On donne le texte suivant extrait de l'essai Apprendre à se reposer de Paul Morand :
Le vrai luxe, et que personne ne pense plus à s'offrir, c'est de prendre son temps. Comme on l'a fait souvent remarquer, les doctrines nouvellement acclimatées chez les Anglo-Saxons, Christian Science, Yoghis ou Vedentas, les idées shinto pour le Japon et même, peut-être, le néo-thomisme pour la France, viennent s'opposer au culte de la vitesse. M. Paul Souday reprenait jadis avec sévérité Mac Orlan pour avoir écrit : "Il n'y a qu'une chose qui compte, la vitesse", et le rabrouait ainsi : "Il ne faut pas prendre les moteurs pour des lanternes. Tout ce matériel est utile aux gens d'affaires..." (M. Souday pourrait ajouter que Mercure qui est à la fois le dieu du commerce et celui de la vitesse, est sans doute l'inventeur de l'arbitrage en Bourse), "mais la pensée, qui importe avant tout, n'exige pas cette accélération. Elle se trouve même assez bien du loisir et d'une sage lenteur."
Ne vous piquez pas d'une folle vitesse, enseigne Boileau avant M. Souday.
Quelle est la thèse défendue dans le texte ?
- L'auteur de l'essai fait l'éloge de la lenteur comme un luxe nécessaire.
- Il blâme une époque où domine la vitesse qui n'est bonne que pour les affaires.
- Il défend la thèse que la pensée nécessite que l'on prenne son temps, ce que résume la phrase suivante : "Le vrai luxe, et que personne ne pense plus à s'offrir, c'est de prendre son temps".
Il est indispensable de s'offrir le luxe de prendre son temps contre le "culte de la vitesse".
Quels sont les arguments avancés par le texte ?
- Le texte s'ouvre sur l'argumentation que la société contemporaine ne sait plus prendre son temps alors que c'est un luxe. Il illustre cette idée en montrant les exemples de nouvelles doctrines qui se répandent en réponse au développement de ce qu'il appelle le "culte de la vitesse".
- Pour illustrer son propos, il cite le débat d'idées entre Mac Orlan qui encourage ce culte de la vitesse et Paul Souday dont l'argument est que la pensée a besoin de temps et de loisir pour se développer.
- L'argument final, à travers la paraphrase de Boileau, est que cet appel à prendre son temps ne date pas d'aujourd'hui : c'est un argument d'autorité.
L'auteur utilise l'argument que la société montre un besoin de prendre davantage son temps. Il illustre ce propos d'un débat d'idées entre deux auteurs contemporains et achève l'extrait sur un argument d'autorité.