Quelles sont les caractéristiques et les limites de l'agriculture intensive ?
Quel autre nom est donné à l'agriculture intensive ?
Quel nom général donne-t-on aux engrais et pesticides utilisés dans l'agriculture intensive ?
Quel secteur économique allie agriculture et industrie ?
Quelle ressource a été surutilisée par l'agriculture intensive ?
Quelle maladie provoquée par les excès de l'agriculture productiviste en a montré les limites ?
L'alimentation de la planète est aujourd'hui assurée par des agricultures très intensives qui ont su montrer leur efficacité depuis leur apparition, en relevant les défis alimentaires du passé. Cependant, dans le cadre de la réflexion sur un développement durable, ces types d'agricultures sont critiqués aujourd'hui et leurs limites ne cessent d'être dénoncées.
L'agriculture productiviste (ou intensive) est apparue dans la seconde moitié du XXe siècle, aux États-Unis, puis s'est étendue aux pays du Nord. L'objectif était d'augmenter la productivité et les rendements grâce à la mécanisation de l'agriculture, à l'usage d'intrants (pesticides, engrais, etc.) et à la sélection végétale et animale (utilisation d'OGM : organismes génétiquement modifiés). La productivité est au rendez-vous : en France, en 1950, le rendement en blé est en moyenne de 15 quintaux à l'hectare. En 1970, il passait à 30 quintaux/ha. En 2000, il est de l'ordre de 65 quintaux/ha. Cette amélioration des rendements s'accompagne d'une réduction spectaculaire de la main-d'œuvre. En 1950, en France, 5 millions d'actifs relevaient du secteur agricole. Ils ne sont plus qu'un million en 2000. Cette agriculture produit en masse pour le marché national et mondial et est au centre du secteur agroalimentaire. Dominé par de grandes firmes, il associe l'agriculture aux industries et aux services qui transforment, conditionnent, transportent et distribuent les aliments. En raison de son efficacité, ce modèle est adopté par les puissances agricoles du Sud comme le Brésil, la Chine ou la Turquie.
Si le développement agricole a permis une meilleure sécurité alimentaire, le prix à payer a été lourd pour l‘environnement. Les régions où de nouvelles terres ont été conquises ont connu une déforestation importante, et une érosion des sols accrue. Le labourage répété des terres, le surpâturage par des troupeaux aux effectifs de plus en plus nombreux, ont exposé la plupart des terres à la dégradation par le vent et les eaux. Dans les régions sèches, la pression agricole croissante a accéléré la désertification. Les prélèvements en eau pour l'irrigation ont été excessifs et épuisent les ressources. Enfin, l'agriculture intensive s'est fondée sur l'usage de produits chimiques qui polluent les sols et les eaux, ce à quoi s'ajoutent les menaces pour la santé humaine du fait de l'utilisation de pesticides, d'hormones de croissance, de médicaments et d'aliments industriels pour nourrir le bétail. La maladie de la vache folle en Europe à la fin des années 1990 a montré les risques de ce modèle agricole.
- L'agriculture intensive est une agriculture de masse et d'exportation qui a permis de relever les défis agricoles du XXe siècle.
- Caractérisée par de hauts rendements, elle est au centre du secteur agroalimentaire qui nourrit la planète.
- Par son utilisation intensive d'eau et de produits chimiques, son bilan environnemental est largement remis en cause aujourd'hui.