Expliquer le Consulat et l'Empire Exercice fondamental

Le 8 novembre 1799, les deux Conseils du Directoire sont déplacés au château de Saint-Cloud sous prétexte d'un complot, et sont placés sous la protection des gardes de Napoléon Bonaparte. Le lendemain, il annonce devant les députés la fin du Directoire. Une nouvelle Constitution est mise en place et le gouvernement est dirigé par trois consuls. Néanmoins, seul le premier consul, Bonaparte, détient réellement le pouvoir exécutif. Le pouvoir législatif est divisé en quatre assemblées au rôle défini (rédaction du projet de loi, discussion, vote et vérification), mais le Premier consul peut proposer des lois. Il détient donc également une partie du pouvoir législatif. Le principe révolutionnaire de la souveraineté nationale est détourné puisque ce n'est plus le peuple qui représente la nation française (par l'intermédiaire des élections de représentants), mais le Premier consul. Le suffrage universel est certes mis en place, mais surtout pour avoir recours aux plébiscites qui servent à légitimer les décision consulaires et le pouvoir personnel de Bonaparte.

La réorganisation militaire du pays permet de remporter plusieurs victoires : des traités de paix sont signés avec l'Autriche, la Russie et l'Angleterre en 1801 et 1802. Porté aux nues par ses victoires et une intense propagande, Bonaparte devient par plébiscite des Français consul à vie en 1802. En mai 1804, un nouveau plébiscite entérine le changement constitutionnel : Napoléon devient empereur des Français. Le sacre a lieu le 2 décembre 1804.

Napoléon Bonaparte a sacrifié une partie de l'héritage révolutionnaire. Il a mis en place un pouvoir autoritaire qui réduit les libertés individuelles. La censure et la surveillance policière mettent fin aux libertés d'expression : le nombre de journaux parisiens passent de 70 à 9 en 1802. De plus, les préfets nommés par le pouvoir sont chargés de surveiller les populations dans chaque département, et la vie politique s'éteint. Enfin, il rétablit l'esclavage, aboli en 1794. Les Français, qui n'aspirent qu'à la tranquillité après une décennie de révoltes, ne s'en émeuvent pas. Néanmoins, Bonaparte conserve et entérine une partie de l'héritage social révolutionnaire. En effet, l'instauration du Code civil en mars 1804 confirme les acquis sociaux des dix dernières années : les privilèges sont supprimés, tous les sujets de l'empire sont égaux devant la loi et peuvent accéder à la propriété. De plus, il met en place une administration centralisée et développe un nouveau système éducatif. Il crée une nouvelle monnaie (le franc germinal) et la Banque de France, ce qui permet de retrouver une stabilité financière. Enfin, il met un coup d'arrêt aux troubles religieux qui ont commencé avec la Révolution en signant le Concordat.