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Les Etats-Unis et le monde depuis les 14 points de Wilson Composition type bac

Ce contenu a été rédigé par l'équipe éditoriale de Kartable.

Dernière modification : 30/08/2019 - Conforme au programme 2019-2020

Antilles Guyane 2016, voie ES

Les États-Unis et le Monde depuis les "Quatorze points du président Wilson" (1918)

Parmi ces plans, lequel aurait pu permettre de traiter le sujet ?

Quel nom porte la doctrine qui fonde l'isolationnisme américain ?

De quand datent les lois de neutralité ?

Quelles sont les deux lois qui marquent la fin de la neutralité américaine ?

Comment qualifie-t-on les États-Unis après la chute de l'URSS ?

À quelle conférence la puissance financière des États-Unis se manifeste-t-elle pour la première fois ?

"Dans les jours futurs, il faudra un plan créant de nouvelles fondations de paix entre les nations. Il est inconcevable que le peuple des États-Unis ne joue pas de rôle dans cette grande entreprise." Ces mots, c'est le président des États-Unis, Woodrow Wilson qui les prononce lors d'un discours qu'il adresse au Sénat des États-Unis en janvier 1917 alors qu'il pense encore pouvoir éviter la guerre à son pays en continuité avec la doctrine isolationniste des États-Unis. Néanmoins, il apparaît clairement que Washington entend s'impliquer dans les affaires du monde et peser de tout le poids que sa puissance industrielle lui confère. La guerre qui ravage l'Europe et une partie du monde doit cesser et les États-Unis ont un rôle à jouer dans le règlement de ce conflit.
Il nous appartiendra donc de nous interroger sur la manière dont les États-Unis ont appréhendé leur relation au monde à partir de la fin de la Première Guerre mondiale, et plus particulièrement à partir de janvier 1918, date à laquelle le président Wilson édicte ses "quatorze points" qui marquent le point de départ de l'interventionnisme américain dans les affaires du monde. En d'autres termes, on se demandera comment les États-Unis d'Amérique se sont imposés comme une puissance mondiale au cours du XXe siècle.
Pour ce faire, nous considérerons dans un premier temps les atermoiements de la puissance américaine pendant l'entre-deux-guerres avant de voir que les États-Unis finissent par assumer pleinement leur rôle de superpuissance mondiale. Enfin, nous nous interrogerons sur le devenir de la puissance étatsunienne après l'effondrement de l'URSS.

I

Les atermoiements de la puissance américaine

A

Les États-Unis à l'heure du wilsonisme

Lorsque la guerre éclate en Europe à l'été 1914, les États-Unis sont déjà une puissance industrielle de premier plan, devant le Royaume-Uni. Néanmoins, Washington est à bien des égards un "nain politique" sur la scène internationale ; les Britanniques et les Français dominent largement l'échiquier mondial grâce à leurs empires coloniaux et au prestige de leur culture mondialisée. Par ailleurs, depuis le début du XIXe siècle, les Américains ont considéré que les aires d'influence devaient être strictement délimitées : c'est la doctrine Monroe selon laquelle les puissances européennes ne doivent pas intervenir sur le continent américain. Washington refuse de se mêler, de près ou de loin, des affaires du Vieux Continent, ce qui explique que le pays se proclame neutre en 1914.

La guerre, prévue pour être courte, s'éternise et, en 1916, et les États-Unis semblent menacé par les Allemands. Le président Wilson décide de mettre fin à cette neutralité estimant que son pays doit prendre part au règlement du conflit afin d'établir des règles communes qui permettent de pacifier le monde. Cet idéalisme wilsonien s'incarne dans ses "quatorze points" édictés en janvier 1918 et dans lesquels il propose sa vision du monde qu'il entend défendre à l'occasion de la conférence de la paix qui se tiendra à Paris entre janvier et juin 1919. Pour l'administration Wilson, le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes doit être respecté au nom du principe des nationalités, la diplomatie secrète doit être bannie, le libéralisme défendu et répandu, le désarmement engagé ; par ailleurs, il entend créer une communauté internationale responsable du maintien de la paix dans le monde par le biais de la Société des Nations (SDN). Le monde doit désormais compter avec les États-Unis et les puissances européennes déclinantes et ruinées doivent se résoudre à écouter les principes wilsoniens.

B

Quand les Américains retournent à l'isolationnisme

Si Wilson a réussi à imposer une bonne partie de ses idées à ses alliés européens, et notamment la SDN, il ne parvient pas à imposer sa doctrine à une bonne partie de ses concitoyens. Les élections de mi-mandat donnent en effet la majorité aux Républicains qui refusent de ratifier le traité de Versailles au motif qu'en instituant la SDN, il lierait trop étroitement les États-Unis au Vieux Continent et ses guerres récurrentes. Les États-Unis retournent à l'isolationnisme d'antan. Surtout, en refusant de participer à la gouvernance mondiale en train de se mettre en place, les Américains affaiblissent la SDN.

Cependant, il faut d'emblée nuancer cet isolationnisme car très vite Washington doit s'impliquer dans le règlement financier de la paix. En effet, Versailles a établi la responsabilité de l'Allemagne dans le déclenchement du conflit et l'obligation pour Berlin de payer des réparations de guerre. La crise économique et financière que traverse l'Allemagne lui interdit rapidement de remplir ses obligations et les Alliés doivent se réunir pour trouver une solution : c'est le plan Dawes de 1924, du nom du directeur du budget américain. Le plan Young (un autre Américain) validé en 1928 tente une nouvelle fois de régler l'épineuse question qui sert de prétexte aux Français pour ne pas rembourser leurs dettes de guerre aux Américains. En d'autres termes, les Américains sont poursuivis par les affaires du monde et ne peuvent se soustraire tout à fait à leurs obligations bien qu'ils n'aient pas ratifié le traité de paix. Cette "diplomatie du dollar" témoigne bien de la place centrale que les États-Unis occupent dorénavant.

C

Les États-Unis au pied du mur

La crise des années 1930 frappe durement les États-Unis. Les Américains s'enfoncent parallèlement dans un isolationnisme forcené qui les pousse à adopter les lois de neutralité à partir de 1935 afin de se prémunir contre la montée des tensions en Europe consécutive à l'arrivée d'Hitler au pouvoir en Allemagne en janvier 1933. Roosevelt, élu président en 1932, résolument isolationniste, est pourtant conscient de la gravité de la situation et de la nécessité pour les États-Unis de s'engager aux côtés des démocraties libérales européennes. Il indique que les États-Unis sont "déterminés à rester en dehors de la guerre" mais qu'il est impossible de se prémunir contre "les effets désastreux de celle-ci et les risques de [s'y] trouver impliqués".

En novembre 1939, quelques semaines après la déclaration de guerre franco-britannique au IIIe Reich, Roosevelt réussit ainsi à faire adopter la loi Cash and Carry qui permet aux États-Unis de fournir à Paris et à Londres des armes si et seulement si elles sont payées comptant et si elles sont acheminées par les franco-britanniques eux-mêmes. Ce contournement des lois de neutralité ouvre la voie à une timide implication du pays dans le conflit. La défaite retentissante et spectaculaire des Français en mai - juin 1940 fait prendre conscience aux Américains que le pacifisme et l'isolationnisme ne sont peut-être plus de saison. Il faut cependant attendre encore mars 1941 pour que Washington vote la loi prêt-bail (Lend-Lease) qui offre une planche de salut à Churchill en lui permettant de s'approvisionner en matériel de guerre auprès de ce qui est en train de devenir "l'arsenal des démocraties". La signature de la charte de l'Atlantique en août 1941 marque un pas supplémentaire dans l'implication américaine : Roosevelt et Churchill définissent des buts de guerre et brossent le portrait du monde qui doit en sortir.

Après avoir refusé d'assumer le leadership que le "suicide européen" leur offrait sur un plateau aux lendemains de la Première Guerre mondiale, les États-Unis sont amenés à s'investir énergiquement et de manière déterminante dans la Seconde Guerre mondiale ; dès lors, ils ne cesseront plus d'intervenir dans les affaires du monde.

II

Une puissance assumée

A

La puissance américaine révélée par la guerre

L'attaque surprise de Pearl Harbor le 7 décembre 1941 change radicalement la donne et Roosevelt déclare la guerre aux forces de l'Axe. Dès lors, leur engagement est total comme en témoigne le Victory Program qui est mis en place dès janvier 1942 : toutes les énergies sont mobilisées au service de la guerre. Des campagnes de recrutement sont organisées afin que le pays soit en mesure de livrer les combats qui l'attendent ; l'économie est mobilisée pour fournir les équipements nécessaires. Par ailleurs, Roosevelt s'impose comme un acteur de premier plan au même titre que Staline et Churchill dans le cadre de la Grande Alliance.

Militairement, les États-Unis démontrent une force de frappe qui n'a rien à envier au "rouleau compresseur" soviétique dans la mesure où ils réussissent l'exploit de mener la guerre sur deux fronts : en Europe et en Asie. Ainsi, sur le front occidental, ils sont en mesure d'organiser le débarquement en Afrique du Nord en novembre 1942 (opération Torch) et de mener à bien les opérations Overlord et Anvil Dragoon en juin et août 1944 qui conduisent à l'effondrement du Reich en mai 1945. Dans le Pacifique, sous la houlette de MacArthur, l'armée américaine lutte pied à pied contre les Japonais qui font preuve d'une résistance tenace. Le président Truman autorise le bombardement atomique de Hiroshima et Nagasaki les 6 et 9 août 1945. Les États-Unis prouvent au monde entier leur supériorité technique et leur domination ; ils s'imposent définitivement sur la scène internationale comme une puissance incontournable et il semble impossible dès lors d'imaginer un retour à l'isolationnisme.

À la sortie de la guerre, les États-Unis sont donc une puissance largement dominante. Militairement, l'US Army s'est imposée comme l'une des plus efficaces au monde. Techniquement, le pays dispose d'une avance importante comme en témoigne le succès du projet Manahattan. Financièrement, Washington détient les deux tiers des stocks d'or mondiaux. Surtout, son territoire n'a pas été touché (hormis Pearl Harbor) et le pays est prêt à redémarrer alors même que ses concurrents d'avant-guerre ont été ravagés et que leur économie est ruinée. Très rapidement, il apparaît que Washington entend cette fois-ci assumer pleinement son rôle mondial : les États-Unis intègrent l'Organisation des Nations unies (ONU) dont le siège s'installe à New York. Ils s'impliquent fortement dans la mise en place des fondements de la gouvernance économique et financière mondiale en organisant la conférence de Bretton Woods en 1944 qui couronne le roi dollar ("Dollar as good as gold") et crée le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale (BM) dont les sièges sont installés à Washington.

B

Le "leader du monde libre" à l'heure bipolaire

La Grande Alliance qui a rassemblé dès la fin 1941 les États-Unis, le Royaume-Uni et l'URSS, ne tarde pas à se dénouer dès la fin de la guerre tant les postulats idéologiques sont éloignés et les appétits de puissance importants, surtout en Europe où le "rideau de fer" est déployé. Assez rapidement, les États-Unis se considèrent comme les garants de la démocratie libérale partout dans le monde et, à partir de 1947, adoptent la doctrine Truman dite du containment qui a pour ambition d'éviter toute contagion communiste. Ainsi, le plan Marshall est adopté en juin 1947 afin d'aider les pays européens désireux de redresser leurs économies et de renouer rapidement avec la prospérité. Pour les Américains en effet, la pauvreté est le terreau du communisme ; il faut donc au plus vite effacer les stigmates de la guerre. Outre ses dollars, Washington mobilise ses armées et noue des alliances et des pactes : l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) est ainsi créée en 1949 puis l'Organisation du traité de l'Asie du Sud-Est (OTASE) en 1954, le traité d'organisation du Moyen-Orient (ou pacte de Bagdad) en 1955-1958, etc. Enfin, Washington mise également sur le Soft power et s'appuie pour ce faire sur le "rêve américain" et l'"American way of life" qu'Hollywood et ses blockbusters diffusés dans tout le monde occidental incarnent à merveille.

Les logiques de la guerre froide s'imposent donc et tendent à transformer l'idéal américain : la gouvernance mondiale en vertu du droit et pour la défense de la démocratie et de la liberté est malmenée ; les États-Unis deviennent une puissance qui entend imposer son emprise et son hégémonie par la force si nécessaire. Cette mutation se traduit par l'implication croissante du pays dans des conflits périphériques comme c'est le cas à Berlin, lors du blocus de 1948 - 1949 ou en Asie avec les guerres de Corée (1950 - 1953) et du Vietnam (1955 - 1975). À Cuba en 1961, ils aident les exilés cubains à organiser le débarquement de la baie des Cochons qui sera un fiasco ; en 1973, ils participent activement au renversement du président socialiste du Chili, Salvador Allende, et donnent leur bénédiction à Augusto Pinochet. Cette guerre froide semble atteindre son paroxysme avec la crise de Cuba d'octobre 1962 au cours de laquelle l'épreuve de force entre Moscou et Washington laisse penser que le monde frise la guerre thermonucléaire.

C

La "République impériale" contestée et en proie au doute

En Occident, certains contestent la puissance et le leadership américain d'autant plus facilement que la Détente inaugurée aux lendemains de la crise de Cuba laisse penser que la menace soviétique s'éloigne quelque peu. Ainsi, la France de Charles de Gaulle claque la porte du commandement intégré de l'OTAN et n'hésite pas à mener une politique étrangère indépendante qui la conduit à critiquer l'intervention américaine au Vietnam et à nouer des relations avec le bloc communiste (voyages dans les pays de l'Est, reconnaissance de la Chine maoïste). En 1968, les journées de contestation qui secouent la France voient une jeunesse dénoncer l'impérialisme américain et critiquer ouvertement le modèle de société fondé sur la consommation à outrance que les États-Unis défendent. Ce discrédit est accentué par l'enlisement des États-Unis au Vietnam qui provoque la mort de milliers de soldats américains et conduit l'armée à une impasse stratégique et morale finit de saper le crédit de la puissance américaine.

Carter, élu en 1976, entend prôner une diplomatie des droits de l'Homme et rompre avec certaines pratiques douteuses de ses prédécesseurs. S'il obtient un succès remarquable en contraignant l'Égyptien Anouar el-Sadate et l'Israélien Menahem Begin à signer la paix, il doit essuyer un certain nombre de revers, notamment en Iran où la révolution islamique de l'ayatollah Khomeini emporte le shah en 1979 et prive de fait Washington d'un allié précieux dans cette région stratégique. Enfin en Europe même, la puissance soviétique semble se réveiller ; la guerre devient "fraîche" comme en témoigne la crise des euromissiles qui s'ouvre en 1977 : Moscou installe en Europe de l'Est toute une série de missiles à tête nucléaire et provoque ainsi Washington.

Les années 1970 apparaissent à bien des égards comme une "décennie noire" pour la puissance américaine qui semble marquer le pas et perdre de son lustre, et ce d'autant que les chocs pétroliers de 1973 et 1979 ont fragilisé les fondements de sa puissance économique. L'arrivée de Reagan au pouvoir semble ouvrir une nouvelle page dans l'affirmation de la puissance étatsunienne.

III

L'hyperpuissance et la "fin de l'Histoire" ?

A

Les États-Unis vainqueurs de la guerre froide et hyperpuissance mondiale

L'arrivée de Ronald Reagan à la tête des États-Unis en janvier 1981 donne un nouveau souffle à la puissance américaine : "America is back" comme le veut le slogan de campagne du candidat républicain qui dénonce sans ménagement l'URSS qu'il n'hésite pas à considérer comme "l'empire du mal" contre lequel il faut lutter sans ménagement. Ainsi, il installe les Pershing en Europe pour contrer les SS20 soviétiques et lance l'Initiative de défense stratégique (IDS) plus connue sous le nom de "guerre des étoiles". Reagan reprend par ailleurs l'initiative sur les théâtres d'opération extérieure en soutenant les opposants aux Soviétiques, notamment en Afghanistan où les États-Unis financent les Moudjahidin. Enfin, il relance la course aux armements. Cet activisme intervient à un moment stratégique puisque l'URSS est alors en pleine crise ; son modèle semble épuisé. L'arrivée de Gorbatchev en 1985 est trop tardive pour être salvatrice : la perestroïka et le glasnost qu'il met en œuvre déstabilisent un régime sclérosé qui s'effondre en quelques années sans que les États-Unis n'aient à fournir aucun effort. En 1989, la chute du mur de Berlin et l'effondrement du "rideau de fer" qu'elle entraîne marquent la fin de 70 ans de tensions. En décembre 1991, l'URSS est dissoute et Gorbatchev démissionne. La guerre froide a cessé faute de combattants et les États-Unis apparaissent comme l'unique puissance à vocation mondiale et son modèle comme le seul possible.

Les États-Unis s'imposent donc comme une "hyperpuissance" pour reprendre les mots d'Hubert Védrine, c'est-à-dire une puissance qui domine tous les domaines, aussi bien économiques que militaires ou culturels. Washington aurait le Hard power et le Soft power et serait de ce fait en mesure d'imposer ses vues au monde. On a parlé du "gendarme" américain. La guerre du Golfe de 1990 - 1991 est de ce point de vue révélatrice : en mobilisant une large coalition internationale contre Saddam Hussein, le Président Bush réussit à concilier wilsonisme et intérêts nationaux. Les gendarmes américains interviennent sur de nombreux autres théâtres : dans le conflit israélo-palestinien (accords d'Oslo en 1993), dans le conflit yougoslave (accords de Dayton de 1995), sans compter la forte participation aux missions de paix de l'ONU.

Économiquement, les États-Unis des années 1990 connaissent une envolée ; ils s'imposent comme la puissance dominante de la mondialisation ; leurs firmes transnationales (FTN) caracolent en haut des podiums comme Microsoft. La Silicon Valley devient un centre de recherche majeur, un cœur battant de la mondialisation. Le modèle américain se diffuse dans le monde entier, notamment dans les anciens pays de l'Est qui découvrent la société de consommation et l'"American way of life".

B

Une puissance fragilisée au seuil du XXIe siècle

Les attentats du 11 septembre 2001, commandités par Al-Qaïda et son chef historique Oussama ben Laden, rappellent brutalement aux États-Unis que leur puissance est contestée et que l'ennemi qui sommeillait s'est réveillé. Quelques semaines après le choc de septembre 2001, une large coalition internationale adoubée par l'ONU attaque le repaire afghan de Ben Laden ; la "guerre au terrorisme" vient de débuter. Mais le Hard power ne résout pas tout comme en témoigne la guerre en Irak de 2003, lancée dans le cadre de la lutte contre l'"Axe du Mal" et sans accord de l'ONU. Victorieux de Saddam Hussein en quelques semaines, les Américains se retrouvent embourbés dans un pays qui s'effondre en faisant le lit du terrorisme djihadiste qui s'incarnera dix ans plus tard dans Daesh (organisation État islamique).

Enfin, la puissance américaine vacille aussi d'un point de vue économique et financier. En effet, les États-Unis vivent à crédit et leurs déficits explosent. Le modèle américain est largement contesté et remis en question : la crise des subprimes de 2007 a révélé les fragilités et les faiblesses du modèle libéral défendu par États-Unis depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les crises à répétition que le capitalisme libéral a connues ces dernières années ont prouvé qu'il fallait un minimum de régulation. Dans ce contexte de défiance, on a vu émerger le mouvement altermondialiste qui va souvent de pair avec l'anti-américanisme. De ce point de vue, les manifestations survenues en 1999 à Seattle lors du sommet de l'OMC apparaissent comme l'acte de naissance de ce mouvement qui s'épanouira à la fin des années 2000 avec le mouvement "Occupy Wall Street" aux États-Unis, mais aussi avec les "Indignés" en Europe. Pour ceux-là, "un autre monde [que celui du FMI, de la FED et de la Banque mondiale] est possible".

"America First", "Make America great again" : ces slogans de campagne sont ceux de Donald Trump en 2016. Ils témoignent de l'état d'esprit d'une Amérique en proie au doute et qui considère que l'heure du repli a sonné. L'économie libérale de marché qui a fait la puissance et la prospérité du pays est remise en cause au profit d'un protectionnisme dont d'aucuns avaient signé l'acte de décès. Cette remise en cause de l'ouverture au monde des États-Unis va de pair avec le déclin relatif de sa puissance en général.

Après des hésitations et des atermoiements aux lendemains de la Première Guerre mondiale, les États-Unis avaient pris leurs responsabilités à bras le corps et imposé leur leadership, voire leur domination, à l'Occident. Cette superpuissance, chef de file du "monde libre", est devenue l'hyperpuissance des années 1990 avant d'amorcer une phase de déclin. Les États-Unis doivent apprendre à vivre à l'heure multipolaire ; "le siècle américain" a bel et bien pris fin.

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