On donne le texte suivant extrait du poème "N'écris pas" de Marceline Desbordes-Valmore :
N'écris pas. Je suis triste, et je voudrais m'éteindre.
Les beaux étés sans toi, c'est la nuit sans flambeau.
J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre,
Et frapper à mon cœur, c'est frapper au tombeau.
N'écris pas !
N'écris pas. N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes.
Ne demande qu'à Dieu... qu'à toi, si je t'aimais !
Au fond de ton absence écouter que tu m'aimes,
C'est entendre le ciel sans y monter jamais.
N'écris pas !
Comment se manifeste la présence de la poétesse ?
- Le pronom personnel de première personne du singulier s'exprime sous plusieurs formes : le "nous" du couple amoureux, le "je" poétique qui apparaît également dans le "m'".
- La poétesse s'exprime également au moyen du pronom possessif "mon".
- La voix de la poétesse se fait également entendre grâce aux modalités exclamatives ("n'écris pas !").
- Enfin, la poétesse exprime ses sentiments, d'amour ("je t'aimais"), de tristesse ("je suis tristesse") et de souffrances ("je voudrais m'éteindre").
Les pronoms personnels de première personne et les verbes de sentiments soulignent la présence du poète.
Quels sont les sentiments évoqués ? Justifier la réponse.
- Le "je" poétique exprime la souffrance liée à l'absence de l'être aimé : on retrouve donc les thématiques de la souffrance amoureuse.
- Le poème se centre sur le désir de mort de la poétesse privée de l'être aimé : "je voudrais m'éteindre", "frapper à mon cœur, c'est frapper au tombeau".
- Enfin, la transcendance spirituelle est évoquée : "Dieu", "le ciel" montrent le désir d'élévation de la poétesse mais aussi l'adoration qu'elle voue à l'être aimé.
Les sentiments évoqués sont la souffrance et l'amour.
Quelle(s) figure(s) de style la poétesse utilise-t-elle ?
- Le poème est rythmé par la reprise anaphorique de l'ordre "n'écris pas" en début et en fin de strophe.
- La poétesse utilise plusieurs métaphores : elle compare l'absence de l'être aimé à celle de la lumière ("la nuit sans flambeau"), son propre cœur à un "tombeau" et la promesse d'amour ("écouter que tu m'aimes") à un paradis inaccessible ("c'est entendre le ciel sans y monter jamais").
Les figures de style utilisées sont l'anaphore et la métaphore.