Polynésie, 2014, voie L
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Texte C : Émile Zola, La Faute de l'abbé Mouret, Livre deuxième, VII
1775
L'abbé Serge Mouret, curé du village des Artaud, est tombé gravement malade. Il est soigné par Albine, une sauvageonne, nièce de Jeanbernat, le vieil intendant du Paradou, une immense propriété revenue à l'état sauvage. Pour accélérer sa guérison, Albine emmène Serge explorer le Paradou.
Ce fut ainsi qu'Albine et Serge marchèrent dans le soleil, pour la première fois. Le couple laissait une bonne odeur derrière lui. Il donnait un frisson au sentier, tandis que le soleil déroulait un tapis d'or sous ses pas. Il avançait, pareil à un ravissement, entre les grands buissons fleuris, si désirable, que les allées écartées, au loin, l'appelaient, le saluaient d'un murmure d'admiration, comme les foules saluent les rois longtemps attendus. Ce n'était qu'un être, souverainement beau. La peau blanche d'Albine n'était que la blancheur de la peau brune de Serge. Ils passaient lentement, vêtus de soleil ; ils étaient le soleil lui-même. Les fleurs, penchées, les adoraient.
Dans le parterre, ce fut alors une longue émotion. Le vieux parterre leur faisait escorte. Vaste champ poussant à l'abandon depuis un siècle, coin de paradis où le vent semait les fleurs les plus rares. L'heureuse paix du Paradou, dormant au grand soleil, empêchait la dégénérescence des espèces. Il y avait là une température égale, une terre que chaque plante avait longuement engraissée pour y vivre dans le silence de sa force. La végétation y était énorme, superbe, puissamment inculte, pleine de hasards qui étaient des floraisons monstrueuses, inconnues à la bêche et aux arrosoirs des jardiniers. Laissée à elle-même, libre de grandir sans honte, au fond de cette solitude que des abris naturels protégeaient, la nature s'abandonnait davantage à chaque printemps, prenait des ébats formidables, s'égayait à s'offrir en toutes saisons des bouquets étranges, qu'aucune main ne devait cueillir. Et elle semblait mettre une rage à bouleverser ce que l'effort de l'homme avait fait ; elle se révoltait, lançait des débandades de fleurs au milieu des allées, attaquait des rocailles du flot montant de ses mousses, nouait au cou les marbres qu'elle abattait à l'aide de la corde flexible de ses plantes grimpantes ; elle cassait les dalles des bassins, des escaliers, des terrasses, en y enfonçant des arbustes ; elle rampait jusqu'à ce qu'elle possédât les moindres endroits cultivés, les pétrissait à sa guise, y plantait comme drapeau de rébellion quelque graine ramassée en chemin, une verdure humble dont elle faisait une gigantesque verdure. Autrefois le parterre, entretenu pour un maître qui avait la passion des fleurs, montrait en plates-bandes, en bordures soignées, un merveilleux choix de plantes. Aujourd'hui, on retrouvait les mêmes plantes, mais perpétuées, élargies en familles si innombrables, courant une telle prétentaine1 aux quatre coins du jardin, que le jardin n'était plus qu'un tapage, une école buissonnière battant les murs, un lieu suspect où la nature ivre avait des hoquets de verveine et d'œillet.
1 Prétentaine : faisant une telle fête, ayant de nombreuses aventures
Quelle figure de style domine le texte ?
Texte C : Émile Zola, La Faute de l'abbé Mouret, Livre deuxième, VII
1875
L'abbé Serge Mouret, curé du village des Artaud, est tombé gravement malade. Il est soigné par Albine, une sauvageonne, nièce de Jeanbernat, le vieil intendant du Paradou, une immense propriété revenue à l'état sauvage. Pour accélérer sa guérison, Albine emmène Serge explorer le Paradou.
Ce fut ainsi qu'Albine et Serge marchèrent dans le soleil, pour la première fois. Le couple laissait une bonne odeur derrière lui. Il donnait un frisson au sentier, tandis que le soleil déroulait un tapis d'or sous ses pas. Il avançait, pareil à un ravissement, entre les grands buissons fleuris, si désirable, que les allées écartées, au loin, l'appelaient, le saluaient d'un murmure d'admiration, comme les foules saluent les rois longtemps attendus. Ce n'était qu'un être, souverainement beau. La peau blanche d'Albine n'était que la blancheur de la peau brune de Serge. Ils passaient lentement, vêtus de soleil ; ils étaient le soleil lui-même. Les fleurs, penchées, les adoraient.
Dans le parterre, ce fut alors une longue émotion. Le vieux parterre leur faisait escorte. Vaste champ poussant à l'abandon depuis un siècle, coin de paradis où le vent semait les fleurs les plus rares. L'heureuse paix du Paradou, dormant au grand soleil, empêchait la dégénérescence des espèces. Il y avait là une température égale, une terre que chaque plante avait longuement engraissée pour y vivre dans le silence de sa force. La végétation y était énorme, superbe, puissamment inculte, pleine de hasards qui étaient des floraisons monstrueuses, inconnues à la bêche et aux arrosoirs des jardiniers. Laissée à elle-même, libre de grandir sans honte, au fond de cette solitude que des abris naturels protégeaient, la nature s'abandonnait davantage à chaque printemps, prenait des ébats formidables, s'égayait à s'offrir en toutes saisons des bouquets étranges, qu'aucune main ne devait cueillir. Et elle semblait mettre une rage à bouleverser ce que l'effort de l'homme avait fait ; elle se révoltait, lançait des débandades de fleurs au milieu des allées, attaquait des rocailles du flot montant de ses mousses, nouait au cou les marbres qu'elle abattait à l'aide de la corde flexible de ses plantes grimpantes ; elle cassait les dalles des bassins, des escaliers, des terrasses, en y enfonçant des arbustes ; elle rampait jusqu'à ce qu'elle possédât les moindres endroits cultivés, les pétrissait à sa guise, y plantait comme drapeau de rébellion quelque graine ramassée en chemin, une verdure humble dont elle faisait une gigantesque verdure. Autrefois le parterre, entretenu pour un maître qui avait la passion des fleurs, montrait en plates-bandes, en bordures soignées, un merveilleux choix de plantes. Aujourd'hui, on retrouvait les mêmes plantes, mais perpétuées, élargies en familles si innombrables, courant une telle prétentaine1 aux quatre coins du jardin, que le jardin n'était plus qu'un tapage, une école buissonnière battant les murs, un lieu suspect où la nature ivre avait des hoquets de verveine et d'œillet.
1 Prétentaine : faisant une telle fête, ayant de nombreuses aventures
Qu'oppose Zola dans ce texte ?
Texte C : Émile Zola, La Faute de l'abbé Mouret, Livre deuxième, VII
1875
L'abbé Serge Mouret, curé du village des Artaud, est tombé gravement malade. Il est soigné par Albine, une sauvageonne, nièce de Jeanbernat, le vieil intendant du Paradou, une immense propriété revenue à l'état sauvage. Pour accélérer sa guérison, Albine emmène Serge explorer le Paradou.
Ce fut ainsi qu'Albine et Serge marchèrent dans le soleil, pour la première fois. Le couple laissait une bonne odeur derrière lui. Il donnait un frisson au sentier, tandis que le soleil déroulait un tapis d'or sous ses pas. Il avançait, pareil à un ravissement, entre les grands buissons fleuris, si désirable, que les allées écartées, au loin, l'appelaient, le saluaient d'un murmure d'admiration, comme les foules saluent les rois longtemps attendus. Ce n'était qu'un être, souverainement beau. La peau blanche d'Albine n'était que la blancheur de la peau brune de Serge. Ils passaient lentement, vêtus de soleil ; ils étaient le soleil lui-même. Les fleurs, penchées, les adoraient.
Dans le parterre, ce fut alors une longue émotion. Le vieux parterre leur faisait escorte. Vaste champ poussant à l'abandon depuis un siècle, coin de paradis où le vent semait les fleurs les plus rares. L'heureuse paix du Paradou, dormant au grand soleil, empêchait la dégénérescence des espèces. Il y avait là une température égale, une terre que chaque plante avait longuement engraissée pour y vivre dans le silence de sa force. La végétation y était énorme, superbe, puissamment inculte, pleine de hasards qui étaient des floraisons monstrueuses, inconnues à la bêche et aux arrosoirs des jardiniers. Laissée à elle-même, libre de grandir sans honte, au fond de cette solitude que des abris naturels protégeaient, la nature s'abandonnait davantage à chaque printemps, prenait des ébats formidables, s'égayait à s'offrir en toutes saisons des bouquets étranges, qu'aucune main ne devait cueillir. Et elle semblait mettre une rage à bouleverser ce que l'effort de l'homme avait fait ; elle se révoltait, lançait des débandades de fleurs au milieu des allées, attaquait des rocailles du flot montant de ses mousses, nouait au cou les marbres qu'elle abattait à l'aide de la corde flexible de ses plantes grimpantes ; elle cassait les dalles des bassins, des escaliers, des terrasses, en y enfonçant des arbustes ; elle rampait jusqu'à ce qu'elle possédât les moindres endroits cultivés, les pétrissait à sa guise, y plantait comme drapeau de rébellion quelque graine ramassée en chemin, une verdure humble dont elle faisait une gigantesque verdure. Autrefois le parterre, entretenu pour un maître qui avait la passion des fleurs, montrait en plates-bandes, en bordures soignées, un merveilleux choix de plantes. Aujourd'hui, on retrouvait les mêmes plantes, mais perpétuées, élargies en familles si innombrables, courant une telle prétentaine1 aux quatre coins du jardin, que le jardin n'était plus qu'un tapage, une école buissonnière battant les murs, un lieu suspect où la nature ivre avait des hoquets de verveine et d'œillet.
1 Prétentaine : faisant une telle fête, ayant de nombreuses aventures
Dans ce texte, quelle métaphore Zola associe-t-il à la Nature ?
Texte C : Émile Zola, La Faute de l'abbé Mouret, Livre deuxième, VII
1875
L'abbé Serge Mouret, curé du village des Artaud, est tombé gravement malade. Il est soigné par Albine, une sauvageonne, nièce de Jeanbernat, le vieil intendant du Paradou, une immense propriété revenue à l'état sauvage. Pour accélérer sa guérison, Albine emmène Serge explorer le Paradou.
Ce fut ainsi qu'Albine et Serge marchèrent dans le soleil, pour la première fois. Le couple laissait une bonne odeur derrière lui. Il donnait un frisson au sentier, tandis que le soleil déroulait un tapis d'or sous ses pas. Il avançait, pareil à un ravissement, entre les grands buissons fleuris, si désirable, que les allées écartées, au loin, l'appelaient, le saluaient d'un murmure d'admiration, comme les foules saluent les rois longtemps attendus. Ce n'était qu'un être, souverainement beau. La peau blanche d'Albine n'était que la blancheur de la peau brune de Serge. Ils passaient lentement, vêtus de soleil ; ils étaient le soleil lui-même. Les fleurs, penchées, les adoraient.
Dans le parterre, ce fut alors une longue émotion. Le vieux parterre leur faisait escorte. Vaste champ poussant à l'abandon depuis un siècle, coin de paradis où le vent semait les fleurs les plus rares. L'heureuse paix du Paradou, dormant au grand soleil, empêchait la dégénérescence des espèces. Il y avait là une température égale, une terre que chaque plante avait longuement engraissée pour y vivre dans le silence de sa force. La végétation y était énorme, superbe, puissamment inculte, pleine de hasards qui étaient des floraisons monstrueuses, inconnues à la bêche et aux arrosoirs des jardiniers. Laissée à elle-même, libre de grandir sans honte, au fond de cette solitude que des abris naturels protégeaient, la nature s'abandonnait davantage à chaque printemps, prenait des ébats formidables, s'égayait à s'offrir en toutes saisons des bouquets étranges, qu'aucune main ne devait cueillir. Et elle semblait mettre une rage à bouleverser ce que l'effort de l'homme avait fait ; elle se révoltait, lançait des débandades de fleurs au milieu des allées, attaquait des rocailles du flot montant de ses mousses, nouait au cou les marbres qu'elle abattait à l'aide de la corde flexible de ses plantes grimpantes ; elle cassait les dalles des bassins, des escaliers, des terrasses, en y enfonçant des arbustes ; elle rampait jusqu'à ce qu'elle possédât les moindres endroits cultivés, les pétrissait à sa guise, y plantait comme drapeau de rébellion quelque graine ramassée en chemin, une verdure humble dont elle faisait une gigantesque verdure. Autrefois le parterre, entretenu pour un maître qui avait la passion des fleurs, montrait en plates-bandes, en bordures soignées, un merveilleux choix de plantes. Aujourd'hui, on retrouvait les mêmes plantes, mais perpétuées, élargies en familles si innombrables, courant une telle prétentaine1 aux quatre coins du jardin, que le jardin n'était plus qu'un tapage, une école buissonnière battant les murs, un lieu suspect où la nature ivre avait des hoquets de verveine et d'œillet.
1 Prétentaine : faisant une telle fête, ayant de nombreuses aventures.
Qu'éprouvent les éléments naturels envers le couple que forment Albine et Serge ?
Texte C : Émile Zola, La Faute de l'abbé de Mouret, Livre deuxième, VII
1875
L'abbé Serge Mouret, curé du village des Artaud, est tombé gravement malade. Il est soigné par Albine, une sauvageonne, nièce de Jeanbernat, le vieil intendant du Paradou, une immense propriété revenue à l'état sauvage. Pour accélérer sa guérison, Albine emmène Serge explorer le Paradou.
Ce fut ainsi qu'Albine et Serge marchèrent dans le soleil, pour la première fois. Le couple laissait une bonne odeur derrière lui. Il donnait un frisson au sentier, tandis que le soleil déroulait un tapis d'or sous ses pas. Il avançait, pareil à un ravissement, entre les grands buissons fleuris, si désirable, que les allées écartées, au loin, l'appelaient, le saluaient d'un murmure d'admiration, comme les foules saluent les rois longtemps attendus. Ce n'était qu'un être, souverainement beau. La peau blanche d'Albine n'était que la blancheur de la peau brune de Serge. Ils passaient lentement, vêtus de soleil ; ils étaient le soleil lui-même. Les fleurs, penchées, les adoraient.
Dans le parterre, ce fut alors une longue émotion. Le vieux parterre leur faisait escorte. Vaste champ poussant à l'abandon depuis un siècle, coin de paradis où le vent semait les fleurs les plus rares. L'heureuse paix du Paradou, dormant au grand soleil, empêchait la dégénérescence des espèces. Il y avait là une température égale, une terre que chaque plante avait longuement engraissée pour y vivre dans le silence de sa force. La végétation y était énorme, superbe, puissamment inculte, pleine de hasards qui étaient des floraisons monstrueuses, inconnues à la bêche et aux arrosoirs des jardiniers. Laissée à elle-même, libre de grandir sans honte, au fond de cette solitude que des abris naturels protégeaient, la nature s'abandonnait davantage à chaque printemps, prenait des ébats formidables, s'égayait à s'offrir en toutes saisons des bouquets étranges, qu'aucune main ne devait cueillir. Et elle semblait mettre une rage à bouleverser ce que l'effort de l'homme avait fait ; elle se révoltait, lançait des débandades de fleurs au milieu des allées, attaquait des rocailles du flot montant de ses mousses, nouait au cou les marbres qu'elle abattait à l'aide de la corde flexible de ses plantes grimpantes ; elle cassait les dalles des bassins, des escaliers, des terrasses, en y enfonçant des arbustes ; elle rampait jusqu'à ce qu'elle possédât les moindres endroits cultivés, les pétrissait à sa guise, y plantait comme drapeau de rébellion quelque graine ramassée en chemin, une verdure humble dont elle faisait une gigantesque verdure. Autrefois le parterre, entretenu pour un maître qui avait la passion des fleurs, montrait en plates-bandes, en bordures soignées, un merveilleux choix de plantes. Aujourd'hui, on retrouvait les mêmes plantes, mais perpétuées, élargies en familles si innombrables, courant une telle prétentaine1 aux quatre coins du jardin, que le jardin n'était plus qu'un tapage, une école buissonnière battant les murs, un lieu suspect où la nature ivre avait des hoquets de verveine et d'œillet.
1 Prétentaine : faisant une telle fête, ayant de nombreuses aventures.
À quel mouvement Émile Zola appartient-il ?
La Faute de l'abbé Mouret, publié en 1875, fait partie de la saga des Rougon-Macquart, monument littéraire qu'Émile Zola avait entrepris. Il souhaitait y étudier l'Homme et particulièrement la façon dont les tares génétiques se transmettent d'une génération à l'autre.
Dans l'extrait étudié, l'abbé Mouret se promène avec Albine dans une nature luxuriante qui rappelle le jardin d'Éden, et où l'Homme ne semble pas avoir sa place. Il y est pourtant accueilli avec son amante.
Comment Émile Zola, en faisant le portrait d'un couple uni dans une nature paradisiaque, oppose-t-il Nature et Homme ?
Dans une première partie, nous verrons en quoi le portrait du couple que dresse l'auteur est celui de l'unicité. Ensuite, nous aborderons le thème de la religion et du paradis dans le texte. Enfin, nous montrerons comment Nature et Homme s'opposent.
Un couple uni
Une union totale
- Albine et Serge forment un couple uni. Cette idée est rappelée plusieurs fois par Zola, notamment avec l'expression "qu'un être".
- Albine et Serge deviennent le couple, ils ne sont pas "ils" mais "il" : "le couple laissait une bonne odeur derrière lui", "il donnait", "il avançait", "ses pas", "l'appelaient", "le saluaient".
- Ils sont des opposés qui deviennent semblables, comme démontré par l'antithèse : "La peau blanche d'Albine n'était que la blancheur de la peau brune de Serge."
La célébration du couple
- Le texte célébre la beauté du couple avec exagération : "si désirable", "pareil à un ravissement", "beau", "admirable".
- On a l'idée que la nature est subjuguée par le couple : "murmure d'admiration".
- On note l'identification à la royauté avec la comparaison : "comme les foules saluent les rois longtemps attendus", et au soleil avec la métaphore : "ils étaient le soleil lui-même".
- Le couple devient même Dieu : "les fleurs, penchées, les adoraient". Le couple est une divinité.
- C'est un couple qu'on "escorte", rappel de la comparaison aux "rois" avec en plus le "tapis d'or" et "souverainement".
Ce couple célébré se trouve dans un décor paradisiaque que Zola peint comme un lieu de paix et d'amour.
Un jardin paradisiaque
Les références à la religion
- On trouve dans ce texte plusieurs références à la religion, qui permettent de dresser le couple en divinité, et le jardin en Éden.
- Le thème de l'adoration est très présent avec utilisation du verbe "adorer". Idée qu'on retrouve avec l'emploi du nom "admiration".
- La nature est à "l'abandon" et devient un "coin de paradis".
- On note la présence du soleil (mot répété cinq fois) qui est associé à Dieu.
Un lieu de paix hors du temps
- Le jardin est un lieu paradisiaque. C'est un endroit où il y a une "bonne odeur".
- Le champ lexical de la végétation est très présent et montre l'abondance de la nature : "buissons fleuris", "fleurs", "parterre", "champ", "plante", "végétation", "floraisons", "bouquets", "mousses", "arbustes", "graine", "verdure".
- Les exagération dans les descriptions donnent l'impression d'une nature énorme et puissante : "vaste champ", "énorme", "superbe", "puissamment", "floraisons monstrueuses", "ébats formidables". Les hyperboles soulignent la beauté et la grandeur du jardin.
- Il s'agit d'un endroit où règne la paix : "heureuse paix de Paradou".
- C'est un endroit qui semble en suspension, hors du temps : "à l'abandon depuis un siècle", "Il y avait là une température égale, une terre que chaque plante avait longuement engraissée pour y vivre dans le silence de sa force."
- Le jardin est un lieu de bonheur, de joie : "prétentaire".
Ce décor paradisiaque est pourtant le lieu d'une lutte entre l'Homme et la Nature.
Une violente opposition entre l'Homme et la Nature
La métaphore guerrière
- Émile Zola utilise une métaphore guerrière dans la deuxième partie du texte. La Nature, personnifiée, devient violente.
- En effet, au début, la Nature semble admirer le couple : "il donnait un frisson au sentier", "le soleil déroulait", "les allées [...] l'appelaient, le saluaient", "les fleurs les adoraient", "le vieux parterre leur faisait escorte". La Nature apparaît vivante et possède des émotions humaines.
- La métaphore devient ensuite guerrière. En effet, la Nature devient sujet de nombreux verbes : "s'abandonnait", "prenait", "s'égayait", "drapeau", "rébellion".
- Le ton devient plus violent : "elle semblait mettre une rage", "elle se révoltait", "elle lançait", "elle attaquait", "elle nouait", "elle abattait", "elle cassait".
Le triomphe de la Nature personnifiée
- Cette guerre oppose la Nature à l'Homme. Elle a repris ses droits : "inconnues à la bêche et aux arrosoirs des jardiniers".
- Zola associe le travail de l'Homme à une "dégénérescence".
- La Nature est libre. Elle en devient inquiétante, renforcée par les hyperboles : "énorme", "puissamment inculte", "floraisons monstrueuses", "lieu suspect".
- La Nature est "libre de grandir sans honte au fond de cette solitude".
- L'extrait fait référence à l'Homme comme au passé : "Autrefois", "terrasses", "bassin", "escaliers", "endroits cultivés" et "un maître".
- Ordre et nature sauvage s'opposent : "plates-bandes", "bordures soignées", "verdure humble"/"plantes grimpantes" ,"élargies en familles si innombrables", "le jardin n'était plus qu'un tapage", "une école buissonnière", "la nature ivre", "verdure gigantesque".
- L'Homme semble être banni du jardin : "qu'aucune main ne devait cueillir", utilisation du modal "devoir".
- La Nature est sa propre maîtresse : "rampait", "pétrissait", "plantait", "faisait", "posséder à sa guise".
Zola décrit donc un couple de jeunes gens amoureux qui ne font plus qu'un dans ce jardin. Ils semblent être salués par une nature personnifiée. En utilisant l'exagération, l'écrivain peint un lieu mystérieux où la nature a repris ses droits. Les deux amoureux deviennent ainsi des humains privilégiés, dans un lieu où l'Homme n'a pas le droit d'aller. Ils sont comparés à des rois ou même à une divinité.
Cette nature foisonnante a lutté contre toute trace de l'Homme. La lutte a été violente, Zola l'associe à une guerre. Elle est désormais la maîtresse des lieux. Elle accepte pourtant le couple d'amoureux, elle les célèbre, ce qui en fait un couple uni qui rappelle celui d'Adam et Ève dans le jardin d'Éden.