selon l'OMS, les particules fines ont contribué à la mort de 3,7 millions de personnes dans le monde pour la seule année 2012. La concentration d'automobiles, d'industries et du chauffage des bâtiments en sont les principales sources. Les particules les plus fines sont considérées comme les plus dangereuses car elles peuvent passer directement dans le sang par les poumons. L'OMS estime qu'elles sont le meilleur indicateur du niveau de risque. C'est l'Asie qui est tout particulièrement touchée par cette pollution aux microparticules. La Pakistan et le Qatar sont en tête avec une bonne avance : 101 et 92 µm/m3. Or, le seuil maximum recommandé de l'OMS se situe à seulement 10µg/m3. Avec le Moyen-Orient, elle occupe les onze premières places des pays dont les concentrations de PM 2,5 sont les plus hautes, alors que les pays occidentaux sont plutôt en bas du classement. La France se place 56e. Le triste palmarès des villes les plus polluées revient à l'Inde qui rafle les quatre premières places, très largement au-dessus de toutes les autres : New Delhi, Patna, Gwalior et Raipur. Suivent Karachi, Peshawar et Rawalpindi, au Pakistan voisin. Pékin, régulièrement sujette à d'importants brouillards de pollution qui paralysent l'activité de la cité, est 77e au classement.
Les enjeux sociaux de l'espace urbain concernent un cloisonnement accru des quartiers en fonction des catégories sociales. Ce phénomène est appelé "ségrégation spatiale". On assiste alors à une spécialisation socio-économique des différents espaces urbains. Cela commence bien évidemment avec le centre. Dans les grandes capitales ou métropoles, la pression foncière et immobilière a rendu les logements inabordables pour les classes moyennes et populaires. Ce phénomène qui voit des populations aisées s'installer dans les centres est appelé "gentrification". Toutefois, cela ne supprime pas toute forme de pauvreté que l'on retrouve dans des taudis qui cohabitent avec les quartiers les plus aisés. Dans la périphérie, cette ségrégation spatiale prend deux formes. La première est celle des lotissements, ensemble de maisons individuelles regroupées dans un même espace. Ils se ferment de plus en plus pour devenir comme aux États-Unis, des gated communities, quartiers fermés réservés à des populations à certains revenus. Enfin, dans les pays en voie de développement, le bidonville jouxte directement le centre, symbole de l'essor anarchique et incontrôlé de l'habitat précaire.
- La pollution aux microparticules est la forme principale de la dégradation de l'environnement urbain.
- L'étalement urbain s'accompagne d'une fracture socio-économique accrue entre les différents espaces de la ville.