Métropole, 2015, voie ES
Analyser les deux documents pour montrer que les États-Unis sont une puissance à l'échelle mondiale à la fin des années 1960. Comment cette puissance est-elle présentée dans ces deux documents ?
La conquête de la Lune

Photographie prise par l'Américain Neil Armstrong, commandant de la mission de la NASA Apollo 11 (nuit du 20 au 21 juillet 1969). Cinq cents millions de personnes suivent en direct les premiers pas de Neil Armstrong et Buzz Aldrin sur la Lune, à la radio ou à la télévision, dans le monde entier.
Chanson du groupe Country Joe and the Fish, "Je sens que je vais y passer" (extraits)
Allez, venez tous les costauds
Oncle Sam a encore besoin de vous
Il s'est fichu lui-même dans un terrible pétrin
Là-bas, au Vietnam
Alors, lâchez vos livres et prenez un fusil
On va bien s'amuser ! […]
Allez Wall Street, faut pas traîner
J'vais avoir cette guerre... GO GO !
Il y a plein d'argent à se faire
Pour équiper l'armée
Espérez et priez juste pour que leurs bombes
Tombent bien sur le Viet-Cong1
[…]
Allez, les mères de tout le pays
Préparez vos garçons pour le Vietnam
Pères, n'hésitez pas
Faites partir vos fils avant qu'il ne soit trop tard
Et vous serez les premiers du quartier
À voir votre gamin revenir entre quatre planches.
Cette chanson est interprétée pour la première fois au festival hippie de Woodstock (États-Unis), du 15 au 18 août 1969. Interdite aux États-Unis, elle acquiert un retentissement mondial.
1 Viet-Cong : appellation péjorative désignant les Vietnamiens communistes qui se battent contre les troupes du Sud Vietnam et des États-Unis.
Quelle est l'expression utilisée après 1945 pour désigner les États-Unis ?
La conquête de la Lune

Photographie prise par l'Américain Neil Armstrong, commandant de la mission de la NASA Apollo 11 (nuit du 20 au 21 juillet 1969). Cinq cents millions de personnes suivent en direct les premiers pas de Neil Armstrong et Buzz Aldrin sur la Lune, à la radio ou à la télévision, dans le monde entier.
Chanson du groupe Country Joe and the Fish, "Je sens que je vais y passer" (extraits)
Allez, venez tous les costauds
Oncle Sam a encore besoin de vous
Il s'est fichu lui-même dans un terrible pétrin
Là-bas, au Vietnam
Alors, lâchez vos livres et prenez un fusil
On va bien s'amuser ! […]
Allez Wall Street, faut pas traîner
J'vais avoir cette guerre... GO GO !
Il y a plein d'argent à se faire
Pour équiper l'armée
Espérez et priez juste pour que leurs bombes
Tombent bien sur le Viet-Cong1
[…]
Allez, les mères de tout le pays
Préparez vos garçons pour le Vietnam
Pères, n'hésitez pas
Faites partir vos fils avant qu'il ne soit trop tard
Et vous serez les premiers du quartier
À voir votre gamin revenir entre quatre planches.
Cette chanson est interprétée pour la première fois au festival hippie de Woodstock (États-Unis), du 15 au 18 août 1969. Interdite aux États-Unis, elle acquiert un retentissement mondial.
1 Viet-Cong : appellation péjorative désignant les Vietnamiens communistes qui se battent contre les troupes du Sud Vietnam et des États-Unis.
Comment se manifeste la puissance financière des États-Unis au lendemain de la Seconde Guerre mondiale ?
La conquête de la Lune

Photographie prise par l'Américain Neil Armstrong, commandant de la mission de la NASA Apollo 11 (nuit du 20 au 21 juillet 1969). Cinq cents millions de personnes suivent en direct les premiers pas de Neil Armstrong et Buzz Aldrin sur la Lune, à la radio ou à la télévision, dans le monde entier.
Chanson du groupe Country Joe and the Fish, "Je sens que je vais y passer" (extraits)
Allez, venez tous les costauds
Oncle Sam a encore besoin de vous
Il s'est fichu lui-même dans un terrible pétrin
Là-bas, au Vietnam
Alors, lâchez vos livres et prenez un fusil
On va bien s'amuser ! […]
Allez Wall Street, faut pas traîner
J'vais avoir cette guerre... GO GO !
Il y a plein d'argent à se faire
Pour équiper l'armée
Espérez et priez juste pour que leurs bombes
Tombent bien sur le Viet-Cong1
[…]
Allez, les mères de tout le pays
Préparez vos garçons pour le Vietnam
Pères, n'hésitez pas
Faites partir vos fils avant qu'il ne soit trop tard
Et vous serez les premiers du quartier
À voir votre gamin revenir entre quatre planches.
Cette chanson est interprétée pour la première fois au festival hippie de Woodstock (États-Unis), du 15 au 18 août 1969. Interdite aux États-Unis, elle acquiert un retentissement mondial.
1 Viet-Cong : appellation péjorative désignant les Vietnamiens communistes qui se battent contre les troupes du Sud Vietnam et des États-Unis.
Quel est l'instrument ultime du Hard power américain ?
La conquête de la Lune

Photographie prise par l'Américain Neil Armstrong, commandant de la mission de la NASA Apollo 11 (nuit du 20 au 21 juillet 1969). Cinq cents millions de personnes suivent en direct les premiers pas de Neil Armstrong et Buzz Aldrin sur la Lune, à la radio ou à la télévision, dans le monde entier.
Chanson du groupe Country Joe and the Fish, "Je sens que je vais y passer" (extraits)
Allez, venez tous les costauds
Oncle Sam a encore besoin de vous
Il s'est fichu lui-même dans un terrible pétrin
Là-bas, au Vietnam
Alors, lâchez vos livres et prenez un fusil
On va bien s'amuser ! […]
Allez Wall Street, faut pas traîner J'vais avoir cette guerre... GO GO !
Il y a plein d'argent à se faire
Pour équiper l'armée
Espérez et priez juste pour que leurs bombes
Tombent bien sur le Viet-Cong1
[…]
Allez, les mères de tout le pays
Préparez vos garçons pour le Vietnam
Pères, n'hésitez pas
Faites partir vos fils avant qu'il ne soit trop tard
Et vous serez les premiers du quartier
À voir votre gamin revenir entre quatre planches.
Cette chanson est interprétée pour la première fois au festival hippie de Woodstock (États-Unis), du 15 au 18 août 1969. Interdite aux États-Unis, elle acquiert un retentissement mondial.
1 Viet-Cong : appellation péjorative désignant les Vietnamiens communistes qui se battent contre les troupes du Sud Vietnam et des États-Unis.
Dans quel contexte géopolitique l'événement représenté par le document 1 se déroule-t-il ?
La conquête de la Lune

Photographie prise par l'Américain Neil Armstrong, commandant de la mission de la NASA Apollo 11 (nuit du 20 au 21 juillet 1969). Cinq cents millions de personnes suivent en direct les premiers pas de Neil Armstrong et Buzz Aldrin sur la Lune, à la radio ou à la télévision, dans le monde entier.
Chanson du groupe Country Joe and the Fish, "Je sens que je vais y passer" (extraits)
Allez, venez tous les costauds
Oncle Sam a encore besoin de vous
Il s'est fichu lui-même dans un terrible pétrin
Là-bas, au Vietnam
Alors, lâchez vos livres et prenez un fusil
On va bien s'amuser ! […]
Allez Wall Street, faut pas traîner J'vais avoir cette guerre... GO GO !
Il y a plein d'argent à se faire
Pour équiper l'armée
Espérez et priez juste pour que leurs bombes
Tombent bien sur le Viet-Cong1
[…]
Allez, les mères de tout le pays
Préparez vos garçons pour le Vietnam
Pères, n'hésitez pas
Faites partir vos fils avant qu'il ne soit trop tard
Et vous serez les premiers du quartier
À voir votre gamin revenir entre quatre planches.
Cette chanson est interprétée pour la première fois au festival hippie de Woodstock (États-Unis), du 15 au 18 août 1969. Interdite aux États-Unis, elle acquiert un retentissement mondial.
1 Viet-Cong : appellation péjorative désignant les Vietnamiens communistes qui se battent contre les troupes du Sud Vietnam et des États-Unis.
Quelle image les États-Unis veulent-ils donner de leur puissance dans le document 1 ?
La conquête de la Lune

Photographie prise par l'Américain Neil Armstrong, commandant de la mission de la NASA Apollo 11 (nuit du 20 au 21 juillet 1969). Cinq cents millions de personnes suivent en direct les premiers pas de Neil Armstrong et Buzz Aldrin sur la Lune, à la radio ou à la télévision, dans le monde entier.
Chanson du groupe Country Joe and the Fish, "Je sens que je vais y passer" (extraits)
Allez, venez tous les costauds
Oncle Sam a encore besoin de vous
Il s'est fichu lui-même dans un terrible pétrin
Là-bas, au Vietnam
Alors, lâchez vos livres et prenez un fusil
On va bien s'amuser ! […]
Allez Wall Street, faut pas traîner
J'vais avoir cette guerre... GO GO !
Il y a plein d'argent à se faire
Pour équiper l'armée
Espérez et priez juste pour que leurs bombes
Tombent bien sur le Viet-Cong1
[…]
Allez, les mères de tout le pays
Préparez vos garçons pour le Vietnam
Pères, n'hésitez pas
Faites partir vos fils avant qu'il ne soit trop tard
Et vous serez les premiers du quartier
À voir votre gamin revenir entre quatre planches.
Cette chanson est interprétée pour la première fois au festival hippie de Woodstock (États-Unis), du 15 au 18 août 1969. Interdite aux États-Unis, elle acquiert un retentissement mondial.
1 Viet-Cong : appellation péjorative désignant les Vietnamiens communistes qui se battent contre les troupes du Sud Vietnam et des États-Unis.
À quelle mouvance le groupe de musique cité dans le document 2 appartient-il ?
La conquête de la Lune

Photographie prise par l'Américain Neil Armstrong, commandant de la mission de la NASA Apollo 11 (nuit du 20 au 21 juillet 1969). Cinq cents millions de personnes suivent en direct les premiers pas de Neil Armstrong et Buzz Aldrin sur la Lune, à la radio ou à la télévision, dans le monde entier.
Chanson du groupe Country Joe and the Fish, "Je sens que je vais y passer" (extraits)
Allez, venez tous les costauds
Oncle Sam a encore besoin de vous
Il s'est fichu lui-même dans un terrible pétrin
Là-bas, au Vietnam
Alors, lâchez vos livres et prenez un fusil
On va bien s'amuser ! […]
Allez Wall Street, faut pas traîner J'vais avoir cette guerre... GO GO !
Il y a plein d'argent à se faire
Pour équiper l'armée
Espérez et priez juste pour que leurs bombes
Tombent bien sur le Viet-Cong1
[…]
Allez, les mères de tout le pays
Préparez vos garçons pour le Vietnam
Pères, n'hésitez pas
Faites partir vos fils avant qu'il ne soit trop tard
Et vous serez les premiers du quartier
À voir votre gamin revenir entre quatre planches.
Cette chanson est interprétée pour la première fois au festival hippie de Woodstock (États-Unis), du 15 au 18 août 1969. Interdite aux États-Unis, elle acquiert un retentissement mondial.
1 Viet-Cong : appellation péjorative désignant les Vietnamiens communistes qui se battent contre les troupes du Sud Vietnam et des États-Unis.
Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis apparaissent comme une puissance mondiale de premier plan avec laquelle seule l'URSS de Staline semble en mesure de pouvoir rivaliser. Loin du repli isolationniste qui avait marqué les années 1920, les Américains entendent désormais s'impliquer dans les affaires du monde et imposer leur point de vue au nom de la "destinée manifeste" qui est censée être la leur. Ils se lancent donc avec ardeur dans la guerre froide à partir de 1947 et déploient tous les instruments de la puissance (soft et Hard power) pour s'imposer face au bloc soviétique.
Après la crise de Cuba d'octobre 1962 qui marque un point d'orgue dans la guerre froide, les deux Grands tentent d'apaiser leurs relations : c'est le début de la Détente qui se caractérise par des tensions moins fortes mais qui ne disparaissent pas pour autant et se déplacent dans d'autres domaines. C'est ainsi que s'intensifie la conquête de l'espace qui avait débuté dès 1957 avec le lancement réussi du Spoutnik par l'URSS. Dans les années 1960, le pays de l'Oncle Sam veut réaffirmer sa suprématie et se lance donc dans le programme Apollo (1961 - 1975). Parallèlement, les États-Unis intensifient leur engagement dans la guerre du Vietnam à partir de 1964 - bien qu'ils soient présents sur ce théâtre d'opérations depuis 1955 - mais perdent rapidement la bataille de l'opinion aussi bien aux États-Unis que dans le reste du monde.
La puissance américaine apparaît donc de manière ambivalente comme le laissent entrevoir les deux documents soumis à notre étude. Il nous appartiendra donc, après les avoir présentés dans leur contexte historique, de voir en quoi ils témoignent, l'un et l'autre, des contrastes de la puissance américaine à la fin des années 1960.
Les États-Unis : une puissance mondiale
Le document 1 est une photographie prise en 1969 par l'astronaute américain Neil Armstrong lors de la mission Apollo 11 qui aboutit à la "conquête de la Lune". Pour la première fois, les hommes foulent le sol lunaire et les Américains peuvent y planter fièrement la bannière étoilée et marquer leur suprématie technologique sur l'URSS qui avait, elle, réussi à envoyer le premier Homme dans l'espace en 1961 - Youri Gagarine - après avoir lancé son Spoutnik en 1957. Washington relève le gant.
Sur cette photographie, on voit l'astronaute Aldrin en train de saluer le drapeau américain au premier plan ; au deuxième plan, on distingue un engin spatial qui rappelle à lui seul le défi technique. Cette photographie qui connaîtra un certain succès est associée à la phrase célèbre d'Armstrong : "un petit pas pour l'homme, un grand pas pour l'humanité". Les États-Unis se présentent ainsi comme les éclaireurs de l'humanité et imposent leur puissance.
Il est certain que cet événement fait l'objet d'une médiatisation importante de la part des États-Unis qui veulent prouver au monde qu'ils ont rattrapé leur retard technologique sur l'URSS et qu'ils restent la grande puissance qu'ils ont été depuis 1945 ; très clairement, cette "conquête de la Lune" est un instrument de Soft power destiné à conforter la puissance américaine alors même qu'elle est confrontée à certains déboires militaires et qu'elle a semblé faiblir devant l'URSS. Le monde entier vibre en regardant les images de Armstrong et Aldrin sur la Lune et les photographies prises à cette occasion deviennent de véritables icônes. La bannière étoilée plantée sur le sol lunaire est le symbole de la volonté de domination américaine.
Les États-Unis réalisent ainsi, à grands frais, une opération de communication sans précédent en prouvant que leur puissance est considérable et qu'ils sont en mesure de soutenir la concurrence avec l'URSS alors même que beaucoup commencent à douter et que le leadership militaire et moral est quelque peu remis en question.
Une puissance contestée
Le document 2 est un extrait d'une chanson du groupe Country Joe and the Fish intitulée Je sens que je vais y passer, sortie en 1969, lors du festival hippie de Woodstock aux États-Unis, alors que la jeunesse du baby boom est en pleine effervescence contestatrice.
Les États-Unis sont alors embourbés dans la guerre du Vietnam depuis les années 1950. La société civile conteste progressivement le bien-fondé de cette guerre qui provoque des milliers de morts parmi les soldats américains et ruine le crédit moral du "leader du monde libre". Le mouvement hippie est le fer de lance de la contestation de cette guerre du Vietnam ; il se veut pacifiste et prône la paix et l'amour ("peace and love") ; il émane de la génération du baby boom qui s'oppose aux élites traditionnelles. Sur un ton sarcastique, le groupe Country Joe And the Fish dénonce ainsi ce conflit et le Hard power qu'il incarne.
Les chanteurs dénoncent en effet l'aveuglement d'une partie de la société qui envoie ses jeunes à la mort : "Lâchez vos livres et prenez un fusil / on va bien s'amuser !" ; "Préparez vos garçons pour le Vietnam […] / Faites partir vos enfants […] / Vous serez les premiers […] à voir votre gamin revenir entre quatre planches." Ils dénoncent par ailleurs les profits de guerre : "Allez Wall Street, faut pas traîner […] / Il y a plein d'argent à se faire pour équiper l'armée."
Cette chanson n'est pas sans déranger les autorités américaines qui n'apprécient pas cette contestation interne alors même que la puissance américaine semble sur la défensive ; la chanson sera donc censurée aux États-Unis mais aura un retentissement mondial, la guerre du Vietnam ayant suscité de vifs débats y compris parmi les alliés de Washington, comme en témoigne le discours de De Gaulle à Phnom Penh en 1966.
Ces deux documents montrent bien que les États-Unis sont une puissance mondiale de premier plan même si elle peut être contestée, aussi bien en interne, par le mouvement hippie notamment, qu'en externe, par l'URSS qui, en cette période de Détente, semble parfois prendre l'avantage sur les États-Unis.
La défaite de 1975 au Vietnam sonne de ce point de vue comme un cinglant échec et une remise en question de la puissance américaine ; Ronald Reagan, à partir de 1981, se promettra d'enrayer ce déclin comme en témoigne son slogan de campagne : "America is back".