Expliquer la République et son échec Exercice fondamental

La République naît dans un climat de violence : au début du mois de septembre 1792, les Sans-culottes massacrent les personnes détenues dans les prisons parisiennes, sous prétexte que la justice est trop clémente envers les "ennemis de la Révolution". Bien que l'invasion étrangère soit temporairement stoppée par la victoire de Valmy (le 20 septembre), la République récemment proclamée (22 septembre) est déjà divisée. En effet, l'hémicycle est divisé entre les Girondins, républicains modérés qui ont pris leurs distances avec la violence de la foule, les Montagnards acquis aux idées des Sans-culottes et une majorité qui oscille entre les deux groupes. Les Girondins gouvernent jusqu'en mai 1793, mais les Sans-culottes prennent la Convention et l'obligent à arrêter les Girondins, pour mettre les Montagnards au pouvoir.

Ce coup d'État provoque plusieurs insurrections en province et entraîne une guerre civile début juin 1793, qui ravage le pays, notamment en Vendée. De plus, l'exécution de Louis XVI a apeuré plusieurs monarques européens qui rejoignent la coalition austro-prussienne. Dans ce contexte, la Convention montagnarde suspend la nouvelle constitution écrite le même mois, et organise la Terreur légale pour débusquer les "ennemis de la Nation" : le Comité de Salut Public dirigé par Robespierre concentre les pouvoirs, met en place des tribunaux révolutionnaires, et exécute 40 000 personnes. La loi des suspects permet d'arrêter un suspect sur simple dénonciation. En 1794, Robespierre élimine ses rivaux, mais les modérés restants, inquiets à cause de sa politique, l'arrêtent le 27 juillet 1794 et le guillotinent. Alors que les troupes républicaines remportent plusieurs victoires face aux royaumes étrangers, les Thermidoriens, modérés désormais au pouvoir, suppriment les institutions de la Terreur et libèrent les prisonniers.

Attachés aux valeurs de la bourgeoisie, les Thermidoriens rédigent en octobre 1795 une nouvelle constitution et divisent le pouvoir exécutif entre 5 directeurs. Le pouvoir législatif est donné au conseil des Cinq-Cents qui propose les lois, et au conseil des Anciens qui les vote. Ces derniers sont élus au suffrage censitaire, afin que la République ne soit gouvernée que par les "propriétaires". Après avoir rejoué la "conjuration des égaux" qui voulait mettre en place une république égalitaire, le Directoire suspend en 1797 les élections, puis l'armée entre dans Paris sur ordre du gouvernement: c'est le coup d'État de Fructidor (4 septembre 1797). Le 18 Brumaire (9 novembre 1799), le général Napoléon Bonaparte, célèbre pour ses expéditions en Italie et en Égypte, renverse le Directoire. La République est maintenue, mais un nouveau régime se met en place.