Expliquer la démocratie athénienne aux Ve et IVe siècles Exercice fondamental

Avant d'être une démocratie, Athènes est d'abord une monarchie puis une oligarchie (régime politique où un petit groupe détient le pouvoir). L'oligarchie est réformée à la fin du VIe siècle par Solon qui établit des classes censitaires : désormais les citoyens sont classés selon leur fortune et non plus selon leur droit de naissance. Néanmoins, si le commandement est réservé aux plus riches, les plus pauvres peuvent tout de même voter des lois à l'ecclésia, première étape de la démocratie. De plus, depuis 549 avant J.-C., des lois sont écrites afin de protéger les citoyens de l'arbitraire.

Après Solon, Clisthène réforme également le régime athénien. Au début du VIe siècle avant J.-C, il crée une nouvelle institution, la boulè, dont le rôle est de proposer des lois à l'ecclésia. Cette institution est composée de 500 citoyens, tirés au sort chaque année parmi les 10 tribus d'Athènes. Pour cela, en 508 - 507 avant J.-C., Clisthène redécoupe Athènes en 10 tribus, chacune étant composée d'habitants de la ville, de la côte et de l'intérieur des terres. Par cette réforme, Clisthène veut affaiblir l'influence des familles aristocratiques qui vivent principalement dans Athènes.

À partir du Ve siècle, les magistrats, qui ont des charges de commandement et d'administration, sont également tirés au sort parmi les citoyens. En 450 avant J.-C., Périclès met en place le misthos, une indemnité pour les citoyens siégeant à l'héliée, tribunal d'Athènes. Cette indemnité journalière est ensuite étendue aux bouleutes, ecclésiastes et magistrats. Le misthos permet ainsi aux plus pauvres de participer à la vie politique sans perdre une journée de revenus.

Néanmoins, à la fin du Ve siècle, la démocratie athénienne s'affaiblit. En effet, durant la guerre du Péloponnèse contre Sparte, par deux fois le régime est renversé et remplacé. D'abord par une oligarchie en 411 avant J.-C., puis par une tyrannie en 404 avant J.-C.
Même si la démocratie est rétablie en 403 avant J.-C., elle est de plus en plus critiquée, entre autres par des auteurs comme Aristophane ou Démosthène. Ce dernier s'inquiète notamment de l'influence grandissante des démagogues, mais aussi de l'ennemi macédonien, contre qui Athènes a peu de prise.
En 322 avant J.-C., après la défaite contre les Macédoniens, le corps civique des Athéniens est divisé par deux et la démocratie est renversée.