Expliquer la militarisation des espaces maritimes Exercice fondamental

Le contrôle et la sécurisation des espaces maritimes expliquent leur militarisation croissante. Élément ancien de puissance, le contrôle des mers est une donnée géostratégique majeure aujourd'hui dans le cadre de la mondialisation. Dominée par les États-Unis, elle est aussi caractérisée par le renforcement des marines de guerre des puissances qui veulent compter dans la mondialisation actuelle.

Les États doivent donc posséder une marine capable de sécuriser la navigation maritime et protéger leur territoire. Les États-Unis sont alors ici les maîtres aussi bien quantitativement que qualitativement. Ils sont en effet les seuls à posséder six flottes complètes réparties sur l'ensemble des principaux océans et mers du globe. Composées de plus de 283 bâtiments de combats dont les plus importants sont ses porte-avions géants (10), elle dispose en plus de 3700 avions (aéronavale). Il faut y ajouter une centaine de navires auxiliaires de soutient et de transport. Plus d'un demi-million de soldats en composent les effectifs. Outre la quantité, la flotte américaine dispose des dernières technologies tant au niveau de ses sous-marins nucléaires que de sa technologie de lancement d'avions aéroportés. C'est aujourd'hui dans la zone Inde-Pacifique que la présence navale américaine est le plus importante. Selon l'état major américain, l'importance économique, les intérêts stratégiques et la géographie de cette région dictent un recours croissant aux forces navales pour protéger les intérêts américains notamment face à l'influence grandissante et parfois agressive de la Chine.

Outre cette domination exceptionnelle des États-Unis, on assiste aujourd'hui à une réorganisation des marines de guerre, symbole des enjeux géopolitiques que représentent les espaces maritimes. Si la marine de guerre se situe au second rang derrière les États-Unis, elle est en passe de se faire dépasser par le pays qui a accéléré son effort concernant sa marine de guerre : la Chine. Entre 1995 et 2007 ce sont ainsi plus de 40 nouveaux navires qui ont étoffé les effectifs existants. Pékin réagit ainsi à la présence accrue des navires américains dans la zone Inde-Pacifique dans le cadre des tensions concernant Taïwan et désire sécuriser davantage ses voies d'approvisionnement. Longtemps clients des Russes, les Chinois ont même développé leur propre industrie navale. Au 4e rang se situe la marine britannique concurrencée de près par la marine japonaise. La marine française quant à elle se trouve de plus en plus concurrencée et en voie de rattrapage par l'Inde qui accroît elle aussi son potentiel naval.