Expliquer l'agriculture vivrière et ses limites Exercice fondamental

Si l'agriculture intensive ou productiviste est née au XXe siècle, une agriculture plus ancienne cohabite aujourd'hui avec cette dernière : l'agriculture vivrière ou traditionnelle. Fondée sur des pratiques anciennes et peu productives, elle peine aujourd'hui à relever le défi alimentaire mondial et montre aujourd'hui ses limites.

L'agriculture vivrière est une agriculture essentiellement tournée vers l'autoconsommation et l'économie de subsistance. La production n'est destinée ni à l'industrie agroalimentaire ni à être exportée mais elle est autoconsommée par les paysans eux-mêmes et la population locale. Essentiellement localisée dans les pays du Sud, cette forme d'agriculture est pratiquée par environ deux milliards d'habitants. Essentiellement basée sur la production de blé, riz ou maïs, elle est très pauvre en protéines animales. Ses rendements sont faibles car les agriculteurs la pratiquant n'ont pas accès à du matériel moderne ni à des intrants performants (pesticides, engrais). La faible production est alors quasiment consommée et ne peut être vendue, ce qui permettrait aux agriculteurs d'augmenter leur niveau de vie.

Ce type d'agriculture montre alors vite ses limites face au défi alimentaire actuel : sa productivité est en effet insuffisante dans les pays du Sud où elle est majoritairement pratiquée. Or, c'est dans cette partie du monde qui compte près de 1,3 milliard d'agriculteurs (97%) que sous la sous-alimentation est la plus aiguë. Les trois quarts des personnes souffrant de la faim dans le monde appartiennent à des familles d'agriculteurs qui ne subsistent qu'avec la force de leurs bras, des moyens techniques limités et des petites parcelles. De plus, l'agriculture vivrière souffre d'un déficit d'investissement. En moyenne, les pays en voie de développement ne lui consacrent que 4% de leur budget. Elle est aussi souvent négligée au profit de l'agriculture commerciale. Ainsi le Sénégal qui a tourné son agriculture vers l'arachide doit importer quasiment toutes ses denrées alimentaires pour subvenir aux besoins immédiats de sa population. Enfin, cette agriculture ne permettant pas la production de surplus ne permet pas de déclencher un quelconque développement. En effet c'est par la vente de surplus agricoles que certains agriculteurs peuvent s'acheter du matériel plus performant et ainsi produire plus pour s'enrichir et permettre à l'ensemble de la chaîne économique de s'enclencher.