Amérique du Nord, 2016, voie ES
Expliquer en quoi le Proche-Orient et le Moyen-Orient constituent un foyer de conflits.
Proche et Moyen-Orient entre les deux guerres mondiales
D'après Georges Duby (sous la direction de), Grand Atlas historique, 2006.

Extraits du "Livre Blanc(1)" de la Palestine sous tutelle britannique (1939)
Olivier Carré, Le Mouvement national palestinien, Paris, 1977.
À la suite d'une conférence anglo-judéo-arabe qui se tient à Londres en février 1939, un Livre Blanc est publié en mai 1939 dans le but d'apaiser les tensions entre Arabes et Juifs, et de détourner les pays arabes des puissances de l'Axe dans un contexte de marche à la guerre.
Le Royaume-Uni, puissance mandataire de la Palestine, revient sur les promesses faites au mouvement sioniste pendant la Grande Guerre.
I - Constitution
[…] Le gouvernement de Sa Majesté est convaincu qu'intégrée au cadre du mandat comme elle l'a été, la déclaration Balfour ne pouvait en aucune façon signifier que la Palestine serait transformée en un État juif, contre la volonté de la population arabe du pays.
[…] Le gouvernement de Sa Majesté déclare aujourd'hui sans équivoque qu'il n'est nullement dans ses intentions de transformer la Palestine en un État juif. […] Depuis la déclaration de 19221, plus de 300 juifs ont immigré en Palestine, et la population du foyer national (juif) s'est élevée à quelque 450 000 âmes, soit environ un tiers de la population entière du pays.
[…] Il serait contraire à tout l'esprit du système des mandats que la population de Palestine demeure indéfiniment sous tutelle mandataire. […]. Le gouvernement de Sa Majesté ne peut présentement prévoir la forme constitutionnelle exacte que prendra le gouvernement en Palestine, mais son objectif est le self-government, et son désir est de voir s'établir finalement un État de Palestine indépendant. Ce devra être un État dans lequel les Arabes et les Juifs partageront l'autorité dans le gouvernement de telle manière que les intérêts essentiels de chacun soient sauvegardés.
II – Immigration
[…] La crainte qu'ont les Arabes que ce flot se poursuive indéfiniment jusqu'à ce que la population juive soit à même de les dominer a provoqué des conséquences extrêmement graves pour les Juifs et les Arabes et pour la paix et la prospérité de la Palestine. Les troubles regrettables des trois années écoulées ne sont que la plus récente et la plus persistante manifestation de cette grave appréhension arabe. Les méthodes utilisées par les terroristes arabes contre des frères arabes et contre des Juifs méritent la plus sévère condamnation. Mais on ne peut nier que la peur d'une immigration juive indéfinie est largement répandue dans les rangs de la population arabe et que cette peur a rendu possibles ces troubles (2).
[…] En conséquence, l'immigration sera maintenue au cours des cinq prochaines années pour autant que la capacité économique d'absorption du pays le permettra, à un taux qui portera la population juive à environ le tiers de la population totale. […] Au terme de la période de cinq ans, aucune immigration juive ne sera plus autorisée, à moins que les Arabes de Palestine ne soient disposés à y consentir.
1 Connu sous le nom de "Livre blanc de Churchill", alors Secrétaire aux colonies ; il modère les points énoncés dans la déclaration Balfour, restreignant par exemple le territoire dédié au foyer national juif et relevant les conditions financières d'immigration des juifs.
2 Troubles : le texte évoque les manifestations palestiniennes violentes antijuives de 1936 - 1938.
Quand la déclaration Balfour est-elle publiée ?
Proche et Moyen-Orient entre les deux guerres mondiales

Extraits du "Livre Blanc(1)" de la Palestine sous tutelle britannique (1939)
Olivier Carré, Le Mouvement national palestinien, Paris, 1977.
À la suite d'une conférence anglo-judéo-arabe qui se tient à Londres en février 1939, un Livre Blanc est publié en mai 1939 dans le but d'apaiser les tensions entre Arabes et Juifs, et de détourner les pays arabes des puissances de l'Axe dans un contexte de marche à la guerre.
Le Royaume-Uni, puissance mandataire de la Palestine, revient sur les promesses faites au mouvement sioniste pendant la Grande Guerre.
I - Constitution
[…] Le gouvernement de Sa Majesté est convaincu qu'intégrée au cadre du mandat comme elle l'a été, la déclaration Balfour ne pouvait en aucune façon signifier que la Palestine serait transformée en un État juif, contre la volonté de la population arabe du pays.
[…] Le gouvernement de Sa Majesté déclare aujourd'hui sans équivoque qu'il n'est nullement dans ses intentions de transformer la Palestine en un État juif. […] Depuis la déclaration de 19221, plus de 300 juifs ont immigré en Palestine, et la population du foyer national (juif) s'est élevée à quelque 450 000 âmes, soit environ un tiers de la population entière du pays.
[…] Il serait contraire à tout l'esprit du système des mandats que la population de Palestine demeure indéfiniment sous tutelle mandataire. […]. Le gouvernement de Sa Majesté ne peut présentement prévoir la forme constitutionnelle exacte que prendra le gouvernement en Palestine, mais son objectif est le self-government, et son désir est de voir s'établir finalement un État de Palestine indépendant. Ce devra être un État dans lequel les Arabes et les Juifs partageront l'autorité dans le gouvernement de telle manière que les intérêts essentiels de chacun soient sauvegardés.
II – Immigration
[…] La crainte qu'ont les Arabes que ce flot se poursuive indéfiniment jusqu'à ce que la population juive soit à même de les dominer a provoqué des conséquences extrêmement graves pour les Juifs et les Arabes et pour la paix et la prospérité de la Palestine. Les troubles regrettables des trois années écoulées ne sont que la plus récente et la plus persistante manifestation de cette grave appréhension arabe. Les méthodes utilisées par les terroristes arabes contre des frères arabes et contre des Juifs méritent la plus sévère condamnation. Mais on ne peut nier que la peur d'une immigration juive indéfinie est largement répandue dans les rangs de la population arabe et que cette peur a rendu possibles ces troubles (2).
[…] En conséquence, l'immigration sera maintenue au cours des cinq prochaines années pour autant que la capacité économique d'absorption du pays le permettra, à un taux qui portera la population juive à environ le tiers de la population totale. […] Au terme de la période de cinq ans, aucune immigration juive ne sera plus autorisée, à moins que les Arabes de Palestine ne soient disposés à y consentir.
1 Connu sous le nom de "Livre blanc de Churchill", alors Secrétaire aux colonies ; il modère les points énoncés dans la déclaration Balfour, restreignant par exemple le territoire dédié au foyer national juif et relevant les conditions financières d'immigration des juifs.
2 Troubles : le texte évoque les manifestations palestiniennes violentes antijuives de 1936 - 1938.
Quel est le fondateur du mouvement sioniste ?
Proche et Moyen-Orient entre les deux guerres mondiales

Extraits du "Livre Blanc(1)" de la Palestine sous tutelle britannique (1939)
Olivier Carré, Le Mouvement national palestinien, Paris, 1977.
À la suite d'une conférence anglo-judéo-arabe qui se tient à Londres en février 1939, un Livre Blanc est publié en mai 1939 dans le but d'apaiser les tensions entre Arabes et Juifs, et de détourner les pays arabes des puissances de l'Axe dans un contexte de marche à la guerre.
Le Royaume-Uni, puissance mandataire de la Palestine, revient sur les promesses faites au mouvement sioniste pendant la Grande Guerre.
I - Constitution
[…] Le gouvernement de Sa Majesté est convaincu qu'intégrée au cadre du mandat comme elle l'a été, la déclaration Balfour ne pouvait en aucune façon signifier que la Palestine serait transformée en un État juif, contre la volonté de la population arabe du pays.
[…] Le gouvernement de Sa Majesté déclare aujourd'hui sans équivoque qu'il n'est nullement dans ses intentions de transformer la Palestine en un État juif. […] Depuis la déclaration de 19221, plus de 300 juifs ont immigré en Palestine, et la population du foyer national (juif) s'est élevée à quelque 450 000 âmes, soit environ un tiers de la population entière du pays.
[…] Il serait contraire à tout l'esprit du système des mandats que la population de Palestine demeure indéfiniment sous tutelle mandataire. […]. Le gouvernement de Sa Majesté ne peut présentement prévoir la forme constitutionnelle exacte que prendra le gouvernement en Palestine, mais son objectif est le self-government, et son désir est de voir s'établir finalement un État de Palestine indépendant. Ce devra être un État dans lequel les Arabes et les Juifs partageront l'autorité dans le gouvernement de telle manière que les intérêts essentiels de chacun soient sauvegardés.
II – Immigration
[…] La crainte qu'ont les Arabes que ce flot se poursuive indéfiniment jusqu'à ce que la population juive soit à même de les dominer a provoqué des conséquences extrêmement graves pour les Juifs et les Arabes et pour la paix et la prospérité de la Palestine. Les troubles regrettables des trois années écoulées ne sont que la plus récente et la plus persistante manifestation de cette grave appréhension arabe. Les méthodes utilisées par les terroristes arabes contre des frères arabes et contre des Juifs méritent la plus sévère condamnation. Mais on ne peut nier que la peur d'une immigration juive indéfinie est largement répandue dans les rangs de la population arabe et que cette peur a rendu possibles ces troubles (2).
[…] En conséquence, l'immigration sera maintenue au cours des cinq prochaines années pour autant que la capacité économique d'absorption du pays le permettra, à un taux qui portera la population juive à environ le tiers de la population totale. […] Au terme de la période de cinq ans, aucune immigration juive ne sera plus autorisée, à moins que les Arabes de Palestine ne soient disposés à y consentir.
1 Connu sous le nom de "Livre blanc de Churchill", alors Secrétaire aux colonies ; il modère les points énoncés dans la déclaration Balfour, restreignant par exemple le territoire dédié au foyer national juif et relevant les conditions financières d'immigration des juifs.
2 Troubles : le texte évoque les manifestations palestiniennes violentes antijuives de 1936 - 1938.
Quand l'Empire ottoman est-il dépecé ?
Proche et Moyen-Orient entre les deux guerres mondiales

Extraits du "Livre Blanc(1)" de la Palestine sous tutelle britannique (1939)
Olivier Carré, Le Mouvement national palestinien, Paris, 1977.
À la suite d'une conférence anglo-judéo-arabe qui se tient à Londres en février 1939, un Livre Blanc est publié en mai 1939 dans le but d'apaiser les tensions entre Arabes et Juifs, et de détourner les pays arabes des puissances de l'Axe dans un contexte de marche à la guerre.
Le Royaume-Uni, puissance mandataire de la Palestine, revient sur les promesses faites au mouvement sioniste pendant la Grande Guerre.
I - Constitution
[…] Le gouvernement de Sa Majesté est convaincu qu'intégrée au cadre du mandat comme elle l'a été, la déclaration Balfour ne pouvait en aucune façon signifier que la Palestine serait transformée en un État juif, contre la volonté de la population arabe du pays.
[…] Le gouvernement de Sa Majesté déclare aujourd'hui sans équivoque qu'il n'est nullement dans ses intentions de transformer la Palestine en un État juif. […] Depuis la déclaration de 19221, plus de 300 juifs ont immigré en Palestine, et la population du foyer national (juif) s'est élevée à quelque 450 000 âmes, soit environ un tiers de la population entière du pays.
[…] Il serait contraire à tout l'esprit du système des mandats que la population de Palestine demeure indéfiniment sous tutelle mandataire. […]. Le gouvernement de Sa Majesté ne peut présentement prévoir la forme constitutionnelle exacte que prendra le gouvernement en Palestine, mais son objectif est le self-government, et son désir est de voir s'établir finalement un État de Palestine indépendant. Ce devra être un État dans lequel les Arabes et les Juifs partageront l'autorité dans le gouvernement de telle manière que les intérêts essentiels de chacun soient sauvegardés.
II – Immigration
[…] La crainte qu'ont les Arabes que ce flot se poursuive indéfiniment jusqu'à ce que la population juive soit à même de les dominer a provoqué des conséquences extrêmement graves pour les Juifs et les Arabes et pour la paix et la prospérité de la Palestine. Les troubles regrettables des trois années écoulées ne sont que la plus récente et la plus persistante manifestation de cette grave appréhension arabe. Les méthodes utilisées par les terroristes arabes contre des frères arabes et contre des Juifs méritent la plus sévère condamnation. Mais on ne peut nier que la peur d'une immigration juive indéfinie est largement répandue dans les rangs de la population arabe et que cette peur a rendu possibles ces troubles (2).
[…] En conséquence, l'immigration sera maintenue au cours des cinq prochaines années pour autant que la capacité économique d'absorption du pays le permettra, à un taux qui portera la population juive à environ le tiers de la population totale. […] Au terme de la période de cinq ans, aucune immigration juive ne sera plus autorisée, à moins que les Arabes de Palestine ne soient disposés à y consentir.
1 Connu sous le nom de "Livre blanc de Churchill", alors Secrétaire aux colonies ; il modère les points énoncés dans la déclaration Balfour, restreignant par exemple le territoire dédié au foyer national juif et relevant les conditions financières d'immigration des juifs.
2 Troubles : le texte évoque les manifestations palestiniennes violentes antijuives de 1936 - 1938.
Dans quel contexte le document 2 est-il publié ?
Proche et Moyen-Orient entre les deux guerres mondiales

Extraits du "Livre Blanc(1)" de la Palestine sous tutelle britannique (1939)
Olivier Carré, Le Mouvement national palestinien, Paris, 1977.
À la suite d'une conférence anglo-judéo-arabe qui se tient à Londres en février 1939, un Livre Blanc est publié en mai 1939 dans le but d'apaiser les tensions entre Arabes et Juifs, et de détourner les pays arabes des puissances de l'Axe dans un contexte de marche à la guerre.
Le Royaume-Uni, puissance mandataire de la Palestine, revient sur les promesses faites au mouvement sioniste pendant la Grande Guerre.
I - Constitution
[…] Le gouvernement de Sa Majesté est convaincu qu'intégrée au cadre du mandat comme elle l'a été, la déclaration Balfour ne pouvait en aucune façon signifier que la Palestine serait transformée en un État juif, contre la volonté de la population arabe du pays.
[…] Le gouvernement de Sa Majesté déclare aujourd'hui sans équivoque qu'il n'est nullement dans ses intentions de transformer la Palestine en un État juif. […] Depuis la déclaration de 19221, plus de 300 juifs ont immigré en Palestine, et la population du foyer national (juif) s'est élevée à quelque 450 000 âmes, soit environ un tiers de la population entière du pays.
[…] Il serait contraire à tout l'esprit du système des mandats que la population de Palestine demeure indéfiniment sous tutelle mandataire. […]. Le gouvernement de Sa Majesté ne peut présentement prévoir la forme constitutionnelle exacte que prendra le gouvernement en Palestine, mais son objectif est le self-government, et son désir est de voir s'établir finalement un État de Palestine indépendant. Ce devra être un État dans lequel les Arabes et les Juifs partageront l'autorité dans le gouvernement de telle manière que les intérêts essentiels de chacun soient sauvegardés.
II – Immigration
[…] La crainte qu'ont les Arabes que ce flot se poursuive indéfiniment jusqu'à ce que la population juive soit à même de les dominer a provoqué des conséquences extrêmement graves pour les Juifs et les Arabes et pour la paix et la prospérité de la Palestine. Les troubles regrettables des trois années écoulées ne sont que la plus récente et la plus persistante manifestation de cette grave appréhension arabe. Les méthodes utilisées par les terroristes arabes contre des frères arabes et contre des Juifs méritent la plus sévère condamnation. Mais on ne peut nier que la peur d'une immigration juive indéfinie est largement répandue dans les rangs de la population arabe et que cette peur a rendu possibles ces troubles (2).
[…] En conséquence, l'immigration sera maintenue au cours des cinq prochaines années pour autant que la capacité économique d'absorption du pays le permettra, à un taux qui portera la population juive à environ le tiers de la population totale. […] Au terme de la période de cinq ans, aucune immigration juive ne sera plus autorisée, à moins que les Arabes de Palestine ne soient disposés à y consentir.
1 Connu sous le nom de "Livre blanc de Churchill", alors Secrétaire aux colonies ; il modère les points énoncés dans la déclaration Balfour, restreignant par exemple le territoire dédié au foyer national juif et relevant les conditions financières d'immigration des juifs.
2 Troubles : le texte évoque les manifestations palestiniennes violentes antijuives de 1936 - 1938.
Quels sont les deux territoires administrés par les Français ?
Proche et Moyen-Orient entre les deux guerres mondiales

Extraits du "Livre Blanc(1)" de la Palestine sous tutelle britannique (1939)
Olivier Carré, Le Mouvement national palestinien, Paris, 1977.
À la suite d'une conférence anglo-judéo-arabe qui se tient à Londres en février 1939, un Livre Blanc est publié en mai 1939 dans le but d'apaiser les tensions entre Arabes et Juifs, et de détourner les pays arabes des puissances de l'Axe dans un contexte de marche à la guerre.
Le Royaume-Uni, puissance mandataire de la Palestine, revient sur les promesses faites au mouvement sioniste pendant la Grande Guerre.
I - Constitution
[…] Le gouvernement de Sa Majesté est convaincu qu'intégrée au cadre du mandat comme elle l'a été, la déclaration Balfour ne pouvait en aucune façon signifier que la Palestine serait transformée en un État juif, contre la volonté de la population arabe du pays.
[…] Le gouvernement de Sa Majesté déclare aujourd'hui sans équivoque qu'il n'est nullement dans ses intentions de transformer la Palestine en un État juif. […] Depuis la déclaration de 19221, plus de 300 juifs ont immigré en Palestine, et la population du foyer national (juif) s'est élevée à quelque 450 000 âmes, soit environ un tiers de la population entière du pays.
[…] Il serait contraire à tout l'esprit du système des mandats que la population de Palestine demeure indéfiniment sous tutelle mandataire. […]. Le gouvernement de Sa Majesté ne peut présentement prévoir la forme constitutionnelle exacte que prendra le gouvernement en Palestine, mais son objectif est le self-government, et son désir est de voir s'établir finalement un État de Palestine indépendant. Ce devra être un État dans lequel les Arabes et les Juifs partageront l'autorité dans le gouvernement de telle manière que les intérêts essentiels de chacun soient sauvegardés.
II – Immigration
[…] La crainte qu'ont les Arabes que ce flot se poursuive indéfiniment jusqu'à ce que la population juive soit à même de les dominer a provoqué des conséquences extrêmement graves pour les Juifs et les Arabes et pour la paix et la prospérité de la Palestine. Les troubles regrettables des trois années écoulées ne sont que la plus récente et la plus persistante manifestation de cette grave appréhension arabe. Les méthodes utilisées par les terroristes arabes contre des frères arabes et contre des Juifs méritent la plus sévère condamnation. Mais on ne peut nier que la peur d'une immigration juive indéfinie est largement répandue dans les rangs de la population arabe et que cette peur a rendu possibles ces troubles (2).
[…] En conséquence, l'immigration sera maintenue au cours des cinq prochaines années pour autant que la capacité économique d'absorption du pays le permettra, à un taux qui portera la population juive à environ le tiers de la population totale. […] Au terme de la période de cinq ans, aucune immigration juive ne sera plus autorisée, à moins que les Arabes de Palestine ne soient disposés à y consentir.
1 Connu sous le nom de "Livre blanc de Churchill", alors Secrétaire aux colonies ; il modère les points énoncés dans la déclaration Balfour, restreignant par exemple le territoire dédié au foyer national juif et relevant les conditions financières d'immigration des juifs.
2 Troubles : le texte évoque les manifestations palestiniennes violentes antijuives de 1936 - 1938.
Que prévoit le "Livre Blanc" pour rétablir la situation en Palestine ?
Proche et Moyen-Orient entre les deux guerres mondiales

Extraits du "Livre Blanc(1)" de la Palestine sous tutelle britannique (1939)
Olivier Carré, Le Mouvement national palestinien, Paris, 1977.
À la suite d'une conférence anglo-judéo-arabe qui se tient à Londres en février 1939, un Livre Blanc est publié en mai 1939 dans le but d'apaiser les tensions entre Arabes et Juifs, et de détourner les pays arabes des puissances de l'Axe dans un contexte de marche à la guerre.
Le Royaume-Uni, puissance mandataire de la Palestine, revient sur les promesses faites au mouvement sioniste pendant la Grande Guerre.
I - Constitution
[…] Le gouvernement de Sa Majesté est convaincu qu'intégrée au cadre du mandat comme elle l'a été, la déclaration Balfour ne pouvait en aucune façon signifier que la Palestine serait transformée en un État juif, contre la volonté de la population arabe du pays.
[…] Le gouvernement de Sa Majesté déclare aujourd'hui sans équivoque qu'il n'est nullement dans ses intentions de transformer la Palestine en un État juif. […] Depuis la déclaration de 19221, plus de 300 juifs ont immigré en Palestine, et la population du foyer national (juif) s'est élevée à quelque 450 000 âmes, soit environ un tiers de la population entière du pays.
[…] Il serait contraire à tout l'esprit du système des mandats que la population de Palestine demeure indéfiniment sous tutelle mandataire. […]. Le gouvernement de Sa Majesté ne peut présentement prévoir la forme constitutionnelle exacte que prendra le gouvernement en Palestine, mais son objectif est le self-government, et son désir est de voir s'établir finalement un État de Palestine indépendant. Ce devra être un État dans lequel les Arabes et les Juifs partageront l'autorité dans le gouvernement de telle manière que les intérêts essentiels de chacun soient sauvegardés.
II – Immigration
[…] La crainte qu'ont les Arabes que ce flot se poursuive indéfiniment jusqu'à ce que la population juive soit à même de les dominer a provoqué des conséquences extrêmement graves pour les Juifs et les Arabes et pour la paix et la prospérité de la Palestine. Les troubles regrettables des trois années écoulées ne sont que la plus récente et la plus persistante manifestation de cette grave appréhension arabe. Les méthodes utilisées par les terroristes arabes contre des frères arabes et contre des Juifs méritent la plus sévère condamnation. Mais on ne peut nier que la peur d'une immigration juive indéfinie est largement répandue dans les rangs de la population arabe et que cette peur a rendu possibles ces troubles (2).
[…] En conséquence, l'immigration sera maintenue au cours des cinq prochaines années pour autant que la capacité économique d'absorption du pays le permettra, à un taux qui portera la population juive à environ le tiers de la population totale. […] Au terme de la période de cinq ans, aucune immigration juive ne sera plus autorisée, à moins que les Arabes de Palestine ne soient disposés à y consentir.
1 Connu sous le nom de "Livre blanc de Churchill", alors Secrétaire aux colonies ; il modère les points énoncés dans la déclaration Balfour, restreignant par exemple le territoire dédié au foyer national juif et relevant les conditions financières d'immigration des juifs.
2 Troubles : le texte évoque les manifestations palestiniennes violentes antijuives de 1936 - 1938.
Le 9 novembre 1917, une lettre ouverte datée du 2 novembre, adressée à Lord Rotschild et signée par le Foreign Secretary britannique Arthur Balfour, est publiée dans le Times. Le poids de cette "déclaration" se révèle sans commune mesure avec sa concision puisque le gouvernement de Sa Majesté ne fait rien moins que déclarer publiquement "envisag[er] favorablement l'établissement en Palestine d'un foyer national pour le peuple juif". Voilà qui rebat donc les cartes de la géopolitique régionale et annonce de sérieuses tensions entre Juifs et Arabes comme en témoignent les deux documents soumis à notre étude.
Le document 1 est une carte tirée du Grand Atlas historique réalisé sous la direction de George Duby et republié en 2006 ; elle décrit la situation géopolitique du Proche et du Moyen-Orient entre les deux guerres mondiales. Le second document est un extrait du "Livre Blanc" de 1939 rédigé à l'initiative du gouvernement britannique qui exerce alors l'autorité mandataire sur la région pour le compte de la Société des Nations (SDN). La rédaction de ce document s'inscrit dans un contexte de tension extrême entre Juifs et Arabes.
Afin de mieux cerner les enjeux qui touchent à ce foyer de tensions entre les deux guerres, il nous appartiendra donc de décrire et d'analyser la situation géopolitique aux lendemains de la Première Guerre avant de considérer la manière dont les tensions nées de la déclaration Balfour sont traitées pendant les années 1930.
Le Proche-Orient : une région en recomposition aux lendemains de la Première Guerre mondiale
En 1914, l'Empire Ottoman se rallie aux empires centraux et déclare la guerre à la France et à la Grande-Bretagne. Bien qu'il soit considéré comme l'"homme malade de l'Europe", il réussit à arrêter l'offensive franco-britannique des Dardanelles en 1915. Néanmoins, il s'avère incapable de remporter la victoire et doit signer l'armistice de Moudros en octobre 1918 qui semble marquer le point final de son rôle historique.
La conférence de la paix qui se tient à Paris entre janvier et juin 1919 offre aux vainqueurs l'occasion de redessiner largement les cartes de l'Europe et du Proche-Orient. Pour ce qui concerne ce dernier, le traité de Sèvres entérine la dislocation de l'Empire ottoman qui est réduit à l'Anatolie. Conformément aux accords Sikes-Picot de mai 1916, l'administration des provinces arabes de l'Empire est confiée à la France et à la Grande-Bretagne dans le cadre des mandats de la Société des Nations (SDN). Ceci est en contravention complète avec les engagements pris par les Britanniques envers les Arabes en 1916 ; en effet, afin d'inciter ceux-ci à se révolter contre les Ottomans, les Britanniques s'étaient engagés à favoriser la création d'un royaume arabe dont la direction reviendrait au Chérif de La Mecque ou à son fils. L'accord n'est pas respecté et le rêve du grand royaume arabe chérifien s'effondre malgré les vaines tentatives de Fayçal. Le nationalisme arabe fait les frais des appétits de puissance des Européens qui font peu de cas du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.
Aux lendemains de la guerre, les puissances occidentales dominent donc largement la région. La France, comme en témoigne le document 1, est en charge de la Syrie et de ce qui va devenir le Liban alors que la Grande-Bretagne administre la Palestine et l'Irak. On peut rappeler par ailleurs que l'Égypte est sous protectorat des Britanniques depuis 1914 (même si leur présence remonte de fait à 1882). Seule la péninsule Arabique jouit d'une relative indépendance grâce à la pugnacité de celui qui devient le roi d'Arabie en 1932, Abdel Aziz Al Saoud.
Dans ce contexte, la Palestine mandataire est dans une situation bien particulière puisque, comme le rappelle le document 1 qui indique la présence à Jérusalem de l'Agence juive pour la Palestine, elle accueille une population juive allant croissant. Il faut ici rappeler que la présence juive en Palestine ne date pas de la déclaration Balfour. Les dérives nationalistes des pays européens et l'antisémitisme virulent de la Russie poussent certains intellectuels juifs à envisager la création d'un foyer national juif : puisque les Juifs sont marginalisés, exclus, voire persécutés par les États-Nations, les Juifs doivent s'organiser et créer leur propre État afin de leur assurer un refuge. Ce courant est appelé "sionisme" et est incarné par Theodor Herzl qui publie en 1896 L'État des Juifs qui apparaît comme son acte de naissance. Avant même la Première Guerre mondiale, les premiers mouvements d'immigration juive (alya) se font jour en Palestine ; ces juifs forment le nouveau Yichouv (implantation) sur lequel les sionistes comptent pour fonder, à terme, leur État. La déclaration Balfour de 1917 est donc venue renforcer et, en quelque sorte, légitimer, un projet sioniste qui était né plus de vingt ans auparavant.
Quoi qu'il en soit, cette présence juive croissante ne tarde pas à générer de vives tensions avec la population arabe locale, tensions que les Britanniques ont bien du mal à juguler.
Des tensions et des solutions
Le document 2 met en lumière les tensions qui sont nées du redécoupage géopolitique de la région et des engagements pris par les Britanniques pendant la Première Guerre mondiale. En effet, en soutenant officiellement la création d'un "foyer national" juif en Palestine, les Britanniques ont, de fait, encouragé l'immigration juive et donné le sentiment aux Arabes de Palestine qu'ils étaient dépossédés de leur territoire : le document n'occulte pas cet aspect et évoque "la crainte qu'ont les Arabes que ce flot se poursuive indéfiniment jusqu'à ce que la population juive soit à même de les dominer". C'est donc dans ce contexte de forte immigration qu'éclatent des "troubles regrettables" aux "conséquences extrêmement graves" selon le "Livre Blanc" lui-même : en 1936 et en 1939, des heurts très violents éclatent qui opposent Arabes de Palestine et Juifs du Yichouv. Les Britanniques semblent dépassés et incapables de maintenir l'ordre.
Pour tenter de calmer la situation, une conférence est organisée à l'initiative du Secrétaire d'État aux colonies, Winston Churchill. Elle accouche du "Livre Blanc" dont il est ici question. Les Britanniques veulent par dessus tout assurer l'ordre et éviter que les Arabes ne se tournent du côté des puissances de l'Axe alors que la guerre en Europe semble inéluctable. Aussi préfèrent-ils se dédire : "le gouvernement de Sa Majesté [assure que] la déclaration Balfour ne [peut] en aucune façon signifier que la Palestine [sera] transformée en un État juif contre la volonté de la population arabe du pays." En vertu du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes édicté lors de la conférence de la paix (et largement bafoué comme la situation du Proche-Orient en témoigne), la puissance mandataire assure par ailleurs qu'elle souhaite ardemment "voir s'établir […] un État de Palestine indépendant […] dans lequel les Arabes et les Juifs partageront l'autorité […] de telle manière que les intérêts essentiels de chacun soient sauvegardés". En d'autres termes, il s'agit de figer la situation et de remettre à plus tard la question de la place des Juifs en Palestine. En conséquence, il est décidé que "l'immigration sera maintenue […] à un taux qui portera la population juive à environ un tiers de la population totale." Sachant qu'au début de l'extrait, les auteurs avaient évalué la population juive à "450 000 âmes, soit environ un tiers de la population entière du pays", cela revient à dire que l'immigration est pour ainsi dire suspendue même si le document stipule que cette suspension n'interviendra que cinq plus tard.
Face à ce qu'il faut bien appeler leur inconséquence, les Britanniques tentent de trouver des solutions à l'emporte-pièce qui leur permettraient de calmer les Arabes et de tenir une région qui risque de s'avérer stratégique en cas de guerre.
Très nettement, ces deux documents permettent de mieux appréhender la réalité de la situation qui prévaut au Proche-Orient à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Dépecé et émietté, l'Empire ottoman a cédé la place aux puissances occidentales qui administrent la région avec plus ou moins de bonheur.
Outre la question du nationalisme arabe qui se pose avec d'autant plus d'acuité qu'il a été flatté par les Européens eux-mêmes en 1916, celle de la présence du foyer national juif en Palestine se révèle fortement problématique et source de tensions. La création de l'État d'Israël en 1948 ne fera que confirmer les craintes des Arabes et engendrera des tensions encore plus dramatiques que celles survenues dans les années 1930.