On considère le texte suivant extrait de Germinal de Zola.
Dans la plaine rase, sous la nuit sans étoiles, d'une obscurité et d'une épaisseur d'encre, un homme suivait seul la grande route de Marchiennes à Montsou, dix kilomètres coupant tout droit à travers les champs de betteraves. Devant lui, il ne voyait même pas le sol noir, et il n'avait la sensation de l'immense horizon plat que par les souffles du vent de mars, des rafales larges comme sur une mer, glacées d'avoir balayé des lieux de marais et de terres nues. Aucune ombre d'arbre ne tachait le ciel, le pavé se déroulait avec la rectitude d'une jetée, au milieu de l'embrun aveuglant des ténèbres.
L'homme était parti de Marchiennes vers deux heures. Il marchait d'un pas allongé, grelottant sous le coton aminci de sa veste et de son pantalon de velours. Un petit paquet, noué dans un mouchoir à carreaux, le gênait beaucoup ; et il le serrait contre ses flancs, tantôt d'un coude, tantôt de l'autre, pour glisser au fond de ses poches ses deux mains à la fois, des mains gourdes que les lanières du vent d'est faisaient saigner. Une seule idée occupait sa tête vide d'ouvrier sans travail et sans gîte, l'espoir que le froid serait moins vif après le lever du jour. Depuis une heure, il avançait ainsi, lorsque sur la gauche, à deux kilomètres de Montsou, il aperçut des feux rouges, trois brasiers brûlant en plein air, et comme suspendus. D'abord, il hésita, pris de crainte ; puis, il ne put résister au besoin douloureux de se chauffer un instant les mains.
Quelle est la figure de style utilisée dans le passage suivant : « d'une obscurité et d'une épaisseur d'encre » ?
L'obscurité de la nuit est comparée à celle de l'encre sans outil de comparaison. Il convient donc de parler de métaphore.
Quelle est la figure de style utilisée dans le passage suivant : « des rafales de vent comme sur une mer ».
Les rafales de vent soufflent sans que rien ne les arrête. La configuration des lieux (les grandes plaines du Nord de la France) est comparée à la surface de la mer qui ne freine pas le vent. Il convient donc de parler de comparaison.
Quelle est la figure de style utilisée dans le passage suivant : « sa tête vide d'ouvrier sans travail et sans gîte ».
La périphrase désigne le protagoniste du récit dont le lecteur ne connaît pas l'identité. Elle permet de donner des indications sur ce mystérieux personnage.