Définir l'agriculture durable Exercice fondamental

Nourrir la planète, respecter l'environnement et préserver la santé des consommateurs : voilà le triptyque d'une agriculture durable et de ses enjeux économiques, environnementaux et sociaux.

Le pilier économique d'une agriculture durable repose en effet sur une production permettant de répondre aux besoins mondiaux tout en préservant le revenu des agriculteurs. C'est un des objectifs du commerce équitable qui vise notamment à assurer des revenus décents aux paysans des pays du Sud par la vente directe de leurs productions aux consommateurs du Nord sans passer par les circuits commerciaux habituels. Cela reste encore difficile à cause du poids énorme de l'agriculture productiviste fondée sur le profit et les échanges internationaux. Le pilier économique d'une agriculture durable concerne également les consommateurs. Il faut que ces derniers aient accès à des produits bon marché dont les prix ne fluctuent pas trop, notamment dans les pays du Sud. Raccourcir les filières et diminuer le nombre d'intermédiaires peut être la solution pour diminuer les prix agricoles.

Le pilier environnemental de l'agriculture durable vise à produire suffisamment sans altérer la qualité des ressources naturelles comme l'eau, les sols, la végétation et en leur permettant de se renouveler. Des progrès ont été accomplis : engrais et pesticides moins polluants, technique de culture et d'irrigation respectant mieux la fertilité des sols, plus économes en eau et ralentissant l'érosion. Ce pilier est aujourd'hui la priorité des pays développés.

Enfin, le pilier social repose sur la qualité des productions et la solidarité internationale. Face aux scandales alimentaires des farines animales, des hormones et des OGM, une agriculture durable prend en compte la recherche de produits de qualité, tant sanitaire que gustative. C'est pour cela que des labels agricoles permettant de certifier la qualité des produits ont été mis en place dans les pays du Nord comme la France comme le label AB (agriculture biologique) ou AOP (appellation d'origine protégée) qui certifie l'origine géographique du produit et le respect du savoir-faire traditionnel. Cet aspect prend également en compte la place des agriculteurs dans leur société. Dans les pays du Nord et face à la remise en cause de l'agriculture productiviste, ceux-ci se sentent souvent montrés du doigt et veulent relever les défis du futur de manière responsable. Dans les pays du Sud comme au Brésil, les enjeux concernent le partage des terres et des conflits entre les petits agriculteurs menacés par des multinationales agroalimentaires qui concentrent des millions d'hectares entre leurs mains.