Répondre aux questions suivantes qui permettront de montrer comment l'évolution de la structure socioprofessionnelle, les niveaux de formation et les ressources et configurations familiales contribuent à expliquer la mobilité sociale.
Quel est l'effet de la création de postes qualifiés sur la mobilité ?
La création de postes qualifiés correspond à un changement de la structure socioprofessionnelle de la société. Elle entraîne ainsi une mobilité structurelle ascendante, indépendamment des comportements et des choix individuels.
Quels peuvent être les facteurs de la mobilité structurelle ?
La mobilité structurelle est la mobilité qui s'explique par les modifications de la structure socioprofessionnelle de la société. Elle n'est pas liée à la volonté des individus, mais aux changements dans la structure de l'économie et des emplois, comme par exemple la tertiarisation de l'économie ou la disparition de certains métiers qui poussent les individus à changer de métier par rapport à leurs parents.
Que désigne le paradoxe d'Anderson ?
Le paradoxe d'Anderson énonce que pour un individu, l'acquisition d'un diplôme supérieur à celui de son père ne garantit pas une position sociale supérieure. Un individu peut obtenir un diplôme plus élevé que celui de ses parents et aboutir à une position sociale inférieure.
En général, quel est le rôle du diplôme dans la mobilité sociale des individus issus de classes défavorisées ?
Il y a généralement un lien entre niveau de diplôme et position sociale. Cela fait du diplôme un instrument de mobilité sociale ascendante pour les enfants de parents peu qualifiés. Pour les enfants de parents qualifiés, le diplôme est souvent nécessaire contre le déclassement. Mais le diplôme n'est pas toujours suffisant, comme le montre le paradoxe d'Anderson : en raison de la massification scolaire, le nombre de diplômés a augmenté plus rapidement que le nombre d'emplois. De ce fait, l'acquisition par un individu d'un diplôme supérieur à celui de ses parents ne lui garantit pas une position sociale supérieure.
Que désigne la notion de reproduction scolaire ?
L'école contribue en principe à l'égalité des chances, c'est-à-dire qu'elle devrait permettre à tous d'avoir la même probabilité d'occuper les diverses positions sociales, quelle que soit l'origine des individus. Pourtant, l'école ne réussit pas à empêcher la reproduction des positions sociales. Cela s'explique notamment par une différence de résultats scolaires selon le milieu d'origine et une différence de choix d'orientation scolaire qui fait que les enfants des milieux favorisés choisissent des filières plus prestigieuses. L'école contribue donc aussi à la reproduction sociale : on parle alors de « reproduction scolaire ».
Selon Pierre Bourdieu, quel est le rôle de la famille dans la mobilité sociale ?
Selon le sociologue Pierre Bourdieu, la famille est une institution reproductrice dans la société, car en transmettant des capitaux différents, elle contribue au maintien des statuts existants. Cela passe notamment par l'école, car le capital culturel transmis par les parents à leurs enfants explique en grande partie la réussite à l'école.
Quels sont les facteurs familiaux qui peuvent influencer la mobilité sociale ?
Les différentes compositions familiales ont une incidence sur la réussite scolaire des enfants, et ainsi sur leur position sociale. De manière générale, plus le nombre de frères et de sœurs est élevé, plus on constate de l'immobilité sociale. D'autre part, les ressources familiales sont aussi un déterminant-clé de la mobilité sociale. La possession de ressources économiques (notamment nécessaires au financement des études), sociales (comme des contacts professionnels) ou culturelles (qui interviennent dans la réussite scolaire) influence la réussite scolaire et professionnelle des enfants. Par la transmission de ces ressources, la famille peut largement favoriser la reproduction sociale.
La mobilité sociale dépend de plusieurs facteurs.
Tout d'abord, l'évolution de la structure socioprofessionnelle explique la mobilité structurelle. La mobilité structurelle est la mobilité qui s'explique par les modifications de la structure socioprofessionnelle de la société, indépendamment des comportements individuels. Ces changements sont par exemple la tertiarisation de l'économie provoquant une diminution du nombre d'ouvriers et une augmentation des employés. Il s'agit également de la création d'emplois qualifiés qui entraîne une mobilité structurelle ascendante. Inversement, le ralentissement de la création des postes qualifiés (professions intermédiaires et cadres) freine la mobilité sociale.
Le diplôme est ainsi devenu un facteur-clé de l'accès à l'emploi dans les sociétés modernes. Toutefois, la massification scolaire observée à partir des années 1960 a conduit à une augmentation du nombre de diplômés supérieure à celle du nombre d'emplois qualifiés. Des diplômés de l'enseignement supérieur ont donc dû trouver des emplois qui demandaient un niveau de diplôme moins élevé que celui qu'ils avaient, en devenant par exemple employés. Ils ont donc pu avoir une position sociale identique à celle de leurs parents, alors même qu'ils avaient obtenu des diplômes de niveau supérieur. C'est le paradoxe d'Anderson : l'acquisition par un individu d'un diplôme supérieur à celui de ses parents ne lui garantit pas une position sociale supérieure.
Un second facteur de mobilité sociale concerne la famille et l'école, qui jouent un rôle primordial dans la mobilité sociale. L'école contribue en principe à l'égalité des chances, c'est-à-dire qu'elle devrait permettre à tous d'avoir la même probabilité d'occuper les diverses positions sociales, quelle que soit l'origine des individus. De plus, le diplôme est un facteur de mobilité ascendante pour les enfants dont les parents sont peu qualifiés (bien que cela ne soit pas toujours vrai en raison du paradoxe d'Anderson). Pourtant, l'école ne réussit pas à empêcher la reproduction des positions sociales. Cela s'explique notamment par une différence de résultats scolaires selon le milieu d'origine et une différence de choix d'orientation scolaire qui fait que les enfants des milieux favorisés choisissent des filières plus prestigieuses. L'école contribue donc aussi à la reproduction sociale : on parle alors de « reproduction scolaire ».
Enfin, le milieu social d'origine des individus, et en premier lieu la famille, a une forte influence sur leur trajectoire sociale. Les configurations familiales influencent la mobilité sociale. De manière générale, plus le nombre de frères et de sœurs est élevé, plus on constate de l'immobilité sociale. D'autre part, les ressources familiales sont aussi un déterminant-clé de la mobilité sociale. La possession de ressources économiques (notamment nécessaires au financement des études), sociales (comme des contacts professionnels) ou culturelles (qui interviennent dans la réussite scolaire) influence la réussite scolaire et professionnelle des enfants. C'est ainsi que pour le sociologue Pierre Bourdieu, la famille est avant tout un facteur de reproduction sociale. En transmettant des capitaux différents, elle contribue au maintien des statuts existants. Cela passe notamment par l'école, car le capital culturel transmis par les parents à leurs enfants explique en grande partie la réussite à l'école.