On donne le texte suivant extrait du roman Les Aventures de Télémaque de Fénelon :
Venons maintenant au roi pacifique. Il est vrai qu'il n'est pas propre à de grandes conquêtes ; c'est-à-dire qu'il n'est pas né pour troubler le bonheur de son peuple en voulant vaincre les autres peuples que la justice ne lui a pas soumis : mais, s'il est véritablement propre à gouverner en paix, il a toutes les qualités nécessaires pour mettre son peuple en sûreté contre ses ennemis. Voici comment : il est juste, modéré et commode à l'égard de ses voisins ; il n'entreprend jamais contre eux aucun dessein qui puisse troubler sa paix ; il est fidèle dans ses alliances. Ses alliés l'aiment, ne le craignent point et ont une entière confiance en lui. S'il y a quelque voisin inquiet, hautain et ambitieux, tous les autres rois voisins, qui craignent ce voisin inquiet et qui n'ont aucune jalousie du roi pacifique, se joignent à ce bon roi pour l'empêcher d'être opprimé. Sa probité, sa bonne foi, sa modération, le rendent l'arbitre de tous les États qui environnent le sien.
Quelle est la thèse défendue dans le texte ?
- L'auteur de l'article s'interroge sur les qualité d'un bon roi.
- Il défend la thèse selon laquelle le roi pacifique est le meilleur type de roi et qu'il a les qualités nécessaires pour assurer à la fois le bonheur de son peuple et sa position vis-à-vis de ses voisins.
- La thèse peut être résumée par cette phrase : "s'il est véritablement propre à gouverner en paix, il a toutes les qualités nécessaires pour mettre son peuple en sûreté contre ses ennemis".
La thèse du texte est que le roi pacifique est le meilleur type de roi car il assure le bonheur et la sécurité de son peuple en se faisant l'arbitre des monarques qui l'entourent.
Quels sont les arguments avancés par le texte ?
- Le texte commence par démontrer que les grandes conquêtes tendent à compromettre le bonheur du peuple et que le roi pacifique a la sagesse de s'en tenir à ceux que la justice lui a soumis.
- L'auteur explique ensuite comment le roi pacifique garantit la sécurité de son pays : il fait alors l'éloge du roi et montre un fonctionnement d'alliances basées sur la confiance et l'amour plutôt que la crainte.
- Il finit par l'argument de la modération qui garantit au roi pacifique une posture d'arbitre au sein des nations.
- Il illustre son propos par une hypothèse exprimée dans la conditionnelle "S'il y a quelque voisin inquiet, hautain et ambitieux" qui met en scène un contre-exemple du roi pacifique : il montre alors que, logiquement, les rois préfèrent se liguer contre un roi dangereux avec un roi modéré qui ne les menace pas.
L'auteur développe les arguments du bonheur et de la sécurité du peuple, et des bienfaits de la modération dans les alliances politiques pour montrer l'efficacité du roi pacifique dont il fait l'éloge par opposition au roi "inquiet, hautain et ambitieux".