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Le rapport entre fiction et réel Dissertation type bac

Ce contenu a été rédigé par l'équipe éditoriale de Kartable.

Dernière modification : 24/10/2018 - Conforme au programme 2018-2019

Métropole, 2008, voies technologiques

Vous présenterez votre argumentation en prenant appui sur les extraits proposés et sur les œuvres que vous avez pu étudier ou lire.

En conclusion du roman de Guy de Maupassant, Une vie, Rosalie déclare : "La vie, voyez-vous, ça n'est jamais si bon ou si mauvais qu'on croit". Pensez-vous qu'un roman doit ouvrir les yeux du lecteur sur la vie ou bien au contraire permettre d'échapper à la réalité ?

Document 1

Texte A : Honoré de Balzac, Illusions perdues, 2e partie

1836 - 1843

[Jeune homme idéalement beau, Lucien quitte la ville d'Angoulême en compagnie de sa protectrice, Mme de Bargeton, pour aller chercher à Paris la gloire littéraire. Il y perdra vite ses illusions, comme ici, lors de sa première sortie au théâtre.]

[…] Le plaisir qu'éprouvait Lucien, en voyant pour la première fois le spectacle à Paris, compensa le déplaisir que lui causaient ses confusions1. Cette soirée fut remarquable par la répudiation2 secrète d'une grande quantité de ses idées sur la vie de province. Le cercle s'élargissait, la société prenait d'autres proportions. Le voisinage de plusieurs jolies Parisiennes si élégamment, si fraîchement mises, lui fit remarquer la vieillerie de la toilette de Mme de Bargeton, quoiqu'elle fût passablement ambitieuse : ni les étoffes, ni les façons, ni les couleurs n'étaient de mode. La coiffure qui le séduisait tant à Angoulême lui parut d'un goût affreux comparée aux délicates inventions par lesquelles se recommandait chaque femme. – Va-t-elle rester comme ça ? se dit-il, sans savoir que la journée avait été employée à préparer une transformation. En province il n'y a ni choix ni comparaison à faire : l'habitude de voir les physionomies leur donne une beauté conventionnelle. Transportée à Paris, une femme qui passe pour jolie en province, n'obtient pas la moindre attention, car elle n'est belle que par l'application du proverbe : "Dans le royaume des aveugles, les borgnes sont rois". Les yeux de Lucien faisaient la comparaison que Mme de Bargeton avait faite la veille entre lui et Châtelet3. De son côté, Mme de Bargeton se permettait d'étranges réflexions sur son amant. Malgré son étrange beauté, le pauvre poète n'avait point de tournure4.
Sa redingote5 dont les manches étaient trop courtes, ses méchants gants de province, son gilet étriqué, le rendaient prodigieusement ridicule auprès des jeunes gens du balcon : Mme de Bargeton lui trouvait un air piteux. […]

1 Confusions : maladresses, embarras
2 Répudiation : abandon
3 Châtelet : le baron du Châtelet. Mme de Bargeton le préférera à Lucien.
4 Tournure : allure, élégance
5 Redingote : veste de soirée

Document 2

Texte B : Gustave Flaubert, Bouvard et Pécuchet, Chapitre VII

1881

[À la suite d'un héritage, Bouvard et Pécuchet renoncent à leur métier d'employé et à leur vie urbaine pour aller s'installer en Normandie, où ils se lancent dans l'agriculture. Mais ils échouent lamentablement dans tout ce qu'ils entreprennent.]

Des jours tristes commencèrent.
Ils n'étudiaient plus, dans la peur de déceptions, les habitants de Chavignolles s'écartaient d'eux, les journaux tolérés n'apprenaient rien, et leur solitude était profonde, leur désœuvrement complet.
Quelquefois, ils ouvraient un livre, et le refermaient ; à quoi bon ? En d'autres jours, ils avaient l'idée de nettoyer le jardin, au bout d'un quart d'heure une fatigue les prenait ; ou de voir leur ferme, ils en revenaient écœurés ; ou de s'occuper de leur ménage, Germaine poussait des lamentations ; ils y renoncèrent. Bouvard voulut dresser le catalogue du muséum1, et déclara ces bibelots stupides. Pécuchet emprunta la canardière2 de Langlois pour tirer des alouettes ; l'arme, éclatant du premier coup, faillit le tuer.
Donc ils vivaient dans cet ennui de la campagne, si lourd quand le ciel blanc écrase de sa monotonie un cœur sans espoir. On écoute le pas d'un homme en sabots qui longe le mur, ou les gouttes de la pluie tomber du toit par terre. De temps à autre, une feuille morte vient frôler la vitre, puis tournoie, s'en va. Des glas3 indistincts sont apportés par le vent. Au fond de l'étable, une vache mugit.
Ils bâillaient l'un devant l'autre, consultaient le calendrier, regardaient la pendule, attendaient les repas ; et l'horizon était toujours le même : des champs en face, à droite l'église, à gauche un rideau de peupliers ; leurs cimes se balançaient dans la brume, perpétuellement, d'un air lamentable.

1 Muséum : musée
2 Canardière : long fusil pour tirer les canards
3 Glas : cloche que l'on fait sonner pour la mort ou les obsèques de quelqu'un.

Document 3

Texte C : Guy de Maupassant, Une vie, Chapitre XIV

1883

[Jeanne, jeune fille noble, sort du couvent à l'âge de dix-sept ans. Elle épouse l'homme de son cœur. Mais il se révèle brutal et avare. Il trompe très vite sa jeune épouse. Jeanne va de déception en déception et d'épreuve en épreuve. Elle ne trouvera réconfort et espoir qu'à la toute fin du roman, en acceptant de prendre soin de sa petite fille, laissée par ses parents. Le passage proposé constitue justement la dernière page du roman.]

Le soleil baissait vers l'horizon, inondant de clarté les plaines verdoyantes, tachées de place en place par l'or des colzas en fleur, et par le sang des coquelicots. Une quiétude1 infinie planait sur la terre tranquille où germaient les sèves. La carriole allait grand train, le paysan claquant de la langue pour exciter son cheval.
Et Jeanne regardait droit devant elle en l'air, dans le ciel que coupait, comme des fusées, le vol cintré2 des hirondelles. Et soudain une tiédeur douce, une chaleur de vie traversant ses robes, gagna ses jambes, pénétra sa chair ; c'était la chaleur du petit être qui dormait sur ses genoux.
Alors une émotion infinie l'envahit. Elle découvrit brusquement la figure de l'enfant qu'elle n'avait pas encore vue : la fille de son fils. Et comme la frêle créature, frappée par la lumière vive, ouvrait ses yeux bleus en remuant la bouche, Jeanne se mit à l'embrasser furieusement, la soulevant dans ses bras, la criblant de baisers.
Mais Rosalie3, contente et bourrue, l'arrêta. "Voyons, voyons, madame Jeanne, finissez ; vous allez la faire crier."
Puis elle ajouta, répondant sans doute à sa propre pensée : "La vie, voyez-vous, ça n'est jamais si bon ni si mauvais qu'on croit."

1 Quiétude : calme
2 Cintré : en forme de courbe
3 Rosalie : servante de Jeanne

Document 4

Texte D : Karl-Joris Huyslans, Là-bas, Chapitre XIX

1884

[Écrivain parisien, Durtal entreprend d'écrire un livre sur Gilles de Rais, compagnon d'armes de Jeanne d'Arc. Au cours de ses recherches, il rencontre Mme Chantelouve avec qui il a une aventure.]

Ils montaient, cahotés dans un fiacre1, la rue de Vaugirard. Mme Chantelouve s'était rencoignée et ne soufflait mot. Durtal la regardait lorsque, passant devant un réverbère, une courte lueur courait puis s'éteignait sur sa voilette2. Elle lui semblait agitée et nerveuse sous des dehors muets. Il lui prit la main qu'elle ne retira pas, mais il la sentait glacée sous son gant et ses cheveux blonds lui parurent, ce soir-là, en révolte et moins fins que d'habitude et secs. Nous approchons, ma chère amie ? – Mais, d'une voix angoissée et basse, elle lui dit : – Non, ne parlez pas. – Et, très ennuyé de ce tête-à-tête taciturne3, presque hostile, il se remit à examiner la route par les carreaux de la voiture.
La rue s'étendait, interminable, déjà déserte, si mal pavée que les essieux du fiacre criaient, à chaque pas ; elle était à peine éclairée par des becs de gaz qui se distançaient de plus en plus, à mesure qu'elle s'allongeait vers les remparts. Quelle singulière équipée ! se disait-il, inquiété par la physionomie4 froide, rentrée de cette femme.
Enfin, le véhicule tourna brusquement dans une rue noire, fit un coude et s'arrêta.

1 Cahotés dans un fiacre : secoués dans une voiture à cheval (Le fiacre sert de taxi au XIXe siècle.)
2 Voilette : petit voile de tuile accroché au chapeau d'une femme et pouvant se rabattre sur le visage
3 Taciturne : silencieux et renfrogné
4 Physionomie : le visage et plus largement l'apparence

À quel courant littéraire appartient le texte suivant, et quel est le but de l'auteur ?

Texte A : Honoré de Balzac, Illusions perdues, 2e partie

1836 - 1843

[Jeune homme idéalement beau, Lucien quitte la ville d'Angoulême en compagnie de sa protectrice, Mme de Bargeton, pour aller chercher à Paris la gloire littéraire. Il y perdra vite ses illusions, comme ici, lors de sa première sortie au théâtre.]

[…] Le plaisir qu'éprouvait Lucien, en voyant pour la première fois le spectacle à Paris, compensa le déplaisir que lui causaient ses confusions1. Cette soirée fut remarquable par la répudiation2 secrète d'une grande quantité de ses idées sur la vie de province. Le cercle s'élargissait, la société prenait d'autres proportions. Le voisinage de plusieurs jolies Parisiennes si élégamment, si fraîchement mises, lui fit remarquer la vieillerie de la toilette de Mme de Bargeton, quoiqu'elle fût passablement ambitieuse : ni les étoffes, ni les façons, ni les couleurs n'étaient de mode. La coiffure qui le séduisait tant à Angoulême lui parut d'un goût affreux comparée aux délicates inventions par lesquelles se recommandait chaque femme. – Va-t-elle rester comme ça ? se dit-il, sans savoir que la journée avait été employée à préparer une transformation. En province il n'y a ni choix ni comparaison à faire : l'habitude de voir les physionomies leur donne une beauté conventionnelle. Transportée à Paris, une femme qui passe pour jolie en province, n'obtient pas la moindre attention, car elle n'est belle que par l'application du proverbe : "Dans le royaume des aveugles, les borgnes sont rois". Les yeux de Lucien faisaient la comparaison que Mme de Bargeton avait faite la veille entre lui et Châtelet3. De son côté, Mme de Bargeton se permettait d'étranges réflexions sur son amant. Malgré son étrange beauté, le pauvre poète n'avait point de tournure4.
Sa redingote5 dont les manches étaient trop courtes, ses méchants gants de province, son gilet étriqué, le rendaient prodigieusement ridicule auprès des jeunes gens du balcon : Mme de Bargeton lui trouvait un air piteux. […]

1 Confusions : maladresses, embarras
2 Répudiation : abandon
3 Châtelet : le baron du Châtelet. Mme de Bargeton le préférera à Lucien.
4 Tournure : allure, élégance
5 Redingote : veste de soirée

De quel trait humain Gustave Flaubert se moque-t-il dans l'extrait réaliste suivant ?

Texte B : Gustave Flaubert, Bouvard et Pécuchet, Chapitre VII

1881

[À la suite d'un héritage, Bouvard et Pécuchet renoncent à leur métier d'employé et à leur vie urbaine pour aller s'installer en Normandie, où ils se lancent dans l'agriculture. Mais ils échouent lamentablement dans tout ce qu'ils entreprennent.]

Des jours tristes commencèrent.
Ils n'étudiaient plus, dans la peur de déceptions, les habitants de Chavignolles s'écartaient d'eux, les journaux tolérés n'apprenaient rien, et leur solitude était profonde, leur désœuvrement complet.
Quelquefois, ils ouvraient un livre, et le refermaient ; à quoi bon ? En d'autres jours, ils avaient l'idée de nettoyer le jardin, au bout d'un quart d'heure une fatigue les prenait ; ou de voir leur ferme, ils en revenaient écœurés ; ou de s'occuper de leur ménage, Germaine poussait des lamentations ; ils y renoncèrent. Bouvard voulut dresser le catalogue du muséum1, et déclara ces bibelots stupides. Pécuchet emprunta la canardière2 de Langlois pour tirer des alouettes ; l'arme, éclatant du premier coup, faillit le tuer.
Donc ils vivaient dans cet ennui de la campagne, si lourd quand le ciel blanc écrase de sa monotonie un cœur sans espoir. On écoute le pas d'un homme en sabots qui longe le mur, ou les gouttes de la pluie tomber du toit par terre. De temps à autre, une feuille morte vient frôler la vitre, puis tournoie, s'en va. Des glas3 indistincts sont apportés par le vent. Au fond de l'étable, une vache mugit.
Ils bâillaient l'un devant l'autre, consultaient le calendrier, regardaient la pendule, attendaient les repas ; et l'horizon était toujours le même : des champs en face, à droite l'église, à gauche un rideau de peupliers ; leurs cimes se balançaient dans la brume, perpétuellement, d'un air lamentable.

1 Muséum : musée
2 Canardière : long fusil pour tirer les canards
3 Glas : cloche que l'on fait sonner pour la mort ou les obsèques de quelqu'un.

À quel mouvement littéraire appartient Maupassant, auteur de cet extrait ?

Texte C : Guy de Maupassant, Une vie, Chapitre XIV

1883

[Jeanne, jeune fille noble, sort du couvent à l'âge de dix-sept ans. Elle épouse l'homme de son cœur. Mais il se révèle brutal et avare. Il trompe très vite sa jeune épouse. Jeanne va de déception en déception et d'épreuve en épreuve. Elle ne trouvera réconfort et espoir qu'à la toute fin du roman, en acceptant de prendre soin de sa petite fille, laissée par ses parents. Le passage proposé constitue justement la dernière page du roman.]

Le soleil baissait vers l'horizon, inondant de clarté les plaines verdoyantes, tachées de place en place par l'or des colzas en fleur, et par le sang des coquelicots. Une quiétude1 infinie planait sur la terre tranquille où germaient les sèves. La carriole allait grand train, le paysan claquant de la langue pour exciter son cheval.
Et Jeanne regardait droit devant elle en l'air, dans le ciel que coupait, comme des fusées, le vol cintré2 des hirondelles. Et soudain une tiédeur douce, une chaleur de vie traversant ses robes, gagna ses jambes, pénétra sa chair ; c'était la chaleur du petit être qui dormait sur ses genoux.
Alors une émotion infinie l'envahit. Elle découvrit brusquement la figure de l'enfant qu'elle n'avait pas encore vue : la fille de son fils. Et comme la frêle créature, frappée par la lumière vive, ouvrait ses yeux bleus en remuant la bouche, Jeanne se mit à l'embrasser furieusement, la soulevant dans ses bras, la criblant de baisers.
Mais Rosalie3, contente et bourrue, l'arrêta. "Voyons, voyons, madame Jeanne, finissez ; vous allez la faire crier."
Puis elle ajouta, répondant sans doute à sa propre pensée : "La vie, voyez-vous, ça n'est jamais si bon ni si mauvais qu'on croit."

1 Quiétude : calme
2 Cintré : en forme de courbe
3 Rosalie : servante de Jeanne

Dans la liste suivante, quel genre littéraire est propice au merveilleux ?

Qui est le chef de file du mouvement réaliste ?

Qui est le chef de file du roman naturaliste ?

Qu'est-ce qu'un roman réaliste ?

Quel plan permet de répondre au sujet posé ?

Le genre romanesque connaît toujours un très grand succès auprès des lecteurs. Il permet de fuir la réalité, de rencontrer des personnages fascinants, de vivre des aventures trépidantes. Toutefois, le roman peut aussi offrir au lecteur une réflexion sur son monde. Il lui permet d'entrer dans la tête de personnages différents de lui. Il lui fait découvrir d'autres sociétés, d'autres cultures. Il le pousse aussi à questionner le monde qui l'entoure.
Dès lors, on peut se demander quelle est la fonction du roman. Doit-il ouvrir les yeux du lecteur sur la vie ou doit-il lui permettre de fuir la réalité ?
De nombreux lecteurs cherchent d'abord à s'évader quand ils lisent. Mais à partir du XIXe siècle, les écrivains ont davantage cherché à représenter le monde tel qu'il était dans leurs ouvrages. Nous verrons donc dans une première partie comment le roman permet de fuir la réalité. Ensuite, nous analyserons la façon dont le roman se fait le miroir de la réalité. Enfin, nous montrerons que le roman est toujours une source d'apprentissage.

I

Le roman pour fuir la réalité

A

Des personnages extraordinaires

  • À l'origine, le roman est peuplé de personnages héroïques. Ce sont souvent des guerriers qui ont de grandes qualités. Les épopées comme l'Iliade ou l'Odyssée sont ainsi des œuvres qui permettent de suivre des hommes comme Ulysse, Achille ou Hercule. Ils sont dotés d'un grand courage, ils sont très forts et remportent des exploits guerriers. Certains sont même des demi-dieux. Ces personnages font rêver le lecteur. Il aimerait être comme eux, avoir les mêmes qualités.
  • En se développant, le roman met en scène d'autres personnages, mais qui sont toujours très positifs. Les héros sont souvent des personnages nobles. Ils s'illustrent par des qualités physiques ou morales positives.
  • Ainsi, la princesse de Clèves du roman éponyme de Madame de Lafayette est très belle et fidèle à son époux jusque dans la mort. Ces personnages extraordinaires et parfaits font rêver le lecteur. Ils sont hors normes.
B

Des aventures trépidantes

  • Le roman permet aussi au lecteur de vivre des aventures incroyables. Les héros du genre romanesque sont souvent confrontés à des situations extraordinaires. Ainsi, Edmond Dantès dans Le Comte de Monte-Cristo est accusé de complot. Il s'évade de prison et prend un faux nom, tentant de se venger.
  • On peut également citer Les Trois Mousquetaires, roman d'aventures par excellence, où des mousquetaires ne cessent de voler au secours de la reine, en déjouant les complots du cardinal de Richelieu.
  • Le lecteur fuit sa vie souvent monotone en se plongeant dans les romans. Il est amené à s'amuser, à rire, à pleurer aussi. Il vit par procuration à travers les personnages.
C

Un univers merveilleux

  • Le genre romanesque présente aussi un univers merveilleux au lecteur. Le lecteur peut découvrir des univers fantastiques, étranges, différents de la réalité. C'est le cas dans Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll. La fillette est plongée dans un monde où les animaux parlent, où le temps n'a pas de sens, où tout le monde semble fou.
  • Le merveilleux est aussi un élément important des romans de chevalerie du Moyen Âge. Ainsi, dans Lancelot ou le Chevalier à la charrette, on trouve des objets magiques ou des personnages de contes de fées (sorciers, fées, etc.).
  • Le genre merveilleux continue de fasciner aujourd'hui. La littérature fantastique ou de science-fiction est très populaire, en témoigne le succès du Seigneur des anneaux ou encore d'Harry Potter.

Mais le genre romanesque ne fait pas simplement rêver. Il permet aussi de montrer la réalité telle qu'elle est, de peindre la société.

II

Le roman comme miroir de la réalité

A

La naissance des antihéros

  • Les personnages romanesques deviennent plus complexes à partir du XIXe siècle. Avant cette date, on trouve des personnages qui ne sont pas uniquement positifs (à l'image de Valmont dans Les Liaisons dangereuses). Mais les mouvements littéraires tels que le naturalisme et le réalisme s'intéressent particulièrement aux personnages plus complexes, que l'on appelle aussi des antihéros.
  • L'antihéros n'est pas nécessairement un personnage sombre, cruel, qui tend à faire le mal. C'est un personnage qui n'est pas parfait. Il a des défauts, peut se montrer sombre, ses actions peuvent être réprimandables. C'est le cas du héros Lucien dans le roman Illusions perdues de Balzac. C'est un jeune homme plein d'espoir et d'ambition qui devient un véritable arriviste en vivant à Paris.
  • Les héros plus complexes ressemblent davantage aux êtres humains. Le lecteur s'identifie plus facilement à eux.
B

Une peinture de la réalité

  • Le roman peut être un miroir de la réalité. Les auteurs peuvent peindre la société dans laquelle ils vivent, et souvent en dénoncer ses injustices. Des écrivains comme Balzac et Zola ont eu à cœur de se montrer le plus fidèles possible à la réalité. Balzac assure ainsi qu'il veut "faire concurrence à l'état civil". Il s'intéresse particulièrement à l'origine sociale de ses personnages. Dans le roman Illusions perdues, il suit le chemin d'un jeune provincial fasciné par la noblesse parisienne. Dans Le Père Goriot, il fait une virulente description de la bourgeoisie provinciale.
  • Maupassant cherche également à se montrer réaliste. Le roman Une vie suit le parcours de la jeune Jeanne, élevée dans un couvent. Il dénonce la façon dont les femmes sont élevées à l'écart de la société, et leur éducation qui ne les prépare pas à la réalité. Ainsi, Jeanne, naïve, découvre que le monde est cruel, que les hommes peuvent tromper. Elle est désillusionnée.
C

La psychologie des personnages

  • À partir du roman La Princesse de Clèves de Madame de Lafayette, le genre romanesque se fait de plus en plus psychologique. Cela signifie que le lecteur est plongé dans les pensées d'un personnage.
  • Le développement de la psychologie des personnages permet une plongée réaliste dans la façon dont fonctionne l'être humain. Le lecteur suit les réflexions du personnage. Comme il a accès à ses pensées, il comprend mieux ses réactions, ses émotions. En suivant par exemple Julien dans Le Rouge et le Noir de Stendhal, le lecteur découvre qu'il souffre depuis l'enfance du rejet de sa famille. Il se sent étranger dans tous les milieux dans lesquels il a évolué et a l'impression de n'être accepté nulle part. Cela développe chez lui un sentiment de vengeance lié à l'injustice.

Que le roman propose du rêve ou de la réalité, il a toujours une qualité fondamentale : l'apprentissage. La littérature façonne en effet l'esprit du lecteur. La fiction est une façon de penser la réalité, qui pousse le lecteur à réfléchir sur son entourage.

III

Le roman, toujours une source de connaissances

A

Des histoires pour apprendre

  • Même un roman fantastique ou merveilleux dit quelque chose sur la réalité. Ce sont des êtres humains qui écrivent ces romans, et eux-mêmes ne sont pas dépourvus d'idées, de pensées, d'opinions. Dans Le Seigneur des anneaux, Tolkien propose une réflexion sur la politique et la hiérarchie entre les humains.
  • Les romans chevaleresques du Moyen Âge présentent souvent des héros valeureux aux qualités morales, qui deviennent des exemples à suivre.
  • Dans les contes de fées, on retrouve cette idée de morale. Perrault livre souvent une leçon à la fin de ses histoires. Par exemple, il conclut "Le Petit Chaperon rouge" par un conseil aux jeunes filles : ne vous approchez pas du loup (des hommes).
  • Le genre romanesque propose donc une réflexion sur les actions humaines, sur le fonctionnement de la société ou sur la morale.
B

Des plongées dans l'Histoire

  • Les écrivains n'y pensent pas nécessairement en écrivant, mais leurs ouvrages peuvent devenir des témoignages de leur époque. Dans Bouvard et Pécuchet, Flaubert met en scène deux amis qui décident de se lancer dans toutes les entreprises possibles et imaginables. À travers ces deux personnages souvent ridicules, ils dénoncent une nouvelle façon d'apprendre à son époque, qui consiste à s'intéresser à tous les sujets, mais à ne rien savoir de façon approfondie.
  • De nombreux romans permettent d'étudier la façon de penser ou de vivre à une certaine époque. Les œuvres de Zola sont intéressantes de ce point de vue. Il effectuait toujours des recherches méticuleuses avant d'écrire, et son roman Germinal est une véritable plongée dans le monde des mineurs. Notre-Dame de Paris de Victor Hugo place l'action au Moyen Âge.
  • Le genre romanesque permet donc de revivre le passé, de s'intéresser à l'Histoire humaine.
C

Une réflexion sur l'âme humaine

  • La littérature est avant tout une grande réflexion sur l'âme humaine. Qu'importe le genre choisi, le roman dit quelque chose sur l'être humain, au moins sur son auteur. Le lecteur sort toujours grandi car il a accepté d'être un autre le temps de la lecture. En suivant des personnages différents de lui, le lecteur apprend quelque chose sur l'Homme.
  • Ainsi, lire Là-bas de Joris-Karl Huysmans c'est suivre une relation adultère, et même si le lecteur peut réprouver cette pratique, il est amené à comprendre les raisons des personnages. De même, dans Le Dernier jour d'un condamné, Victor Hugo nous pousse à éprouver de l'empathie pour un condamné à mort.
  • L'écrivain permet au lecteur de se mettre à la place d'autres hommes, de réfléchir à la condition humaine. Montaigne écrivait : "Chaque homme porte la forme entière de l'humaine condition." La littérature, en brouillant les frontières entre réalité et fiction, permet de le faire de façon certaine.

Le genre romanesque joue des frontières entre réalité et fiction. Certains romans sont bien moins réalistes que d'autres, ils entraînent le lecteur dans des univers merveilleux ou fantastiques. Le lecteur peut choisir de fuir la réalité, de vivre des aventures trépidantes, de découvrir des personnages parfaits, extraordinaires. Mais même ces romans disent quelque chose sur l'être humain. Ainsi, le lecteur qui fuit la réalité dans la fiction découvre toujours quelque chose sur la réalité.
La littérature se veut parfois un véritable miroir de la réalité. Les naturalistes et les réalistes ont particulièrement essayé de représenter le monde tel qu'ils le voyaient. Mais même ces romans obéissent à des règles fictionnelles comme le suspense. L'art de la fiction est toujours un art du paraître, mais c'est un art qui permet d'apporter des réponses à l'Homme sur sa condition, sur la société. C'est un art qui fait grandir l'Homme, qui est une source de connaissances.

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