01 76 38 08 47
Logo Kartable
AccueilParcourirRechercheSe connecter

Pour profiter de 10 contenus offerts.

Logo Kartable
AccueilParcourirRechercheSe connecter

Pour profiter de 10 contenus offerts.

  1. Accueil
  2. Première L
  3. Français
  4. Invention type bac : Ecrire un monologue de Monsieur de Villefort

Ecrire un monologue de Monsieur de Villefort Invention type bac

Ce contenu a été rédigé par l'équipe éditoriale de Kartable.

Dernière modification : 24/10/2018 - Conforme au programme 2018-2019

Amérique du Nord, 2014

Monsieur Villefort, hésitant entre méfiance et admiration, tente de se forger un avis sur le comte de Monte-Cristo. Écrivez, sous la forme d'un monologue de roman, les réactions, les sentiments et l'opinion qu'il adopte finalement.

Alexandre Dumas, Le Comte de Monte-Cristo

1846

Jeune marin promis à un bel avenir, Edmond Dantès, victime d'un complot, a été injustement enfermé dans un cachot pendant quatorze ans. Évadé et devenu très riche, il vit sous le nom de "Comte de Monte-Cristo" et organise sa vengeance. Il se présente à l'un de ceux qui ont participé au complot, Monsieur de Villefort.

- Monsieur, dit Villefort, vous me confondez1, sur ma parole, et je n'ai jamais entendu parler personne comme vous faites.
- C'est que vous êtes constamment resté enfermé dans le cercle des conditions générales, et que vous n'avez jamais osé vous élever d'un coup d'aile dans les sphères supérieures que Dieu a peuplées d'être invisibles ou exceptionnels.
- Et vous admettez, monsieur, que ces sphères existent, et que les êtres exceptionnels et invisibles se mêlent à nous ?
- Pourquoi pas ? est-ce que vous voyez l'air que vous respirez et sans lequel vous ne pourriez pas vivre ?
- Alors, nous ne voyons pas ces êtres dont vous parlez ?
- Si fait, vous les voyez quand Dieu permet qu'ils se matérialisent ; vous les touchez, vous les coudoyez, vous leur parlez et ils vous répondent.
- Ah ! dit Villefort en souriant, j'avoue que je voudrais bien être prévenu quand un de ces êtres se trouvera en contact avec moi.
- Vous avez été servi à votre guise, monsieur ; car vous avez été prévenu tout à l'heure, et maintenant encore, je vous préviens.
- Ainsi, vous-même ?
- Je suis un de ces êtres exceptionnels, oui, monsieur, et je crois que, jusqu'à ce jour, aucun homme ne s'est trouvé dans une position semblable à la mienne. Les royaumes des rois sont limités, soit par des montagnes, soit pas des rivières, soit par un changement de mœurs, soit par une mutation de langage. Mon royaume, à moi, est grand comme le monde, car je ne suis ni Italien, ni Français, ni Indou, ni Américain, ni Espagnol : je suis cosmopolite. Nul pays ne peut dire qu'il m'a vu naître. Dieu seul sait quelle contrée me verra mourir. J'adopte tous les usages, je parle toutes les langues. Vous me croyez Français, vous, n'est-ce pas, car je parle le français avec la même facilité et la même pureté que vous ? eh bien ! Ali, mon Nubien2, me croit Arabe ; Bertuccio, mon intendant, me croit Romain ; Haydée, mon esclave, me croit Grec. Donc vous comprenez, n'étant d'aucun pays, ne demandant protection à aucun gouvernement, ne reconnaissant aucun homme pour mon frère, pas un seul des scrupules qui arrêtent les puissants ou des obstacles qui paralysent les faibles ne me paralyse ou ne m'arrête. Je n'ai que deux adversaires ; je ne dirai pas deux vainqueurs, car avec de la persistance je les soumets : c'est la distance et le temps. Le troisième, et le plus terrible, c'est ma condition d'homme mortel. Celle-là seule peut m'arrêter dans le chemin où je marche, et avant que j'aie atteint le but auquel je tends : tout le reste, je l'ai calculé. Ce que les hommes appellent les chances du sort, c'est-à-dire la ruine, le changement, les éventualités, je les ai toutes prévues ; et si quelques-unes peuvent m'atteindre, aucune ne peut me renverser. À moins que je meure, je serai toujours ce que je suis ; voilà pourquoi je vous dis des choses que vous n'avez jamais entendues, même de la bouche des rois, car les rois ont besoin de vous et les autres hommes en ont peur.

1 confondez : troublez, déconcertez
2 Nubien : homme de Nubie, région d'Afrique du Nord

Qu'est-ce qu'un monologue ?

Qu'est-ce qui doit absolument apparaître dans ce monologue ?

Alexandre Dumas, Le Comte de Monte-Cristo

1846

Jeune marin promis à un bel avenir, Edmond Dantès, victime d'un complot, a été injustement enfermé dans un cachot pendant quatorze ans. Évadé et devenu très riche, il vit sous le nom de "Comte de Monte-Cristo" et organise sa vengeance. Il se présente à l'un de ceux qui ont participé au complot, Monsieur de Villefort.

- Monsieur, dit Villefort, vous me confondez1, sur ma parole, et je n'ai jamais entendu parler personne comme vous faites.
- C'est que vous êtes constamment resté enfermé dans le cercle des conditions générales, et que vous n'avez jamais osé vous élever d'un coup d'aile dans les sphères supérieures que Dieu a peuplées d'être invisibles ou exceptionnels.
- Et vous admettez, monsieur, que ces sphères existent, et que les êtres exceptionnels et invisibles se mêlent à nous ?
- Pourquoi pas ? est-ce que vous voyez l'air que vous respirez et sans lequel vous ne pourriez pas vivre ?
- Alors, nous ne voyons pas ces êtres dont vous parlez ?
- Si fait, vous les voyez quand Dieu permet qu'ils se matérialisent ; vous les touchez, vous les coudoyez, vous leur parlez et ils vous répondent.
- Ah ! dit Villefort en souriant, j'avoue que je voudrais bien être prévenu quand un de ces êtres se trouvera en contact avec moi.
- Vous avez été servi à votre guise, monsieur ; car vous avez été prévenu tout à l'heure, et maintenant encore, je vous préviens.
- Ainsi, vous-même ?
- Je suis un de ces êtres exceptionnels, oui, monsieur, et je crois que, jusqu'à ce jour, aucun homme ne s'est trouvé dans une position semblable à la mienne. Les royaumes des rois sont limités, soit par des montagnes, soit pas des rivières, soit par un changement de mœurs, soit par une mutation de langage. Mon royaume, à moi, est grand comme le monde, car je ne suis ni Italien, ni Français, ni Indou, ni Américain, ni Espagnol : je suis cosmopolite. Nul pays ne peut dire qu'il m'a vu naître. Dieu seul sait quelle contrée me verra mourir. J'adopte tous les usages, je parle toutes les langues. Vous me croyez Français, vous, n'est-ce pas, car je parle le français avec la même facilité et la même pureté que vous ? eh bien ! Ali, mon Nubien2, me croit Arabe ; Bertuccio, mon intendant, me croit Romain ; Haydée, mon esclave, me croit Grec. Donc vous comprenez, n'étant d'aucun pays, ne demandant protection à aucun gouvernement, ne reconnaissant aucun homme pour mon frère, pas un seul des scrupules qui arrêtent les puissants ou des obstacles qui paralysent les faibles ne me paralyse ou ne m'arrête. Je n'ai que deux adversaires ; je ne dirai pas deux vainqueurs, car avec de la persistance je les soumets : c'est la distance et le temps. Le troisième, et le plus terrible, c'est ma condition d'homme mortel. Celle-là seule peut m'arrêter dans le chemin où je marche, et avant que j'aie atteint le but auquel je tends : tout le reste, je l'ai calculé. Ce que les hommes appellent les chances du sort, c'est-à-dire la ruine, le changement, les éventualités, je les ai toutes prévues ; et si quelques-unes peuvent m'atteindre, aucune ne peut me renverser. À moins que je meure, je serai toujours ce que je suis ; voilà pourquoi je vous dis des choses que vous n'avez jamais entendues, même de la bouche des rois, car les rois ont besoin de vous et les autres hommes en ont peur.

1confondez : troublez, déconcertez
2 Nubien : homme de Nubie, région d'Afrique du Nord

Quel langage doit être utilisé ?

Alexandre Dumas, Le Comte de Monte-Cristo

1846

Jeune marin promis à un bel avenir, Edmond Dantès, victime d'un complot, a été injustement enfermé dans un cachot pendant quatorze ans. Évadé et devenu très riche, il vit sous le nom de "Comte de Monte-Cristo" et organise sa vengeance. Il se présente à l'un de ceux qui ont participé au complot, Monsieur de Villefort.

- Monsieur, dit Villefort, vous me confondez1, sur ma parole, et je n'ai jamais entendu parler personne comme vous faites.
- C'est que vous êtes constamment resté enfermé dans le cercle des conditions générales, et que vous n'avez jamais osé vous élever d'un coup d'aile dans les sphères supérieures que Dieu a peuplées d'être invisibles ou exceptionnels.
- Et vous admettez, monsieur, que ces sphères existent, et que les êtres exceptionnels et invisibles se mêlent à nous ?
- Pourquoi pas ? est-ce que vous voyez l'air que vous respirez et sans lequel vous ne pourriez pas vivre ?
- Alors, nous ne voyons pas ces êtres dont vous parlez ?
- Si fait, vous les voyez quand Dieu permet qu'ils se matérialisent ; vous les touchez, vous les coudoyez, vous leur parlez et ils vous répondent.
- Ah ! dit Villefort en souriant, j'avoue que je voudrais bien être prévenu quand un de ces êtres se trouvera en contact avec moi.
- Vous avez été servi à votre guise, monsieur ; car vous avez été prévenu tout à l'heure, et maintenant encore, je vous préviens.
- Ainsi, vous-même ?
- Je suis un de ces êtres exceptionnels, oui, monsieur, et je crois que, jusqu'à ce jour, aucun homme ne s'est trouvé dans une position semblable à la mienne. Les royaumes des rois sont limités, soit par des montagnes, soit pas des rivières, soit par un changement de mœurs, soit par une mutation de langage. Mon royaume, à moi, est grand comme le monde, car je ne suis ni Italien, ni Français, ni Indou, ni Américain, ni Espagnol : je suis cosmopolite. Nul pays ne peut dire qu'il m'a vu naître. Dieu seul sait quelle contrée me verra mourir. J'adopte tous les usages, je parle toutes les langues. Vous me croyez Français, vous, n'est-ce pas, car je parle le français avec la même facilité et la même pureté que vous ? eh bien ! Ali, mon Nubien2, me croit Arabe ; Bertuccio, mon intendant, me croit Romain ; Haydée, mon esclave, me croit Grec. Donc vous comprenez, n'étant d'aucun pays, ne demandant protection à aucun gouvernement, ne reconnaissant aucun homme pour mon frère, pas un seul des scrupules qui arrêtent les puissants ou des obstacles qui paralysent les faibles ne me paralyse ou ne m'arrête. Je n'ai que deux adversaires ; je ne dirai pas deux vainqueurs, car avec de la persistance je les soumets : c'est la distance et le temps. Le troisième, et le plus terrible, c'est ma condition d'homme mortel. Celle-là seule peut m'arrêter dans le chemin où je marche, et avant que j'aie atteint le but auquel je tends : tout le reste, je l'ai calculé. Ce que les hommes appellent les chances du sort, c'est-à-dire la ruine, le changement, les éventualités, je les ai toutes prévues ; et si quelques-unes peuvent m'atteindre, aucune ne peut me renverser. À moins que je meure, je serai toujours ce que je suis ; voilà pourquoi je vous dis des choses que vous n'avez jamais entendues, même de la bouche des rois, car les rois ont besoin de vous et les autres hommes en ont peur.

1confondez : troublez, déconcertez
2 Nubien : homme de Nubie, région d'Afrique du Nord

Que doit faire le personnage dans son monologue ?

Alexandre Dumas, Le Comte de Monte-Cristo

1846

Jeune marin promis à un bel avenir, Edmond Dantès, victime d'un complot, a été injustement enfermé dans un cachot pendant quatorze ans. Évadé et devenu très riche, il vit sous le nom de "Comte de Monte-Cristo" et organise sa vengeance. Il se présente à l'un de ceux qui ont participé au complot, Monsieur de Villefort.

- Monsieur, dit Villefort, vous me confondez1, sur ma parole, et je n'ai jamais entendu parler personne comme vous faites.
- C'est que vous êtes constamment resté enfermé dans le cercle des conditions générales, et que vous n'avez jamais osé vous élever d'un coup d'aile dans les sphères supérieures que Dieu a peuplées d'être invisibles ou exceptionnels.
- Et vous admettez, monsieur, que ces sphères existent, et que les êtres exceptionnels et invisibles se mêlent à nous ?
- Pourquoi pas ? est-ce que vous voyez l'air que vous respirez et sans lequel vous ne pourriez pas vivre ?
- Alors, nous ne voyons pas ces êtres dont vous parlez ?
- Si fait, vous les voyez quand Dieu permet qu'ils se matérialisent ; vous les touchez, vous les coudoyez, vous leur parlez et ils vous répondent.
- Ah ! dit Villefort en souriant, j'avoue que je voudrais bien être prévenu quand un de ces êtres se trouvera en contact avec moi.
- Vous avez été servi à votre guise, monsieur ; car vous avez été prévenu tout à l'heure, et maintenant encore, je vous préviens.
- Ainsi, vous-même ?
- Je suis un de ces êtres exceptionnels, oui, monsieur, et je crois que, jusqu'à ce jour, aucun homme ne s'est trouvé dans une position semblable à la mienne. Les royaumes des rois sont limités, soit par des montagnes, soit pas des rivières, soit par un changement de mœurs, soit par une mutation de langage. Mon royaume, à moi, est grand comme le monde, car je ne suis ni Italien, ni Français, ni Indou, ni Américain, ni Espagnol : je suis cosmopolite. Nul pays ne peut dire qu'il m'a vu naître. Dieu seul sait quelle contrée me verra mourir. J'adopte tous les usages, je parle toutes les langues. Vous me croyez Français, vous, n'est-ce pas, car je parle le français avec la même facilité et la même pureté que vous ? eh bien ! Ali, mon Nubien2, me croit Arabe ; Bertuccio, mon intendant, me croit Romain ; Haydée, mon esclave, me croit Grec. Donc vous comprenez, n'étant d'aucun pays, ne demandant protection à aucun gouvernement, ne reconnaissant aucun homme pour mon frère, pas un seul des scrupules qui arrêtent les puissants ou des obstacles qui paralysent les faibles ne me paralyse ou ne m'arrête. Je n'ai que deux adversaires ; je ne dirai pas deux vainqueurs, car avec de la persistance je les soumets : c'est la distance et le temps. Le troisième, et le plus terrible, c'est ma condition d'homme mortel. Celle-là seule peut m'arrêter dans le chemin où je marche, et avant que j'aie atteint le but auquel je tends : tout le reste, je l'ai calculé. Ce que les hommes appellent les chances du sort, c'est-à-dire la ruine, le changement, les éventualités, je les ai toutes prévues ; et si quelques-unes peuvent m'atteindre, aucune ne peut me renverser. À moins que je meure, je serai toujours ce que je suis ; voilà pourquoi je vous dis des choses que vous n'avez jamais entendues, même de la bouche des rois, car les rois ont besoin de vous et les autres hommes en ont peur.

1confondez : troublez, déconcertez
2 Nubien : homme de Nubie, région d'Afrique du Nord

Quel paragraphe peut convenir à ce sujet ?

Alexandre Dumas, Le Comte de Monte-Cristo

1846

Jeune marin promis à un bel avenir, Edmond Dantès, victime d'un complot, a été injustement enfermé dans un cachot pendant quatorze ans. Évadé et devenu très riche, il vit sous le nom de "Comte de Monte-Cristo" et organise sa vengeance. Il se présente à l'un de ceux qui ont participé au complot, Monsieur de Villefort.

- Monsieur, dit Villefort, vous me confondez1, sur ma parole, et je n'ai jamais entendu parler personne comme vous faites.
- C'est que vous êtes constamment resté enfermé dans le cercle des conditions générales, et que vous n'avez jamais osé vous élever d'un coup d'aile dans les sphères supérieures que Dieu a peuplées d'être invisibles ou exceptionnels.
- Et vous admettez, monsieur, que ces sphères existent, et que les êtres exceptionnels et invisibles se mêlent à nous ?
- Pourquoi pas ? est-ce que vous voyez l'air que vous respirez et sans lequel vous ne pourriez pas vivre ?
- Alors, nous ne voyons pas ces êtres dont vous parlez ?
- Si fait, vous les voyez quand Dieu permet qu'ils se matérialisent ; vous les touchez, vous les coudoyez, vous leur parlez et ils vous répondent.
- Ah ! dit Villefort en souriant, j'avoue que je voudrais bien être prévenu quand un de ces êtres se trouvera en contact avec moi.
- Vous avez été servi à votre guise, monsieur ; car vous avez été prévenu tout à l'heure, et maintenant encore, je vous préviens.
- Ainsi, vous-même ?
- Je suis un de ces êtres exceptionnels, oui, monsieur, et je crois que, jusqu'à ce jour, aucun homme ne s'est trouvé dans une position semblable à la mienne. Les royaumes des rois sont limités, soit par des montagnes, soit pas des rivières, soit par un changement de mœurs, soit par une mutation de langage. Mon royaume, à moi, est grand comme le monde, car je ne suis ni Italien, ni Français, ni Indou, ni Américain, ni Espagnol : je suis cosmopolite. Nul pays ne peut dire qu'il m'a vu naître. Dieu seul sait quelle contrée me verra mourir. J'adopte tous les usages, je parle toutes les langues. Vous me croyez Français, vous, n'est-ce pas, car je parle le français avec la même facilité et la même pureté que vous ? eh bien ! Ali, mon Nubien2, me croit Arabe ; Bertuccio, mon intendant, me croit Romain ; Haydée, mon esclave, me croit Grec. Donc vous comprenez, n'étant d'aucun pays, ne demandant protection à aucun gouvernement, ne reconnaissant aucun homme pour mon frère, pas un seul des scrupules qui arrêtent les puissants ou des obstacles qui paralysent les faibles ne me paralyse ou ne m'arrête. Je n'ai que deux adversaires ; je ne dirai pas deux vainqueurs, car avec de la persistance je les soumets : c'est la distance et le temps. Le troisième, et le plus terrible, c'est ma condition d'homme mortel. Celle-là seule peut m'arrêter dans le chemin où je marche, et avant que j'aie atteint le but auquel je tends : tout le reste, je l'ai calculé. Ce que les hommes appellent les chances du sort, c'est-à-dire la ruine, le changement, les éventualités, je les ai toutes prévues ; et si quelques-unes peuvent m'atteindre, aucune ne peut me renverser. À moins que je meure, je serai toujours ce que je suis ; voilà pourquoi je vous dis des choses que vous n'avez jamais entendues, même de la bouche des rois, car les rois ont besoin de vous et les autres hommes en ont peur.

1confondez : troublez, déconcertez
2 Nubien : homme de Nubie, région d'Afrique du Nord

  • Attention à bien cerner le sujet. Il faut écrire un monologue. Il s'agit donc du discours de quelqu'un qui se parle tout haut à lui-même ou qui parle seul sans laisser la parole à ses interlocuteurs. C'est le genre romanesque qui est abordé ici, donc il faut évidemment ne pas se tromper et ne pas écrire un monologue théâtral avec des didascalies.
  • On peut prendre exemple sur le monologue du comte de Monte-Cristo dans l'extrait donné.
  • Monsieur Villefort a participé au complot qui a fait tomber Edmond Dantès. C'est un élément à prendre en compte. Pourtant, Monsieur Villefort ne reconnaît pas le comte. Il croit déceler quelque chose d'inquiétant ou de bizarre chez lui.
  • Monsieur Villefort entreprend ce monologue après sa rencontre avec le comte.
  • L'admiration doit passer par des adjectifs sur l'apparence du comte, ou son comportement.
  • Il ne faut pas oublier de rapporter les réactions du personnage (mouvement de recul, envie de se rapprocher etc...).
  • Il ne faut pas faire l'impasse sur un des sentiments du personnage. Il faut donc utiliser des verbes de sensation, d'émotion et de perception qui soulignent l'admiration de Villefort pour le comte, mais aussi la méfiance.
  • La méfiance signifie que Villefort n'est pas à l'aise avec le comte.
  • Le personnage est en proie au doute pendant le monologue, sorte de délibération.
  • À la fin du monologue, Villefort doit avoir une opinion. Soit il se méfie, soit il admire simplement le comte. Le choix est obligatoire. Il faut qu'il y ait une conclusion.
  • Il est évident que pendant son monologue, Villefort n'est pas en présence du Comte de Monte-Cristo.
  • Le langage doit être soutenu.

"Je ne sais que penser de cet homme. Il est, évidemment, exceptionnel. Jamais encore je n'avais rencontré un être aussi extravagant dans ses manières. Il se tient debout, très droit, mais ses mains semblent perpétuellement en mouvement. Sa tête se penche souvent sur le côté droit quand il écoute son interlocuteur parler. Malgré sa fine corpulence, il est très imposant, impressionnant. Et puis, il a une façon bien particulière de s'exprimer, mêlant mystère et impertinence. Par moment, je croyais déceler un accent, un accent étonnant, je suis bien incapable de dire d'où il peut bien venir… Mais juste après, son français était absolument parfait, et je le croyais un grand aristocrate ! Une façon fort particulière d'articuler chaque syllabe, comme si tout était maîtrisé, comme si aucun mot ne lui échappait. Sa langue par moment glisse sur contre son palais et vient taper contre ses dents, il clôt ainsi ses phrases dans un petit claquement sec. Chaque phrase qu'il prononce semble une affirmation, et il paraît impossible de lui opposer la moindre résistance. Il parle comme un homme de loi ! Et même, il faut le dire, comme s'il était roi, et que tous nous devions lui obéir. Tout de même, un nomade... Car c'est bien ce qu'il est. Il peut se targuer d'être cosmopolite, mais les personnes qui voyagent par monts et par vaux sans jamais s'arrêter... Il parle de tous les pays qu'il a vus, et il décrit admirablement les paysages. Mais il se focalise sur les lieux désertiques, les déserts de sable, les longues plaques de glace, et les forêts calcinées… Voilà qui m'inquiète beaucoup. Et puis, un homme qui est toujours en marche, un homme qui ne s'arrête jamais… Un homme qui court la terre de toute la planète sans jamais se poser… Ce monsieur aurait-il quelque chose à se reprocher ? Fuirait-il quelqu'un ? Cela me fait froid dans le dos. Il a été fort peu précis quand il m'a raconté sa vie, et je crains qu'il ne soit quelque méchant homme... Il a quelque chose d'effrayant dans le regard, d'ailleurs ! Une étincelle malicieuse, brillante et vibrante… Comme un fauve ! Oui ! Un animal prêt à sauter sur sa proie ! Et pourtant ! Un tel homme ! Quelle mise ! Ses vêtements m'ont paru taillés dans quelque précieux tissu… Ils étaient parfaitement coupés, l'étoffe chatoyante renvoyait admirablement la lumière et semblait terriblement douce. Son chapeau avait quelque chose d'exotique, avec cette plume qui me semble appartenir à quelque fabuleux oiseau… Et il parlait si bien ! Certes, cet accent parfois… Mais non, en vérité, quelle prestance ! Maîtriser autant de langues, moi qui ne parle que le français et fort mal le latin, voilà qui m'impressionne ! Et cependant, il racontait converser dans toutes les langues mais je ne l'ai pas entendu qu'en français… Enfin, il se vantait beaucoup ! Il ne cessait de s'estimer au-dessus de tous et de tout ! Il croit n'appartenir à aucun pays, il ne croit à aucune frontière, ne répond à aucun nom... Un tel homme doit se considérer au-dessus des lois, et sans doute ne respecte aucun roi. Non, voilà qui ne peut être acceptable ! Et cette façon qu'il avait de m'épier... Je me sentais bien mal à l'aise, et j'essayais d'éviter son regard. Lorsqu'il a fait un pas vers moi, j'ai eu un tel mouvement de recul ! Oui, il y a bien quelque chose d'étrange chez cet homme-là ! Un homme qui croit connaître l'avenir ! Mon dieu, un sorcier peut-être ? Un mage ? Quel genre d'homme peut bien voir ce que l'avenir réserve ! Est-ce possible ? Disait-il la vérité ? Non ! Assurément ! Un homme qui se croit tout puissant ! Un homme qui se comparerait à Dieu même s'il le pouvait ! Oh, le diable lui-même sans doute ! Oui, cette lumière au fond des yeux… Quelque chose du serpent ! Assurément, je ne verrai plus cet homme. Il vaut mieux se tenir éloigné des êtres qui ont cette étrange lueur de folie au fond des yeux... J'en suis certain à présent, malgré ses parures et ses beaux discours, il y a le malin chez cet homme-là ! Fascinant, certes, mais inquiétant surtout ! Il fait partie de ceux qui vous attirent par leurs jolies paroles, qui vous envoûtent en vous parlant de leur pouvoir, de leur liberté, qui veulent vous entraîner avec eux. Mais en vérité, ils tentent de vous faire du mal ! Ils veulent vous voler ! Ils attendent quelque chose de vous ! Mais quoi ? Ah ce regard… Voudrait-il me tuer ?! Quelle horreur ! Il faut fuir cet homme !"

La charte éditoriale garantit la conformité des contenus aux programmes officiels de l'Éducation nationale. en savoir plus

Les cours et exercices sont rédigés par l'équipe éditoriale de Kartable, composéee de professeurs certififés et agrégés. en savoir plus

Voir aussi
  • Cours : Le personnage de roman
  • Quiz : Le personnage de roman
  • Définitions : Le personnage de roman
  • Procédés littéraires : Le personnage de roman
  • Exercice fondamental : Les éléments qui permettent de révéler la personnalité d'un personnage
  • Exercice fondamental : Distinguer héros et anti-héros
  • Exercice fondamental : Interpréter le physique des personnages
  • Exercice fondamental : Distinguer portrait laudatif et portrait péjoratif
  • Exercice fondamental : Etudier le discours d'un personnage
  • Exercice fondamental : Repérer la focalisation
  • Exercice fondamental : Déterminer la fonction d'un personnage
  • Question sur corpus type bac : La toute-puissance des personnages principaux
  • Question sur corpus type bac : L'intérêt des scènes de bataille
  • Question sur corpus type bac : Les caractéristiques du personnage principal
  • Question sur corpus type bac : Les caractéristiques des figures maternelles
  • Question sur corpus type bac : Le regard des personnages sur le monde, révélateur d'un état d'âme
  • Question sur corpus type bac : La fonction du miroir
  • Dissertation type bac : Le plaisir de lire un roman vient-il de la rencontre avec les personnages ?
  • Dissertation type bac : Les récits de combat ont-il pour objectif de créer des figures héroïques ?
  • Dissertation type bac : Un personnage de roman ne se construit-il qu'à partir des scènes d'action ?
  • Dissertation type bac : Un romancier doit-il faire de ses personnages des êtres extraordinaires ?
  • Dissertation type bac : Attendez-vous d'un roman qu'il vous plonge dans les pensées d'un personnage ?
  • Dissertation type bac : Les personnages comme reflet de ce que l'on est ou aimerait être
  • Commentaire type bac : Victor Hugo, Les Misérables (2014)
  • Commentaire type bac : Fénelon, Les Aventures de Télémaque
  • Commentaire type bac : Alexandre Dumas, Les Trois Mousquetaires
  • Commentaire type bac : Jean Giono, Un roi sans divertissement
  • Commentaire type bac : Stendhal, La Chartreuse de Parme
  • Invention type bac : Raconter un combat
  • Invention type bac : Raconter un récit de Georges Duroy
  • Invention type bac : Etablir le portrait extraordinaire d'un être ordinaire
  • Invention type bac : Observer un lieu par la fenêtre
  • Invention type bac : Décrire une personne se regardant dans le miroir

Nos conseillers pédagogiques sont à votre écoute 7j/7

Nos experts chevronnés sont joignables par téléphone et par e-mail pour répondre à toutes vos questions.
Pour comprendre nos services, trouver le bon accompagnement ou simplement souscrire à une offre, n'hésitez pas à les solliciter.

support@kartable.fr
01 76 38 08 47

Téléchargez l'application

Logo application Kartable
KartableWeb, iOS, AndroidÉducation

4,5 / 5  sur  20261  avis

0.00
app androidapp ios
  • Contact
  • Aide
  • Livres
  • Mentions légales
  • Recrutement

© Kartable 2025