Polynésie, 2008, voies technologiques
À l'âge de dix-neuf ans, et le jour même de ses noces, Edmond Dantès est emprisonné. En vous inscrivant dans la logique d'écriture d'Alexandre Dumas, vous rédigerez le passage du roman qui raconte l'arrivée en prison, la découverte de la cellule et rapporte les premières pensées du personnage.
Texte C : Alexandre Dumas, Le Comte de Monte-Cristo
1844 - 1845
[Edmond Dantès est un marin qui a fait fortune au cours de ses différents voyages à l'étranger. À l'âge de dix-neuf ans et le jour même de ses noces, il est emprisonné sur une fausse accusation portée par ceux qui jalousent sa fortune et son épouse. Il restera quatorze ans prisonnier au château d'If près de Marseille.]
Malgré ses prières ferventes, Dantès demeura prisonnier.
Alors son esprit devint sombre, un nuage s'épaissit devant ses yeux. Dantès était un homme simple et sans éducation ; le passé était resté pour lui couvert de ce voile sombre que soulève la science. Il ne pouvait, dans la solitude de son cachot et dans le désert de sa pensée, reconstruire les âges révolus, ranimer les peuples éteints, rebâtir les villes antiques, que l'imagination grandit et poétise, et qui passent devant les yeux, gigantesques et éclairées par le feu du ciel, comme les tableaux babyloniens de Martinn1 ; lui n'avait que son passé si court, son présent si sombre, son avenir si douteux : dix-neuf ans de lumière à méditer peut-être dans une éternelle nuit ! Aucune distraction ne pouvait donc lui venir en aide : son esprit énergique, et qui n'eût pas mieux aimé que de prendre son vol à travers les âges, était forcé de rester prisonnier comme un aigle dans une cage. Il se cramponnait alors à une idée, à celle de son bonheur détruit sans cause apparente et par une fatalité inouïe ; il s'acharnait sur cette idée, la tournant, la retournant sur toutes les faces, et la dévorant pour ainsi dire à belles dents, comme dans l'enfer de Dante l'impitoyable Ugolin2 dévore le crâne de l'archevêque Roger. Dantès n'avait eu qu'une foi passagère, basée sur la puissance ; il la perdit comme d'autres la perdent après le succès. Seulement, il n'avait pas profité.
La rage succéda à l'ascétisme3. Edmond lançait des blasphèmes qui faisaient reculer d'horreur le geôlier ; il brisait son corps contre les murs de sa prison ; il s'en prenait avec fureur à tout ce qui l'entourait, et surtout à lui-même, de la moindre contrariété que lui faisait éprouver un grain de sable, un fétu de paille, un souffle d'air.
1 Martinn est un peintre romantique anglais.
2 Ugolin : héros tragique de la Divine Comédie écrite par le poète italien Dante. Il est condamné à mourir de faim après avoir mangé ses propres enfants.
3 Ici, le personnage se replie sur une seule pensée.
À quel genre romanesque le texte rédigé doit-il correspondre, similaire au genre du Comte de Monte-Cristo d'Alexandre Dumas ?
Texte C : Alexandre Dumas, Le Comte de Monte-Cristo
1844 - 1845
[Edmond Dantès est un marin qui a fait fortune au cours de ses différents voyages à l'étranger. À l'âge de dix-neuf ans et le jour même de ses noces, il est emprisonné sur une fausse accusation portée par ceux qui jalousent sa fortune et son épouse. Il restera quatorze ans prisonnier au château d'If près de Marseille.]
Malgré ses prières ferventes, Dantès demeura prisonnier.
Alors son esprit devint sombre, un nuage s'épaissit devant ses yeux. Dantès était un homme simple et sans éducation ; le passé était resté pour lui couvert de ce voile sombre que soulève la science. Il ne pouvait, dans la solitude de son cachot et dans le désert de sa pensée, reconstruire les âges révolus, ranimer les peuples éteints, rebâtir les villes antiques, que l'imagination grandit et poétise, et qui passent devant les yeux, gigantesques et éclairées par le feu du ciel, comme les tableaux babyloniens de Martinn1 ; lui n'avait que son passé si court, son présent si sombre, son avenir si douteux : dix-neuf ans de lumière à méditer peut-être dans une éternelle nuit ! Aucune distraction ne pouvait donc lui venir en aide : son esprit énergique, et qui n'eût pas mieux aimé que de prendre son vol à travers les âges, était forcé de rester prisonnier comme un aigle dans une cage. Il se cramponnait alors à une idée, à celle de son bonheur détruit sans cause apparente et par une fatalité inouïe ; il s'acharnait sur cette idée, la tournant, la retournant sur toutes les faces, et la dévorant pour ainsi dire à belles dents, comme dans l'enfer de Dante l'impitoyable Ugolin2 dévore le crâne de l'archevêque Roger. Dantès n'avait eu qu'une foi passagère, basée sur la puissance ; il la perdit comme d'autres la perdent après le succès. Seulement, il n'avait pas profité.
La rage succéda à l'ascétisme3. Edmond lançait des blasphèmes qui faisaient reculer d'horreur le geôlier ; il brisait son corps contre les murs de sa prison ; il s'en prenait avec fureur à tout ce qui l'entourait, et surtout à lui-même, de la moindre contrariété que lui faisait éprouver un grain de sable, un fétu de paille, un souffle d'air.
1 Martinn est un peintre romantique anglais.
2 Ugolin : héros tragique de la Divine Comédie écrite par le poète italien Dante. Il est condamné à mourir de faim après avoir mangé ses propres enfants.
3 Ici, le personnage se replie sur une seule pensée.
Quel temps doit dominer dans le texte rédigé ?
Texte C : Alexandre Dumas, Le Comte de Monte-Cristo
1844 - 1845
[Edmond Dantès est un marin qui a fait fortune au cours de ses différents voyages à l'étranger. À l'âge de dix-neuf ans et le jour même de ses noces, il est emprisonné sur une fausse accusation portée par ceux qui jalousent sa fortune et son épouse. Il restera quatorze ans prisonnier au château d'If près de Marseille.]
Malgré ses prières ferventes, Dantès demeura prisonnier.
Alors son esprit devint sombre, un nuage s'épaissit devant ses yeux. Dantès était un homme simple et sans éducation ; le passé était resté pour lui couvert de ce voile sombre que soulève la science. Il ne pouvait, dans la solitude de son cachot et dans le désert de sa pensée, reconstruire les âges révolus, ranimer les peuples éteints, rebâtir les villes antiques, que l'imagination grandit et poétise, et qui passent devant les yeux, gigantesques et éclairées par le feu du ciel, comme les tableaux babyloniens de Martinn1 ; lui n'avait que son passé si court, son présent si sombre, son avenir si douteux : dix-neuf ans de lumière à méditer peut-être dans une éternelle nuit ! Aucune distraction ne pouvait donc lui venir en aide : son esprit énergique, et qui n'eût pas mieux aimé que de prendre son vol à travers les âges, était forcé de rester prisonnier comme un aigle dans une cage. Il se cramponnait alors à une idée, à celle de son bonheur détruit sans cause apparente et par une fatalité inouïe ; il s'acharnait sur cette idée, la tournant, la retournant sur toutes les faces, et la dévorant pour ainsi dire à belles dents, comme dans l'enfer de Dante l'impitoyable Ugolin2 dévore le crâne de l'archevêque Roger. Dantès n'avait eu qu'une foi passagère, basée sur la puissance ; il la perdit comme d'autres la perdent après le succès. Seulement, il n'avait pas profité.
La rage succéda à l'ascétisme3. Edmond lançait des blasphèmes qui faisaient reculer d'horreur le geôlier ; il brisait son corps contre les murs de sa prison ; il s'en prenait avec fureur à tout ce qui l'entourait, et surtout à lui-même, de la moindre contrariété que lui faisait éprouver un grain de sable, un fétu de paille, un souffle d'air.
1 Martinn est un peintre romantique anglais.
2 Ugolin : héros tragique de la Divine Comédie écrite par le poète italien Dante. Il est condamné à mourir de faim après avoir mangé ses propres enfants.
3 Ici, le personnage se replie sur une seule pensée.
Quel type de narrateur doit être utilisé dans le texte rédigé ?
Texte C : Alexandre Dumas, Le Comte de Monte-Cristo
1844 - 1845
[Edmond Dantès est un marin qui a fait fortune au cours de ses différents voyages à l'étranger. À l'âge de dix-neuf ans et le jour même de ses noces, il est emprisonné sur une fausse accusation portée par ceux qui jalousent sa fortune et son épouse. Il restera quatorze ans prisonnier au château d'If près de Marseille.]
Malgré ses prières ferventes, Dantès demeura prisonnier.
Alors son esprit devint sombre, un nuage s'épaissit devant ses yeux. Dantès était un homme simple et sans éducation ; le passé était resté pour lui couvert de ce voile sombre que soulève la science. Il ne pouvait, dans la solitude de son cachot et dans le désert de sa pensée, reconstruire les âges révolus, ranimer les peuples éteints, rebâtir les villes antiques, que l'imagination grandit et poétise, et qui passent devant les yeux, gigantesques et éclairées par le feu du ciel, comme les tableaux babyloniens de Martinn1 ; lui n'avait que son passé si court, son présent si sombre, son avenir si douteux : dix-neuf ans de lumière à méditer peut-être dans une éternelle nuit ! Aucune distraction ne pouvait donc lui venir en aide : son esprit énergique, et qui n'eût pas mieux aimé que de prendre son vol à travers les âges, était forcé de rester prisonnier comme un aigle dans une cage. Il se cramponnait alors à une idée, à celle de son bonheur détruit sans cause apparente et par une fatalité inouïe ; il s'acharnait sur cette idée, la tournant, la retournant sur toutes les faces, et la dévorant pour ainsi dire à belles dents, comme dans l'enfer de Dante l'impitoyable Ugolin2 dévore le crâne de l'archevêque Roger. Dantès n'avait eu qu'une foi passagère, basée sur la puissance ; il la perdit comme d'autres la perdent après le succès. Seulement, il n'avait pas profité.
La rage succéda à l'ascétisme3. Edmond lançait des blasphèmes qui faisaient reculer d'horreur le geôlier ; il brisait son corps contre les murs de sa prison ; il s'en prenait avec fureur à tout ce qui l'entourait, et surtout à lui-même, de la moindre contrariété que lui faisait éprouver un grain de sable, un fétu de paille, un souffle d'air.
1 Martinn est un peintre romantique anglais.
2 Ugolin : héros tragique de la Divine Comédie écrite par le poète italien Dante. Il est condamné à mourir de faim après avoir mangé ses propres enfants.
3 Ici, le personnage se replie sur une seule pensée.
Quel registre doit dominer dans le texte rédigé ?
Texte C : Alexandre Dumas, Le Comte de Monte-Cristo
1844 - 1845
[Edmond Dantès est un marin qui a fait fortune au cours de ses différents voyages à l'étranger. À l'âge de dix-neuf ans et le jour même de ses noces, il est emprisonné sur une fausse accusation portée par ceux qui jalousent sa fortune et son épouse. Il restera quatorze ans prisonnier au château d'If près de Marseille.]
Malgré ses prières ferventes, Dantès demeura prisonnier.
Alors son esprit devint sombre, un nuage s'épaissit devant ses yeux. Dantès était un homme simple et sans éducation ; le passé était resté pour lui couvert de ce voile sombre que soulève la science. Il ne pouvait, dans la solitude de son cachot et dans le désert de sa pensée, reconstruire les âges révolus, ranimer les peuples éteints, rebâtir les villes antiques, que l'imagination grandit et poétise, et qui passent devant les yeux, gigantesques et éclairées par le feu du ciel, comme les tableaux babyloniens de Martinn1 ; lui n'avait que son passé si court, son présent si sombre, son avenir si douteux : dix-neuf ans de lumière à méditer peut-être dans une éternelle nuit ! Aucune distraction ne pouvait donc lui venir en aide : son esprit énergique, et qui n'eût pas mieux aimé que de prendre son vol à travers les âges, était forcé de rester prisonnier comme un aigle dans une cage. Il se cramponnait alors à une idée, à celle de son bonheur détruit sans cause apparente et par une fatalité inouïe ; il s'acharnait sur cette idée, la tournant, la retournant sur toutes les faces, et la dévorant pour ainsi dire à belles dents, comme dans l'enfer de Dante l'impitoyable Ugolin2 dévore le crâne de l'archevêque Roger. Dantès n'avait eu qu'une foi passagère, basée sur la puissance ; il la perdit comme d'autres la perdent après le succès. Seulement, il n'avait pas profité.
La rage succéda à l'ascétisme3. Edmond lançait des blasphèmes qui faisaient reculer d'horreur le geôlier ; il brisait son corps contre les murs de sa prison ; il s'en prenait avec fureur à tout ce qui l'entourait, et surtout à lui-même, de la moindre contrariété que lui faisait éprouver un grain de sable, un fétu de paille, un souffle d'air.
1 Martinn est un peintre romantique anglais.
2 Ugolin : héros tragique de la Divine Comédie écrite par le poète italien Dante. Il est condamné à mourir de faim après avoir mangé ses propres enfants.
3 Ici, le personnage se replie sur une seule pensée.
Quel type de texte doit être rédigé ?
Texte C : Alexandre Dumas, Le Comte de Monte-Cristo
1844 - 1845
[Edmond Dantès est un marin qui a fait fortune au cours de ses différents voyages à l'étranger. À l'âge de dix-neuf ans et le jour même de ses noces, il est emprisonné sur une fausse accusation portée par ceux qui jalousent sa fortune et son épouse. Il restera quatorze ans prisonnier au château d'If près de Marseille.]
Malgré ses prières ferventes, Dantès demeura prisonnier.
Alors son esprit devint sombre, un nuage s'épaissit devant ses yeux. Dantès était un homme simple et sans éducation ; le passé était resté pour lui couvert de ce voile sombre que soulève la science. Il ne pouvait, dans la solitude de son cachot et dans le désert de sa pensée, reconstruire les âges révolus, ranimer les peuples éteints, rebâtir les villes antiques, que l'imagination grandit et poétise, et qui passent devant les yeux, gigantesques et éclairées par le feu du ciel, comme les tableaux babyloniens de Martinn1 ; lui n'avait que son passé si court, son présent si sombre, son avenir si douteux : dix-neuf ans de lumière à méditer peut-être dans une éternelle nuit ! Aucune distraction ne pouvait donc lui venir en aide : son esprit énergique, et qui n'eût pas mieux aimé que de prendre son vol à travers les âges, était forcé de rester prisonnier comme un aigle dans une cage. Il se cramponnait alors à une idée, à celle de son bonheur détruit sans cause apparente et par une fatalité inouïe ; il s'acharnait sur cette idée, la tournant, la retournant sur toutes les faces, et la dévorant pour ainsi dire à belles dents, comme dans l'enfer de Dante l'impitoyable Ugolin2 dévore le crâne de l'archevêque Roger. Dantès n'avait eu qu'une foi passagère, basée sur la puissance ; il la perdit comme d'autres la perdent après le succès. Seulement, il n'avait pas profité.
La rage succéda à l'ascétisme3. Edmond lançait des blasphèmes qui faisaient reculer d'horreur le geôlier ; il brisait son corps contre les murs de sa prison ; il s'en prenait avec fureur à tout ce qui l'entourait, et surtout à lui-même, de la moindre contrariété que lui faisait éprouver un grain de sable, un fétu de paille, un souffle d'air.
1 Martinn est un peintre romantique anglais.
2 Ugolin : héros tragique de la Divine Comédie écrite par le poète italien Dante. Il est condamné à mourir de faim après avoir mangé ses propres enfants.
3 Ici, le personnage se replie sur une seule pensée.
À quelle personne le texte doit-il être rédigé ?
Texte C : Alexandre Dumas, Le Comte de Monte-Cristo
1844 - 1845
[Edmond Dantès est un marin qui a fait fortune au cours de ses différents voyages à l'étranger. À l'âge de dix-neuf ans et le jour même de ses noces, il est emprisonné sur une fausse accusation portée par ceux qui jalousent sa fortune et son épouse. Il restera quatorze ans prisonnier au château d'If près de Marseille.]
Malgré ses prières ferventes, Dantès demeura prisonnier.
Alors son esprit devint sombre, un nuage s'épaissit devant ses yeux. Dantès était un homme simple et sans éducation ; le passé était resté pour lui couvert de ce voile sombre que soulève la science. Il ne pouvait, dans la solitude de son cachot et dans le désert de sa pensée, reconstruire les âges révolus, ranimer les peuples éteints, rebâtir les villes antiques, que l'imagination grandit et poétise, et qui passent devant les yeux, gigantesques et éclairées par le feu du ciel, comme les tableaux babyloniens de Martinn1 ; lui n'avait que son passé si court, son présent si sombre, son avenir si douteux : dix-neuf ans de lumière à méditer peut-être dans une éternelle nuit ! Aucune distraction ne pouvait donc lui venir en aide : son esprit énergique, et qui n'eût pas mieux aimé que de prendre son vol à travers les âges, était forcé de rester prisonnier comme un aigle dans une cage. Il se cramponnait alors à une idée, à celle de son bonheur détruit sans cause apparente et par une fatalité inouïe ; il s'acharnait sur cette idée, la tournant, la retournant sur toutes les faces, et la dévorant pour ainsi dire à belles dents, comme dans l'enfer de Dante l'impitoyable Ugolin2 dévore le crâne de l'archevêque Roger. Dantès n'avait eu qu'une foi passagère, basée sur la puissance ; il la perdit comme d'autres la perdent après le succès. Seulement, il n'avait pas profité.
La rage succéda à l'ascétisme3. Edmond lançait des blasphèmes qui faisaient reculer d'horreur le geôlier ; il brisait son corps contre les murs de sa prison ; il s'en prenait avec fureur à tout ce qui l'entourait, et surtout à lui-même, de la moindre contrariété que lui faisait éprouver un grain de sable, un fétu de paille, un souffle d'air.
1 Martinn est un peintre romantique anglais.
2 Ugolin : héros tragique de la Divine Comédie écrite par le poète italien Dante. Il est condamné à mourir de faim après avoir mangé ses propres enfants.
3 Ici, le personnage se replie sur une seule pensée.
Quels types de verbes doivent être utilisés pour rapporter les pensées d'Edmond Dantès ?
Texte C : Alexandre Dumas, Le Comte de Monte-Cristo
1844 - 1845
[Edmond Dantès est un marin qui a fait fortune au cours de ses différents voyages à l'étranger. À l'âge de dix-neuf ans et le jour même de ses noces, il est emprisonné sur une fausse accusation portée par ceux qui jalousent sa fortune et son épouse. Il restera quatorze ans prisonnier au château d'If près de Marseille.]
Malgré ses prières ferventes, Dantès demeura prisonnier.
Alors son esprit devint sombre, un nuage s'épaissit devant ses yeux. Dantès était un homme simple et sans éducation ; le passé était resté pour lui couvert de ce voile sombre que soulève la science. Il ne pouvait, dans la solitude de son cachot et dans le désert de sa pensée, reconstruire les âges révolus, ranimer les peuples éteints, rebâtir les villes antiques, que l'imagination grandit et poétise, et qui passent devant les yeux, gigantesques et éclairées par le feu du ciel, comme les tableaux babyloniens de Martinn1 ; lui n'avait que son passé si court, son présent si sombre, son avenir si douteux : dix-neuf ans de lumière à méditer peut-être dans une éternelle nuit ! Aucune distraction ne pouvait donc lui venir en aide : son esprit énergique, et qui n'eût pas mieux aimé que de prendre son vol à travers les âges, était forcé de rester prisonnier comme un aigle dans une cage. Il se cramponnait alors à une idée, à celle de son bonheur détruit sans cause apparente et par une fatalité inouïe ; il s'acharnait sur cette idée, la tournant, la retournant sur toutes les faces, et la dévorant pour ainsi dire à belles dents, comme dans l'enfer de Dante l'impitoyable Ugolin2 dévore le crâne de l'archevêque Roger. Dantès n'avait eu qu'une foi passagère, basée sur la puissance ; il la perdit comme d'autres la perdent après le succès. Seulement, il n'avait pas profité.
La rage succéda à l'ascétisme3. Edmond lançait des blasphèmes qui faisaient reculer d'horreur le geôlier ; il brisait son corps contre les murs de sa prison ; il s'en prenait avec fureur à tout ce qui l'entourait, et surtout à lui-même, de la moindre contrariété que lui faisait éprouver un grain de sable, un fétu de paille, un souffle d'air.
1 Martinn est un peintre romantique anglais.
2 Ugolin : héros tragique de la Divine Comédie écrite par le poète italien Dante. Il est condamné à mourir de faim après avoir mangé ses propres enfants.
3 Ici, le personnage se replie sur une seule pensée.
- Le sujet implique une imitation du style d'Alexandre Dumas. Il faut donc s'inspirer de sa façon d'écrire. L'invention doit s'inscrire dans le genre du roman d'aventures. Le style doit être soutenu. Alexandre Dumas utilise de nombreux adjectifs et des images, il est préférable de faire de même.
- Il faut faire une description de la cellule. Le texte sera rédigé au passé. Il faut donc utiliser de l'imparfait pour la description. L'arrivée en prison sera plutôt racontée en utilisant le passé simple. Par la suite, il faudra mêler description et pensées du personnage.
- Le récit doit être à la troisième personne. Les pensées du personnage doivent donc être rapportées.
- Il est important de retranscrire les émotions du personnage. Il est triste, malheureux, il se sent également trompé et trahi. Il ne comprend pas ce qu'il fait là, il doit avoir un profond sentiment d'injustice.
Edmond Dantès continuait à avancer comme un somnambule, incapable de comprendre ce qui lui arrivait. Il sentait des gardes le traîner derrière eux. Il savait bien que ses poignets étaient liés mais il ne pouvait croire qu'il était fait prisonnier. Il se souvenait comment, un jour, alors qu'il était encore enfant, il avait observé un homme qu'on menait à la prison. Il avait demandé à son père pourquoi on emportait cet homme, et son père lui avait répondu : "Parce que c'est un meurtrier". Il ne pouvait croire qu'il était à son tour, maintenant, dans cette position. Il ne pouvait croire cela. Non, c'était impossible. Impossible, car il n'avait tué personne, car il n'avait rien fait, car il était innocent. Il faudrait bien qu'on le réalise.
Il entendit le cliquetis des clés qu'un garde sortait de sa poche, et puis tout à coup il fut à l'intérieur, dans la prison. Il frissonna. Il n'avait même pas fait attention au bâtiment à l'extérieur, et maintenant il était prisonnier de ses murs. Les hommes autour de lui échangèrent des paroles qui lui parurent très étranges. L'un d'eux donna un numéro de cellule à un autre. Un garde tira alors la manche d'Edmond, et le traîna dans un couloir obscur et humide. Il entendait des voix, des gémissements, comme autant de murmures douloureux qui emplissaient les murs de la prison. Ils arrivèrent devant une porte en fer, qui paraissait très lourde. L'homme qui accompagnait Edmond ouvrit la cellule et le força à baisser la tête pour y entrer. La pièce était si exiguë que le jeune homme devait garder le dos courbé à l'intérieur. Il tremblait complètement, de peur, de froid. L'homme lui dit quelques mots, et ressortit. Il était seul, tout seul, là, dans l'obscurité. Il n'y avait qu'une toute petite fenêtre, très haut vers le plafond, mais elle était fermée par d'épais barreaux. La lumière refusait d'entrer, comme si elle trouvait l'endroit trop lugubre. Les pierres qui constituaient les murs ruisselaient. Edmond entendait des gouttes tomber, mais le manque de lumière l'empêchait de voir d'où venait la fuite. Toutefois, il lui semblait que la fuite venait de partout, que l'eau coulait à flot, qu'il était comme tout au fond d'un puits. En regardant le sol, il fut étonné de ne pas y découvrir ses pieds noyés. Il y avait seulement une vieille paillasse, toute petite. Edmond pensa avec horreur que désormais, c'est là qu'il dormirait. Il ne pouvait y croire. Aujourd'hui, c'était son mariage. Aujourd'hui, il devait épouser la femme qu'il aimait, il devait la tenir par la main et entrer avec elle dans leur chambre, leur chambre de jeunes mariés. Il aurait dû passer sa nuit de noces dans les bras de sa bien-aimée. Mais il était là, dans cette pièce horrible... Et il ne savait toujours pas pourquoi. Il sentait sur lui un poids immense, et dans son cœur une flamme, une petite flamme, mais qui suffisait à brûler son être. Cette flamme allait le dévorer, il le sentait. Elle lui criait : "C'est injuste, c'est injuste, c'est injuste." De son poing, il frappa la porte de la cellule. Il se blessa, mais la douleur physique n'était rien. C'est tout son être qui criait, qui hurlait, qui brûlait. Une colère comme il en avait rarement connu l'envahissait. Il repensait à cet homme qu'il avait vu enfant, cet homme qui avait été traîné en prison. Et si, lui aussi, il avait été innocent ? Innocent ! Il était innocent ! Edmond se répétait inlassablement cette phrase, et il voyait le visage de celle qu'il aimait, il voyait son doux visage rond, ses grandes paupières qui clignaient tout le temps, son air buté quand elle était fâchée, ses longs cheveux sombres et brillants... Plus le visage de sa bien-aimée lui parvenait, plus il se sentait révolté. Innocent ! Il était innocent.