Expliquer le recul de la faim dans le monde Exercice fondamental

Malgré l'augmentation de la population mondiale, la faim recule dans le monde depuis plus de 20 ans. Les progrès agricoles tant qualitatifs que quantitatifs sont à l'origine de ce phénomène qui cache cependant de réelles disparités.

Entre 1990 et 2013, le nombre de personnes sous-alimentées est passé de 24% à 14% de la population mondiale selon la FAO, organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture. Selon elle, le défi de réduire de moitié la faim dans les pays en développement en 2015, fixé en 2000 par les objectifs du Millénaire, est en passe d'être atteint. En effet, alors qu'en 1990, 1 milliard de personnes souffraient de la faim, ce chiffre tombait à 957 millions en 2000 pour encore baisser à 907 millions en 2005, poursuivant sa chute à 878 millions en 2008 pour arriver en 2013 à 842 millions de personnes sous-alimentées. La réduction la plus importante concerne l'Asie du Sud-Est. En vingt ans, la proportion de personnes sous-alimentées est passée de 31% à 10,7%. De plus, l'accès à la nourriture s'est nettement et rapidement amélioré dans les pays qui ont connu une croissance économique générale, notamment en Asie du Sud-Est et de l'Est. L'accès à la nourriture s'est également amélioré en Asie du Sud et en Amérique latine, mais surtout dans les pays qui se sont dotés de politiques de sécurité et d'autres formes de protection sociale, notamment en faveur des ruraux pauvres.

Ce sont évidemment les progrès agricoles qui permettent d'expliquer cette dynamique. Un certain nombre de ces pays sont passés d'une agriculture familiale, traditionnelle, peu productive, à une agriculture moderne, intensive grâce à la mécanisation, l'emploi d'engrais et de pesticides. Les rendements ont alors été augmentés et les famines disparaissent peu à peu. De 1950 à 1970, la production de maïs a augmenté de 340%. De véritables révolutions agricoles, appelées "révolutions vertes", ont alors été mises en place par des pays comme l'Inde au milieu des années 60. Touché par de graves famines, l'État indien se lance alors dans un vaste programme de modernisation, de subventions, de maîtrise de l'eau et d'utilisation de pesticides et d'engrais pour faire exploser rendements et productivité. C'est un succès, l'Inde devenant autosuffisante en ayant multiplié ses rendements par 3. Des pays comme le Brésil ont adopté une agriculture intensive et productiviste tournée vers des productions d'exportations et sont même devenus de véritables puissances agricoles.