Expliquer pour quelles raisons la monarchie française entre en crise à la fin du XVIIIe siècle.
Qu'est-ce qu'une crise de subsistance ?
Pourquoi y a-t-il une crise de subsistance à partir de 1787 ?
Quel est l'état des finances publiques à la fin du XVIIIe siècle ?
Pourquoi la noblesse de robe ne veut-elle pas accepter les réformes fiscales ?
À la fin du XVIIIe siècle, la monarchie française est confrontée à une crise sociale, financière et politique.
En 1787 puis en 1788, de nombreuses intempéries détruisent les récoltes. Ces épisodes climatiques ainsi que la rigueur de l'hiver 1787 - 1788 provoquent une importante crise de subsistance (une pénurie alimentaire liée aux mauvaises récoltes). En effet, les prix des céréales bondissent, notamment celui du blé qui augmente de 165 % en 1789. Les paysans, qui peinent à survivre, ne peuvent plus payer les impôts, la dîme et les droits seigneuriaux. Les artisans sont touchés de plein fouet et voient leur nombre de commandes chuter. Parallèlement, l'industrie textile est fortement concurrencée par les exportations anglaises bien moins onéreuses. Ces facteurs entraînent une forte crise sociale : le chômage et la pauvreté augmentent fortement.
La monarchie doit également faire face à une crise financière de grande ampleur. Les caisses de l'État sont vides à causes de leur mauvaise gestion. La participation du royaume de France à la guerre d'indépendance américaine et le recours à l'emprunt creusent encore le déficit. Ainsi en 1788, plus de 50 % du budget annuel de l'État sert à rembourser la dette publique.
Plusieurs réformes sont alors mises en place. Le gouvernement prévoit de limiter les privilèges fiscaux de la noblesse de robe, qui dirige les parlements. Cette dernière refuse et utilise son droit de remontrance pour bloquer les réformes. En effet, les parlementaires refusent d'enregistrer la décision royale, arguant qu'elle est contraire aux coutumes et aux privilèges. De plus, ils utilisent la colère des paysans et alimentent le désordre public. La crise politique entraînée par le soulèvement de la noblesse achève toute possibilité de réforme.
- La crise de subsistance et la hausse du chômage entraînent une crise sociale sans précédent.
- La crise financière est liée à une mauvaise gestion des caisses de l'État et aux dépenses militaires.
- La fronde aristocratique empêche toute tentative de réforme.